Gendo Ikari - Unit 1
Chronique
Gendo Ikari Unit 1 (EP)
C'est vendredi, les gars, on arrive à l'eldorado samedi/dimanche dans quelques heures. Pour vous aider à sortir la tête du brouillard, ou simplement pour le plaisir masochiste de se décrasser les tympans avec deux litres d'acide sulfurique, je vous propose une petite douceur en provenance de Glasgow, qui ne vous demandera même pas dix minutes de votre temps. Un EP de Grindcore abrasif et cru, comme je les aime, première fraîcheur, sans gras ni superflu. Les gonzes ne sont de toutes façons pas ici pour farcir le haggis.
Je vous parle de Gendo Ikari, pourtant, c'était mal barré : du nom du groupe qui plaira aux amateurs d'Evangelion jusqu'à la pochette absolument dégueulasse que l'on croirait sortie des tréfonds du vieux catalogue Rotten Roll Rex, on était en droit de s'attendre à un énième étron estampillé Goregrind, dissimulant la pauvreté de ses riffs et de son talent derrière une imagerie crade et des samples de films d'horreur. L'habit, le moine, tout ça... Pas tant, finalement, puisque cette délicieuse pochette qui donne envie d'aller se recoucher représente assez bien l'objectif de cette première manifestation de Gendo Ikari : passer la tête du péquin qui s'approcherait de trop près dans le presse-purée.
On part donc sur de très courts bails, l'ensemble se voulant aussi direct que possible. Moins de dix minutes pour 7 titres, c'est plus qu'honorable pour le genre . Ce qui distingue d'entrée de jeu "Unit 1" du reste, c'est sa production, étonnamment crue et "lointaine" pour le genre. Ce que je prenais pour un défaut au départ (surtout au vu du talent manifeste des musiciens) est en fait absolument parfait pour ce que le quatuor a à dire : on ne ménage pas l'auditeur, et ce jusqu'au bout. Pourtant, on ne va pas se contenter de blaster dans le vent pendant dix minutes : l'EP est varié. Oui, range ton sourire narquois, c'est possible de faire du Grindcore sans avoir à systématiquement resservir la même soupe : preuve en est. Si les parties les plus directes sont un régal pour qui goûte le style ("Assistance", voix dégueulée sur lit de blast), on retrouve çà-et-là quelques rappels à Discordance Axis ou Antigama sur des plans un chouïa tordus, qui prennent de court mais restent fort appréciables. On ne peut pas non plus s'empêcher de sourire quand certains clins d’œil, conscients ou non, font leur apparition : mon préféré restant cette gratte qui part dans les aigus au beau milieu de "Celebutante", que je jurerai déjà avoir entendue sur "Pretty in Casts" de Pig Destroyer... Gendo Ikari semble, en tout cas, être une formation moulée pour brûler les planches, tant certains titres sont étudiés au millimètre pour faire saigner un pit : le mid-tempo ouvrant "Epitome" qui, probablement pas assez intéressant pour les musiciens, est brutalement interrompu pour partir tête dans le guidon, ou encore le D-Beat ponctuant deux passages en flux tendus sur "Isolation".
Bref, cet "Unit 1" est une petite douceur qui saura se faire apprécier par ceux qui aiment le Grindcore quand il sent le garage et la sueur. De sa caisse claire claquant bien sèchement à sa voix qui passe du growl au dégueulis sans sourciller, Gendo Ikari répond au cahier des charges tout en se permettant quelques petite fantaisies fort appréciables dans la construction de ses compositions. Une belle petite découverte. Dommage que son successeur, "Unit 2", ait perdu l'urgence et l'âpreté du propos au profit d'une production bien plus brouillonne...
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