Cavurn - Rehearsal
Chronique
Cavurn Rehearsal (Démo)
Si tu me fais l’honneur et le plaisir de suivre un peu mes propos et/ou mes chroniques, tu sais à quel point je suis un rabat-joie du death metal. Tu connais ma propension à répéter / rabâcher / prêcher que le vrai death metal, l’intéressant, est déjà derrière nous. Loin. Que tout a été dit et que, sauf exception marginale, le reste n’est que photocopie de la photocopie.
Alors quand j’ai posé une oreille distraite sur Cavurn et sa démo, histoire de, attiré un peu par la jaquette de fond de caveau, j’ai pris une sacrée claque. Comme lorsque j’écoute Autopsy, Soulburn ou Funebrarum, je retrouve ici tout ce que j’aime dans le style, soit une lourdeur doomesque apocalyptique, une odeur de fin du monde appropriée et des rythmiques dégradées comme il se doit.
Cette démo de Cavurn m’a enthousiasmé, c’est peu de le dire. En à peine 21 minutes et 3 titres, son death très teinté de doom m’a littéralement happé dans les entrailles de la Terre. Le son y est pour beaucoup. Sourd, harsh et sale, il entoure non seulement les instruments d’un halo de mystère mais il plonge également la voix, ultra caverneuse, dans des abimes de douleurs. Le grand Winter n’est pas loin.
I, le premier titre, alterne doom ultra pesant et accélérations brutales, double pédale et ralentissements inhumains, le tout tapissé d’une voix d’outre-tombe qui occupe tout l’espace. La qualité du mix est d’ailleurs à souligner car de fait, tous les instruments s’entendent alors que la profondeur du son et son aspect « brut » ne devraient pas aider.
II dispose des mêmes bases. Plus long, ce titre installe davantage d’ambiances encore. Les contours crépusculaires de la musique de Cavurn ressortent parfaitement de ces petits arpèges d’intro, égrenés dans la nuit, de la montée délicate en puissance du morceau jusqu’à l’intervention de la voix et des grattes. Pesant, ce titre offre une véritable reptation à l’auditeur, le sentiment d’assister à la sortie des eaux d’un Grand Ancien, le tout au ralenti, comme pour que l’on admire sa puissance. Le titre rampe littéralement, avance par soubresauts, comme une menace indistincte. L’effet est saisissant. Et même la présence d’un mini pont, vers les 3’, qui relance la rythmique, ne brise pas cet effet car le titre s’oriente alors vers d’autres mélodies.
III clôture en beauté cette démo. Parti sur des bases très élevées, où la rythmique s’emballe et la batterie dérape, ce dernier morceau offre une autre facette, qui mêle maîtrise, pesanteur et chaos. La cassure à 1’40 permet au morceau de revenir dans le giron du doom avec brio. L’alternance est assumée et parfaitement équilibrée.
Cette démo est un régal. Amateurs de Winter, de gros death à l’ancienne, de gros son et de pesanteur, ne boudez surtout pas votre plaisir.
| Raziel 23 Août 2018 - 853 lectures |
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