L'avantage de prendre une discographie à rebours est qu'on peut voir dans les débuts d'un groupe autre chose que ce qu'ils pouvaient transmettre au départ. C'est le cas pour Mutoid Man dont la claque mise par
Bleeder m'a fait m'intéresser de nouveau à
Helium Head, EP de 2013 réédité cette année par Sargent House. En effet, si l'écoute d'un titre à l'époque de sa première sortie m'avait fait ranger à la va-vite la formation de Stephen Brodsky et Ben Koller dans un hardcore 'n' roll pas déplaisant mais sans plus-value particulière, le constat est désormais plus positif.
Que ce soit sur
Bleeder ou
Helium Head, Mutoid Man me donne aujourd'hui le sentiment d'un groupe sans équivalent où seul le plaisir est maître. Every Time I Die, Handsome, Oozing Wound, Lightning Bolt, Monster Magnet, évidemment Converge et Cave In... Le trio évoque tant de noms qu'il finit par se présenter comme lui-même et personne d'autre, malgré quatorze minutes marquées par une urgence (compositions enregistrées sur un temps court et un quatre pistes, chose étonnante tant le son, bien que crade, sert à merveille l'ensemble) qui n'empêche pas quelques maladresses ici ou là. Six morceaux donnant le sentiment d'être des jams sans autres buts précis que s'amuser, mais qui finissent par révéler une identité forte faisant des mutants des êtres à part.
Car s'il fallait absolument donner un frère aux Ricains, celui-ci ne pourrait être que Torche, dont Mutoid Man serait le compagnon bellâtre et un peu idiot, fan de hardcore et heavy metal, mais pareillement à fleur de pop derrière son amour pour le concassage et les leads cherchant à rejoindre l'horizon. La tête remplie d’hélium, il donne à ses boucheries – signées Ben Koller, toujours aussi impressionnant – des airs de rêves de jeunesse vécus le cœur comme une montgolfière, malgré une fin d'EP s'approchant d'un hardcore sombre plus convenu avec « Lost in the Hive ». Une conclusion certes moins enthousiasmante que ce qui la précède mais ne gênant en rien l'expérience jouissive qu'est
Helium Head.
Plus court-jus où se défouler que bonheur à chanter à tue-tête la faute à un manque d'hymnes (encore que, « Sacriledge »...) que
Bleeder offrira plus tard avec largesse,
Helium Head n'en reste pas moins à posséder par ceux charmés comme moi sur le tard, ne serait-ce que pour « Scavengers » et « Gnarcissist », parfaites à écouter l'été une bière à la main. Tout de suite, autrement dit.
Note : La chronique se basant sur la réédition de Sargent House, elle ne prend pas en compte la piste « The Manimals », reprise de « Don't Let Me Be Misunderstood » du groupe The Animals absente de cette version.
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