Deux ans après une première démo parue chez Iron Bonehead Productions et Dark Descent Records, les Irlandais de Vircolac signent leur retour aux affaires avec la sortie d’un EP paru en octobre dernier sur le label allemand Sepulchral Voice Records. Un parcours discret mais exemplaire marqué dans le cadre de cette nouvelle sortie par l’arrivée d’un second guitariste en la personne de Brendan McConnell.
Intitulé
The Cursed Travails Of The Demeter, ce premier EP se compose de quatre nouveaux morceaux pour une durée d’environ vingt-cinq minutes. Et comme le titre de ce dernier nous l’indique, Vircolac (qui signifie "loup-garou" en roumain) y aborde le thème de Dracula (le Demeter est en effet le nom du navire par lequel le célèbre vampire de Transylvanie est arrivé en Angleterre dans le roman de Bram Stoker).
Est-ce l’arrivée de ce second guitariste ou bien tout simplement le fruit d’une maturité acquise au cours de ces deux dernières années ? Quoi qu’il en soit, on ne peut que constater la somme des progrès réalisés par Vircolac depuis la sortie de
Codex Perfida. De la production aux compositions en passant par l’atmosphère et cette identité plus marquée que jamais, les Irlandais ont clairement mis à profit ces deux ans pour tenter d’affiner leur recette et ainsi marquer le coup après une première démo déjà très satisfaisante.
Signée une fois encore des mains du jeune Ola Ersfjord (Dread Sovereign, Malthusian, Morbus Chron, Tribulation, ZOM...), la production de
The Cursed Travails Of The Demeter n’a pourtant plus grand-chose à voir avec celle de
Codex Perfida alors beaucoup plus rugueuse et abrasive. Dispensée de ces saturations qui apportaient à cette démo ce petit côté démo (désolé, je n’ai pas trouvé mieux...), le travail du Suédois se montre nettement plus ambitieux que par le passé (un son profond et tout en rondeur). Un choix qui correspond à l’envie de Vircolac d’affirmer son identité à travers des compositions bien plus riches et abouties qu’auparavant.
Si les écoutes répétées renforcent effectivement cette impression, ce sentiment s’installe pourtant dès la première plongée dans les méandres de
The Cursed Travails Of The Demeter. Passé ce titre qui donne son nom à ce nouveau disque, il ne fait aucun pli que Vircolac souhaite désormais passer à l’étape supérieure. Outre cette production beaucoup plus limpide, ce sont surtout ces quatre nouveaux morceaux qui, quelque part, créés la surprise. Si Vircolac navigue toujours dans les eaux troubles d’un Death Metal à l’ancienne teinté de très fortes influences Black Metal, j’avoue pour ma part que je trouve la frontière entre les deux genres encore un peu plus ténue qu’auparavant. Alors oui, des groupes qui font du Black / Death, il y en a à tire-larigot mais pour le coup, je trouve aujourd’hui que les Irlandais de Vircolac proposent quelque chose qui n’appartient qu’à eux, s’affranchissant dorénavant du côté peut-être trop passe-partout d’une première démo certes, efficace, mais relativement convenue. Peut-être est-ce dû à ce rythme quelque peu lancinant que le groupe entretien à travers de vraies/fausses séquences mid-tempo où les accélérations n’en sont jamais vraiment (loin de ces nombreuses attaques que l’on peut trouver sur
Codex Perfida). Il y a bien quelques moments plus enlevés que d’autres, notamment sur "Lascivious Cruelty" dont le rythme chaloupé contraste quelque peu avec les trois autres morceaux, mais dans l’ensemble Vircolac nous emmène avec lui dans un voyage en forme de récit posé et étouffant fait d’histoires et de de mythes autour de la sorcellerie, du Diable, des vampires et autres créatures de la nuit. Derrière son micro, Darragh O'Laoghaire donne l’impression d’un conteur fou, que l’on imagine très bien le visage masqué d’une large capuche, les mains faisant des gestes crispés et effrayants au fil des histoires qu’il raconte... Il se dégage ainsi de
The Cursed Travails Of The Demeter une espèce d’atmosphère poussiéreuse qui traduit très bien cette époque victorienne durant laquelle prenne place les évènements décrits ici.
L’arrivée de Brendan McConnell ne passe pas non plus inaperçu. Alors que
Codex Perfida était exempt de solo, on en trouve ici à quelques reprises. Ces derniers apportent une touche mélodique évidente avec, en comparaison de cette ambiance si particulière, un je ne sais quoi de décadent ("Charonic Journey (Stygian Revelation)" à 2:40, "Betwixt The Devil And Witches" à 5:29). C’est bref, plutôt inattendu et surtout bien fichu apportant ainsi un peu de fraîcheur à une atmosphère viciée d’un autre temps, d’une autre époque.
Avec
The Cursed Travails Of The Demeter, Vircolac se détache de ses influences trop évidentes et affine ainsi son style pour un résultat plus personnel et abouti. Désormais moins enclin à l’expression débridée d’une certaine violence, les Irlandais préfèrent aujourd’hui la mise en place subtile d’une atmosphère délétère bien plus sournoise. Cela à travers des titres nettement plus hypnotisant que par le passé. Un parti pris intéressant qui fait de Vircolac un groupe relativement à part dans le paysage Black/Death actuel (pas d’attaques frontales, une atmosphère bien particulière qui porte l’idée d’une certaine époque...). Et rien que pour cela, Vircolac mérite qu’on lui prête une oreille attentive. A bon entendeur...
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