Ichor - Hadal Ascending
Chronique
Ichor Hadal Ascending
Malgré une décennie d’activité le quintet allemand reste encore méconnu de la plupart des observateurs de la scène d’outre-Rhin, il faut dire que son Death Moderne couillu et passe-partout n’est ni original ni franchement marquant malgré déjà trois opus au compteur. Revenant désormais tous les quatre ans avec un long-format sous la main, ce quatrième volet de leurs aventures reprend les choses où elles en étaient restées avec le sympathique
« Depths », qui avait au moins le mérite de faire passer un bon moment et d’être relativement compact contrairement à ses prédécesseurs plus inspirés par le Deathcore et vite oubliés. Cependant à vouloir rester dans un chemin balisé et à privilégier le modernisme froid au détriment d’un côté brut et plus humain, la musique du combo perd en accroche et en intensité, et s’oublie dès son écoute terminée. Si cela était le cas justement de sa précédente sortie l’ensemble tenait cependant la route grâce sa force de frappe et sa brutalité assez présente qui arrivait à maintenir un intérêt sur la durée, au contraire de cette nouvelle livraison dont ses géniteurs ont visiblement perdu en intensité et en colère. Car ils vont user et surtout abuser de passages lents au détriment de ceux plus intenses qui vont se faire très rares et surtout trop courts, donnant ainsi la sensation que les morceaux ne finissent jamais et s’étirent beaucoup trop en longueur, malgré leur durée raisonnable.
Pourtant les choses avaient bien commencé avec le très classique mais efficace « Paradise Of Perdition » qui joue sur la variété et l’alternance des rythmes, où hammerblasts et passages écrasants s’entrechoquent sans coup férir, laissant ainsi croire à un prolongement du précédent album. Malheureusement dès la plage suivante (« Tales From The Depths ») les choses vont se gâter malgré un côté martial entrevu durant l’introduction, et qui pouvait laisser penser que ça allait frapper vite et fort. En effet l’ensemble ne va jamais décoller et même rester poussif du début à la fin, la faute à un manque de gniak évident où l’on a l’impression que les mecs se cherchent musicalement, et n’osent ainsi pas forcer l’allure qui reste désespérément bloquée en première. Cela va hélas se répéter fréquemment par la suite avec notamment « Architect Of The Portal » qui essaie tant bien que mal de dégainer des arguments convaincants, mais ceux-ci restent trop peu présents noyés dans un océan de banalité et d’ennui, dont on a l’impression qu’il ne va jamais se terminer, à l’instar de « Black Incantation ». Ici ça mise plus sur l’alternance et le headbanging, mais le rendu général reste trop banal et linéaire pour captiver en continu, tout comme avec « In Ecstasy » à la mélodie plus affirmée et au côté martial prononcé. Mais si les teutons essaient d’aérer leur propos en proposant une ambiance différente, le reste va se montrer trop prévisible et répétitif pour qu’on y retienne quelquechose, ce qui est regrettable car l’idée de départ était intéressante.
Cependant dès que ceux-ci se décident enfin à sortir leur rage jusque-là contenue et à accélérer le rythme ils se montrent tout de suite plus convaincants et accrocheurs, en premier lieu avec l’excellent « A Glowing In The Dark » où les passages au ralenti sont moins nombreux et laissent ainsi aux blasts et au mid-tempo l’occasion de s’exprimer plus largement. Ce constat se partage aussi sur le très bon « The March » aux accents tribaux où la vitesse est enfin mise à l’honneur de façon quasi-continue, ce qui ne fait que regretter encore une fois le fait qu’elle se fasse si discrète tout au long de ces presque trois quart d’heure. Car délestée de ces passages redondants et mous du genou cette galette aurait eu bien mieux à offrir que ce qu’elle donne à l’auditeur, qui passera à autre chose dans la foulée. Du coup c’est un sentiment étrange qui domine, celui que ses créateurs ont visiblement privilégié la lourdeur au détriment de l’impact (vu que tout est fréquemment trop pépère) alors qu’ils ont encore des choses à dire. Mais si celui-ci est présent (en quantité réduite) il ne suffit pas à remonter l’intérêt général tant les trop rares moments intéressants sont noyés dans une production en béton certes imparable, mais qui manque de chaleur. Autant dire qu’autant d’attente pour un résultat si décevant et en dent de scie ne satisfera personne, ni les fans de la première heure qui regretteront ce manque de couilles évident, ni les récemment convertis qui auront du mal à s’enflammer devant tant de linéarité et de répétitions inutiles, où l’encéphalogramme ne s’agite que trop peu fréquemment, restant même plat une bonne partie du temps.
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