Jeune groupe norvégien originaire de Fusa, Inculter s’était fait remarquer en 2015 avec la sortie de son premier album intitulé
Persisting Devolution. Le groupe dans lequel évolue des membres de Reptilian et Sepulcher y distillait un Thrash typiquement scandinave en marchant allègrement dans les pas de formations telles que Nekromantheon, Aura Noir, Condor, Antichrist et autre Deathhammer. Une formule qui manquait sûrement un peu d’originalité mais qui avait pour elle l’essentiel, c’est-à-dire cette capacité à mettre les pendules à l’heure le temps d’une quarantaine de minutes menée le couteau entre les dents.
Quatre ans plus tard, le groupe qui a subi quelques changements de line-up (exit Even Bakke remplacé par Daniel Tveit de Reptilian et Sepulcher et bienvenue à Lasse Udjus au poste de second guitariste) signe son retour avec la sortie d’un deuxième album baptisé
Fatal Visions. Paru en avril dernier sur Edged Circle Productions, celui-ci est illustré par Kristian Valbo du groupe Obliteration pour un résultat assez proche dans l’esprit du travail de Timo Ketola sur le premier album de Krypts. Au programme de ce dernier, huit nouvelles compositions pour une durée plus ou moins identique à celle de
Persisting Devolution, soit la durée légale pour un album de Thrash comme celui-ci.
[SPOILERT ALERT]Ce deuxième album se contente de reprendre les choses là où le groupe les avait laissées quatre ans auparavant. Ni plus ni moins[/SPOILERT ALERT].
A tous les ayatollahs prônant les vertus de l’originalité et de la sacro-sainte prise de risque, inutile de perdre votre temps en veines paroles et remontrances inutiles puisqu’Inculter n’entend pas changer quoi que ce soit à sa formule elle-même calquée sur celle pensée par d’autres groupes avant lui.
On retrouve ainsi tout ce qui faisait le charme de
Persisting Devolution à commencer par cette production rêche et dépouillée de tout artifice idéale pour ce genre de Thrash furibard et bancal mené pied au plancher. Ce son naturel et rugueux, loin des productions bodybuildées qui peuvent parfois sentir le plastique et le manque d’authenticité, va apporter aux compositions d’Inculter un puissant sentiment d’urgence et d’intensité rappelant les meilleurs albums du genre sortis pendant les années 80.
D’ailleurs à ceux qui pensent que les gens ont tendance à se calmer avec l’âge, ce n’est pas encore le cas des quatre garçons d’Inculter de toute façon encore trop jeunes pour ce genre de considérations. Du coup, on ne peut pas dire que le groupe ait particulièrement levé le pied puisqu’une fois de plus l’ensemble est mené tambour-battant à coups de tchouka-tchouka et autres accélérations toujours aussi redoutables. Une énergie débordante servi par un riffing nerveux et bien plus intelligent qu’il n’y paraît (je vous recommande prêter attention à leurs progressions et développements), une batterie explosive rappelant énormément celle des premiers Sepultura et des solos un brin foutraques et absolument jouissifs soulignant très justement cette sensation d’urgence évoquée un peu plus haut. Pour autant, cela n’empêche pas les Norvégiens de calmer le jeu à plusieurs reprises tout au long de ces trente-quatre minutes (souvent à l’aide d’introductions plus mesurées mais aussi à l’aide de breaks non dénué de groove comme ceux que l’on peut trouver sur "Open The Tombs", "Impending Doom", "Sheperd Of Evil", "Towards The Unknown", etc). Une nuance dans le propos d’Inculter qui permet au groupe de varier les plaisirs en étoffant ainsi ses atmosphères mais aussi d’éviter certains écueils comme par exemple une sensation de redondance qui peut parfois pointer sur des albums de ce genre exécuté la poignée dans l’angle. Heureusement, celui-ci est trop court et trop bien pensé pour cela.
Marchant dans les pas de son prédécesseur,
Fatal Visions renoue avec ce Thrash typiquement norvégien dans ce qu’il a de plus intense et foutraque. Une formule efficace mais plutôt balisée qu’Inculter réussit à faire sienne grâce à un riffing particulièrement intéressant et bien développé, un sens du rythme revu et corrigé afin d’y apporter davantage de nuances et une efficacité toujours aussi développée. Cette énergie brute et communicative faisant échos à certains groupes de Thrash des années 80 (Sepultura et Kreator en tête) ne devrait en tout cas pas manquer de rappeler de bons souvenirs à certains.
4 COMMENTAIRE(S)
28/08/2019 16:59
Au final , je me suis presque forcé à l’écouter. Bon, le thrash n’est pas ce que j’aime le plus.
Bon kro en tout cas !
28/08/2019 16:05
28/08/2019 15:57
28/08/2019 12:31
Oulalah mais je vais aller écouter ça moi