S.U.T.U.R.E. - Sacrificed Universe. Torment Unleashed. Raise Extinction
Chronique
S.U.T.U.R.E. Sacrificed Universe. Torment Unleashed. Raise Extinction (EP)
Passé quasiment inaperçu lors de sa sortie initiale en mars 2017 cet EP (tout comme le groupe) a aujourd’hui droit à une session de rattrapage totalement logique tant la musique qu’il contient mérite que l’on s’y penche avec intérêt et sérieux. Sous ce nom mystérieux se cache un projet fondé initialement sous forme de duo par l’ancien bassiste et l’actuel guitariste de NEVROSE, qui ont enregistré une première mouture de l’objet en question avec une batterie programmée et sorti l’ensemble uniquement sous format digital. Cependant avec l’arrivée du batteur (jouant également de la guitare au sein de KARNE et FROZEN STORM) le désormais trio était au complet et a profité de l’occasion pour réenregistrer son travail initial avec le nouveau venu, afin d’offrir un rendu moins synthétique et plus naturel, tout en voyant le mastering et l’artwork sonner plus professionnel. Désormais disponible sur support physique le Black-Metal teinté de Crust des lorrains prend une ampleur plus importante, tout en conservant sa noirceur extrême et son côté bas du front, qui en moins de vingt minutes met tout le monde d’accord.
On ne s’ennuie en effet pas une seconde durant ces trois titres originaux qui sentent bon l’influence des pionniers et piochent un peu partout pour faire passer un bon moment, et cela va sauter aux oreilles dès l’excellent « Miserable Insect » qui va montrer tout le panel de jeu des mecs. Nous sortant d’entrée sa composition la plus longue celle-ci démarre par le tonnerre, des chants grégoriens puis des cris histoire de donner le ton, avant que les instruments n’entrent en piste sur une rythmique Doom crade et étouffante. Mais ceci ne dure pas longtemps car la vitesse va être ensuite prédominante vu que les blasts et les parties rapides (où se mêlent des influences Punk) vont prendre presque tout l’espace disponible, tout en voyant l’ajout de passages remuants en mid-tempo parfaits pour headbanguer. Si musicalement c’est basique et dépouillé les gars savent varier quand il le faut afin d’éviter la redondance, tant ça se montre immédiatement accrocheur et imparable, constat qui va perdurer par la suite et dans un premier temps avec le tout aussi réussi « Slaughterhouse ». Ici pas de place pour la réflexion et les tergiversations tant ça défouraille sec et ne ralentit pratiquement pas, bien au contraire on se retrouve lancé à toute allure sans avoir la sensation de pouvoir ralentir. On apprécie l’instant présent entre hammerblasts furibards et riffing simple, le tout conjugué à une grosse envie de taper du pied et remuer la tête afin de se lâcher complétement. Bref c’est toujours bas du front et aussi plus brut que la compo précédente, mais sans que cela ne s’essouffle ni ne donne la sensation de se répéter, à l’instar de « Wrong Life » toujours en mode rapide au début et à la fin et dont l’élan est coupé en son milieu par une partie plus massive permettant ainsi de souffler, avant de mieux repartir pour en terminer.
Une fois arrivé au bout de ces trois morceaux un vrai sentiment de plaisir se ressent et on regrette presque que ça soit déjà terminé, pourtant il y’a encore une dernière bonne surprise au programme avec la reprise fidèle et réussie de « Goatcraft Torment » d’URGEHAL qui prouve que les mosellans savent aussi être brillants dans l’exécution, même quand ils n’en sont pas les créateurs. Bel hommage rendu au regretté Trondr Nefas et à ses acolytes on y ressent toute la haine et la vivacité que l’on trouvait sur l’original, ce qui est en soi une vraie performance qui mérite d’être saluée. D’ailleurs c’est tout l’ensemble de cette livraison qui a droit à un grand coup de chapeau à la fois par la qualité de son écriture couplée au feeling aiguisé de ses géniteurs, ainsi que par la qualité de sa production tout à fait adaptée au style. Celle-ci sonnant crue et live tout en gardant une certaine chaleur et une homogénéité de tous les instants, mettant ainsi les instruments sur un même pied d’égalité sans pour autant les dénaturer. Bref on a déjà hâte d’entendre la suite tant le potentiel entrevu (trop brièvement) met déjà l’eau à la bouche dans la perspective d’un successeur, quel que soit le format choisi. De toute manière il est certain que son contenu sera attendu, scruté et analysé tant on a la sensation que le groupe n’a pas encore tout dit, et possède une marge de progression assez conséquente qui risque de faire mal dans le futur, et dont on a déjà pu percevoir des bribes plus que prometteuses.
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