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Deathswarm - Shadowlands Of Darkness

Chronique

Deathswarm Shadowlands Of Darkness
Après être resté inactif pendant très longtemps le binôme Heval Bozarslan/Anders Eriksson est visiblement décidé à rattraper le temps perdu, du coup outre la reformation de SARCASM celui-ci a eu l’idée à peu près au même moment de créer un autre projet qui rendrait hommage au Death Metal originel. Ayant vu le jour officiellement pendant l’été 2017 DEATHSWARM voit le chanteur et le guitariste (accompagnés pour l’occasion par deux nouvelles recrues ainsi que par l’actuel frappeur Alvaro Svanerö) sortir ce long-format pile un an après une première démo, et dont le style monolithique et épais sent bon les vieux DEATH, MASTER ou encore BOLT THROWER, le tout avec un côté gras et poisseux typique de leur pays. Si les amateurs de brutalité extrême serons peut-être déçus de l’absence de blasts, les autres apprécieront au contraire ce voyage agréable dans le temps où le quintet montre son expérience et sa maîtrise durant près de trois-quart d’heure, qui défilent facilement grâce à un groove et un riffing auquel on adhère sans problème.

Le ton est d’ailleurs donné d’entrée avec le rudimentaire et excellent « Let The Flames Devour » où le schéma de construction assez basique se révèle imparable, car ici aucune pointe de vitesse à l’horizon vu que l’ensemble se contente d’alterner entre mid-tempo remuant et parties lentes étouffantes parfaites pour headbanguer. Portée par une production chaude et homogène qui rend grâce à chacun des instruments, cette compo ouvre parfaitement les hostilités, avant que la suite ne soit du même tonneau (et qui intervient avec le varié « Their Weapons Pierced Deep »). Place ici à des accélérations marquées où le rythme global s’emballe au milieu de ralentissements puissants, comme pour accentuer le sentiment de prise en étau vers lequel le combo souhaite embarquer l’auditoire. D’ailleurs si sa base d’écriture est ultra-classique celui-ci n’hésite pas cependant à varier son propos afin de ne pas tomber dans une redondance dommageable, certes ce point apparait avec « When Young Souls Are Dragged To Hell » au titre aussi long que sa durée, et qui malgré l’apport de moments tribaux surprenants s’essouffle justement à cause de sa longueur. Si « Tomb Of The Universe » est plus agréable de prime abord, il frôle lui aussi les six minutes et aurait dû également être raccourci afin que son accroche reste constante pour éviter une baisse d’attention qui intervient légèrement ici.

Mais finalement ces deux petites erreurs sont isolées et le reste de l’album conservera une homogénéité à toute épreuve, on le constate avec le redoutable « Throne Of A Morbid God » aux deux parties très différentes l’une de l’autre, qui jouent ainsi le grand écart au niveau de la pression. Si la suite se fait plus directe et dépouillée elle n’en reste pas moins efficace et accrocheuse, comme via « The Great Execution In Emerald City » au démarrage plutôt posé avant que la machine ne s’emballe et donne envie de headbanguer comme il faut. C’est aussi le cas avec « No More Life Six Feet Above » encore plus primitif que ce qui a été entendu jusque-là, mais cela ne l’empêche pas d’être dense vu qu’il débute par des notes inquiétantes froides et glaciales, avant que les bpm ne s’agitent et ne cessent de monter en température, à l’instar de « Perished In The Chambers Of Repentance » certes prévisible mais qui envoie la purée comme il faut. Se contentant de réciter ses gammes en misant sur l’alternance le groupe confirme cependant que son expérience et son vécu sont déterminants quand on s’attaque à ce genre de construction simpliste au possible, pourtant là-encore le tout est rondement mené et cela le restera avec l’ultime plage intitulée « We Fade Away At Dawn » qui va désarçonner, mais ne pas faire tâche avec le reste. En effet pour conclure les débats celui-ci propose carrément du Doom et une absence de passages énervés, mais cela n’empêche pas sa qualité intrinsèque qui fait ressortir plus en avant le son grassouillet et adipeux au possible, qui se montre encore plus impénétrable. Misant sur les ambiances et l’écrasement cette conclusion originale et différente trouve sa place avec le reste déjà entendu, et vient terminer un disque impeccable qui fait du bien par où ça passe.

Comme quoi la simplicité a toujours du bon et cela prouve une fois encore que la débauche technique n’est pas une nécessité pour sonner puissamment et placer qualitativement la barre assez haut, même si un ou deux hymnes fédérateurs à l’intérieur n’auraient pas été de refus. Malgré son côté sans prétention et bas du front cette première galette des suédois a suffisamment d’éléments positifs pour faire passer un excellent moment, sans chercher plus loin que celui de faire perdurer une certaine vision du Metal à l’intégrité toujours intacte ! Ce qui à l’heure actuelle du buzz immédiat, des fléaux sociaux à l’importance trop grande, et des musiciens qui privilégient le look et la pose au détriment du son n’en est que plus remarquable et à saluer chaleureusement.

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Deathswarm
Death Monolithique
2019 - Chaos Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Deathswarm
Deathswarm
Death Metal - 2017 - Suède
  

tracklist
01.   Let The Flames Devour
02.   Their Weapons Pierced Deep
03.   When Young Souls Are Dragged To Hell
04.   Throne Of A Morbid God
05.   The Great Execution In Emerald City
06.   No More Life Six Feet Above
07.   Tomb Of The Universe
08.   Perished In The Chambers Of Repentance
09.   We Fade Away At Dawn

Durée : 42 minutes

line up
parution
18 Février 2019

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