Il y a un an et demi, les Américains de Superstition sortaient leur toute première démo. Intitulée
Surging Throng Of Evil's Might, celle-ci faisait la part belle à un Death Metal à l’ancienne prenant racine du côté de Morbid Angel et Necrovore. Plutôt que de perdre du temps avec des sorties de moindre envergure (splits et autres EPs réservés pour l’essentiel à quelques irréductibles collectionneurs), le groupe originaire du Nouveau-Mexique a préféré mettre à profit son temps libre pour composer les neuf titres (dont trois interludes instrumentaux) de ce premier album paru fin juin sur 20 Buck Spin Records, label américain qui a tendance à pas mal à truster les podiums ces derniers mois (Tomb Mold, Fetid, Cerebral Rot, Magic Circle...).
Peu de changements sont en tout cas à signaler depuis la sortie de
Surging Throng Of Evil's Might en janvier 2018 puisque pour commencer, le line-up n’a pas bougé d’un poil. On retrouve ainsi Luke Sheppard (Predatory Light, Vanum) et Kyle Morgan (Ash Borer, Predatory Light, Vanum) accompagnés une fois de plus par les mystérieux D.J. et D.M. dont on ne sait toujours rien. Le groupe est également resté fidèle au label 20 Buck Spin ce qui ne devrait surprendre personne étant donné l’ampleur qu’est en train de prendre la structure fondée il y a presque quinze ans par Dave Adelson. Enfin, et c’est là ce qui nous intéresse le plus, la formule dispensée par Superstition reste fidèle à celle de ses débuts remarqués, soit un Death Metal largement inspiré par Morbid Angel et d’autres groupes plus récents tels que Necrovation ou Temisto.
Enregistré par Andrew Oswald (Adzalaan, Serum Dreg, Triumvir Foul, Uškumgallu...) et masterisé par Dan Lowndes de Cruciamentum, la production de ce premier album n’est ni plus ni moins qu’aux petits oignons avec ce qu’il faut de grain, de présence et de caractère pour insuffler à
The Anatomy Of Unholy Transformation un peu de cette atmosphère malfaisante dispensée tout au long de ces trente-quatre minutes. Un peu seulement car outre ces trois interludes évoqués plus haut (qui d’ailleurs manquent un peu de fraîcheur avec ce côté horror movie 80’s/synthwave très dans l’ère du temps), ce sont surtout les riffs diaboliques de Luke Sheppard et Kyle Morgan à qui l’ont doit principalement ces ambiances malveillantes. Des riffs tortueux et relativement complexes qui ont le bon goût d’être en constante progression comme pour mieux surprendre l’auditeur et l’inviter à participer activement à la découverte de ce premier album plutôt que de s’inscrire dans une démarche passive. C’est d’ailleurs dans ces riffs que l’affiliation avec des groupes comme Necrovation ou Temisto semblent la plus évidente tant on retrouve cette même intensité mêlée à ce désir d’être constamment en mouvement à l’aide de séquences infernales mais aussi de leads et autres solos frénétiques. "Highly Attuned Beasts Of The Dark", premier véritable morceau de l’album, suffit d’ailleurs à illustrer de quoi je parle. Le seul problème avec un tel riffing c’est qu’il difficile d’en retenir quoi que ce soit, même après plusieurs écoutes. Un point qui risque de mettre à mal Superstition, surtout à une époque où l’on accorde malheureusement très peu de chances supplémentaires à un album qui ne nous a pas séduits dès les premières minutes.
Quoi qu’il en soit, ces riffs tendus et abrasifs vont de pair avec une section rythmique explosive et ultra dynamique qui ne se calme finalement qu’en de rares exceptions. Derrière ses fûts, D.M. de son petit nom, passe ainsi l’essentiel de son temps à cavaler sur la base de passages thrashisant toujours aussi redoutables d’efficacité. Et même lorsque les riffs se montrent plus dociles, le jeu de l’Américain conserve cette nature tentaculaire, frappant (de manière tout de même plus modérée) tomes et cymbales à ne plus savoir où donner de la tête. Une énergie qui couplée à ces riffs fait de
The Anatomy Of Unholy Transformation un disque de Death Metal pour le moins sauvage et intense.
Marchant dans les pas de cette première démo qui m’avait fait fortes impressions, ce premier album reprend les choses là où Superstition les avait laissés il y a plus d’un an. Le groupe ne réinvente rien mais se place néanmoins dans un créneau assez peu représenté grâce à un Death Metal aux structures assez complexes et pas forcément très intuitives. Un parti pris qui nécessitera de l’auditeur qu’il passe outre le caractère peu immédiat de ces compositions pour parvenir à en déceler la substantifique moelle. Dès lors vous serez en mesure de pouvoir apprécier à sa juste valeur
The Anatomy Of Unholy Transformation, un disque assez peu facile d’accès mais ô combien réussi et satisfaisant.
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