Nuit Macabre - Perversion de Dieu
Chronique
Nuit Macabre Perversion de Dieu (EP)
NUIT MACABRE, groupe tenu par Nyghlfar a déjà réussi à convaincre les amateurs de black underground en sortant en 2017 un premier album : Disgust of the Genocide. C’est le jeune label Hypogea Invictus qui s’en était chargé, se contentant de ne sortir que quelques dizaines d’exemplaires qui ne sauront jamais satisfaire tout le potentiel public de la formation. C’est encore la même écurie qui s’occupe de l’EP auquel nous nous intéressons maintenant, et elle n’a pas été beaucoup plus gourmande, avec pour une première impression, seulement 33 CDs. Mais on parle déjà d’en commander de nouveaux. Il faudrait, il faudrait.
NUIT MACABRE est le rejeton de Nyghlfar, comme je le disais, mais il s’octroie les services d’un visage de notre scène française, Julien Hovelaque. Il a sévit avec sa formation principale AVE TENEBRAE de 1998 à 2017, mais beaucoup le connaissent mieux pour sa participation à MALEFICENTIA. L’homme est chanteur et guitariste, mais c’est en tant que claviériste qu’il donne un coup de main à son ami.
Oui, il y a bien du clavier chez NUIT MACABRE, mais ce n’est pas continu, il est ici mis plus en avant sur trois morceaux, et pour donner des saveurs différentes. C’est tout d’abord sur l’introduction, avec quelques notes qui parviennent à imposer un décor inquiétant. Puis sur le très bon « Perversion de Dieu » qui a donne son nom à la galette. On sent bien à quelle génération appartient Hovelaque car son instrument fait renaître le black symphonique de la grande heure. Cette piste sent le vieux DIMMU BORGIR, agité et bien saupoudré de mélodies synthé. C’est enfin sur « La Violence jusqu’à la mort » qu’il reprend les rennes, mais cette fois pour un résultat plus solennel et épique à la fois.
Car c’est l’originalité de cet EP de 22 minutes. Il ne fait pas deux pistes du même style. Il en a 7, elles jouent toutes du black metal, mais sans se répéter, et en semblant vouloir montrer l’étendue des capacités de NUIT MACABRE. « A coups d’acide » par exemple est plus cru, plus dégueulé. « Abusive Dépendance » commence par une introduction doomesque lourde avec un sample pris apparemment d’un reportage où une femme s’offusque de « jeunes habillés en noir qui viennent à un concert opposé à la religion... comme c’est triste », et il enchaîne avec du black gras légèrement punkisant, aux relents des débuts de PESTE NOIRE. Ah oui, on est loin du DIMMU BORGIR cité tout à l’heure ! dernier exemple, « Sur les hauteurs des glaciers » est un intermède joué à la guitare acoustique...
Finalement, cet EP est une sorte de carte de visite à double tranchant. Elle nous montre que le groupe peut toucher à différents black, et chaque piste scoute et se réécoute avec plaisir. Mais l’on ne sait pas finalement comment définir NUIT MACABRE. Certes, ce n’est pas un défaut particulièrement gênant, mais cela rend pour l’instant difficile l’attache. Ce qui est certain c’est que le groupe a des idées, sait les mettre en valeur, possède un potentiel. La suite est vivement attendue.
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