Big Business - The Beast You Are
Chronique
Big Business The Beast You Are
Avec de nouvelles œuvres de Helms Alee et Torche ou encore le retour de vieilles gloires comme Nebula, quelque chose me dit que l’été va se vivre intensément par les oreilles cette année ! Mais dans vos moments de détente, vos échappées de la moiteur des bureaux (pensons à ceux qui n’ont pas de vacances, les pauvres !), s’il vous plaît, laissez une place à Big Business.
Car le groupe fondé par le duo Jared Warren / Coady Willis – réputé pour prêter main forte aux Melvins sur leurs tournées – saura vous satisfaire dans votre recherche de lâcher-prise, auréolé des rayons du soleil. Une formation dont j’ai envie de parler ici depuis quelques temps, suite à ma découverte du génial Battlefields Forever, mais au sujet de laquelle j’ai maintes fois repoussé la frappe de claviers, trop pris par le désir de l’écouter en chevauchant mon fidèle destrier qu’est mon V.T.T. Rockrider. C’est que ce mélange entre stoner et noise rock embrassant la pop sans honte pousse à vouloir, torse bombé et velu, rencontrer l’extérieur, s’afficher au monde, beau et étincelant. Cette musique comme hymne personnel, où vie devient victoire.
Hé oui, les petits grognons amateurs de metal extrême n’en reviendront pas : pop n’est pas synonyme de fadeur ici, mais de combat, de guerre, d’existence virile et accomplie. Un parti-pris qui a explosé sur Battlefields Forever mais avec lequel renoue Big Business sur The Beast You Are, après un Command Your Weather où le projet se faisait moins éclatant. Revenu en force, il enchaîne moments de tension (« The Moor You Know » ; « El Pollo »), chants de bataille (« Bright Grey »), riffs altiers et enfiévrés (« People Behave » ; « Let Them Grind »), groove de croisé croisant rudesse noise rock et décontraction stoner. Le rapace aux ailes blanches de la pochette n’est pas volé : pareillement glorieuse, royale, le visage dur, les yeux perçants, la bande arrive en 2019 en pleine possession de ses moyens.
Certainement, la guerre n’aura jamais autant semblé un jeu. Ces lignes entêtantes, ce chant mélodieux et âpre, cette batterie tribale... Big Business fait de la recherche du sang une chasse au trésor, coupant et découpant avec une naïveté d’enfant, l’accroche incroyable qu’il développe à chaque morceau s’habillant d’une atmosphère à la fois joyeuse et solennelle, irréelle, sans appuyer, développant ses saveurs lors de courts interludes (« Complacency Is Killing You » ; « We Can Swarm » ; « We’ll Take the Good Package »), avançant à découvert lors de titres l’esprit dans les nuages (« Under Everest »). Une succession de tubes qui ne tombe jamais dans la facilité, appuyée par une production claire et lourde parfaite pour le genre pratiqué, qui allie fond et forme quarante-quatre minutes durant. L’exploit, ici, n’est décidément pas qu’imaginaire.
Il est tentant de faire un parallèle entre Big Business et Torche, tant les deux formations sont proches l’une de l’autre sur bien des points. Seulement, l’amour se vivra ici comme un péplum, le corps à la verticale, les yeux rouges d’appétit, le sourire aussi innocent que menaçant. Si ma préférence reste pour Battlefields Forever et sa sauvagerie de chaque instant, The Beast You Are affiche un tournant plus subtil pour la troupe, dépliant finement ses merveilles racées. Quelle belle bête !
| lkea 20 Juin 2019 - 1443 lectures |
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