Morbid Illusion - In the Crypt of the Stifled
Chronique
Morbid Illusion In the Crypt of the Stifled
Alors celui-là, il fallait le trouver ! On remerciera une connaissance bien avisée parce que sinon, il est fort probable que cet album n'aurait jamais atteint mes oreilles. Difficile en effet de se démarquer dans une scène death metal ultra bondée et ce n'est pas avec cette pochette des plus quelconques que Morbid Illusion allait attirer l'attention. Le nom du groupe, tout aussi ordinaire, n'apparaît pas non plus comme un facteur propice à la découverte. Pas plus que le label slovaque Immortal Souls Productions, méconnu malgré plus de vingt-cinq ans d'activité. Quant aux musiciens, aucun ne joue dans un autre groupe éventuellement plus coté.
Du coup, la surprise n'en a été que plus grosse et la claque plus marquante. Renseignements pris, Morbid Illusion existe en fait depuis 2011 et a déjà publié une démo en 2012 ainsi qu'un EP en 2015, Embellished with Blood. Ce In the Crypt of the Stifled sorti début 2018 s'avère donc le premier longue-durée du combo. À noter que les quatre membres ont la petite vingtaine, ce qui veut dire qu'ils n'avaient que quatorze ans quand ils ont enregistré leur première démo. Impressionnant !
Tout comme la musique. Foutre Satan que ça bute ! Le quatuor nous vient d'Uppsala en Suède. À l'instar de leurs compatriotes plus connus de Vomitory et Deranged toutefois, pas de Swedish death metal à la HM-2 ici. Encore moins de melodeath gothembourgeois. En même temps, avec des titres de morceaux tels que "Involuntarily Cremated", "Blessed Mutilation", "Mutation Amputation", "Drenched in Battery Acid" ou encore "Maim", c'eût été étonnant ! Le groupe s'adonne plutôt à du death metal, voire carrément du brutal death, à l'américaine. On pense très fort à Cannibal Corpse sur certains riffs mid-tempos glauques ("Hounded and Hanged", "Served Severed", "Facial Defleshing"), pas mal à Morbid Angel quand ça groove dark, un peu à Incantation pour le côté sombre et méchant. En plus récent, des formations comme Gorephilia ou Dead Congregation ne sont pas très éloignées non plus. Une base clairement old-school donc mais cela reste foutrement bourrin et radical. Treize morceaux dont un court instrumental d'une minute pour un peu plus d'une demi-heure, ça nous fait à peu près deux minutes trente par titre. Pas d'intro, pas de sample (bon allez, un seul riquiqui à la fin de "Hounded And Hanged"), pas de solo si ce n'est deux-trois leads, Morbid Illusion ne s'embarrasse d'aucun artifice, va droit au but et bourre quasi sans discontinuer tout du long. Amis amateurs de blast-beats, vous allez être servis ! Du bon gros blast bien rapide des familles sur du riffing sombre ultra vénère, voilà ce qu'aime Morbid Illusion. La production musclée sans aseptisation ainsi que le mix batterie avantageux donne en plus toute la puissance nécessaire pour un beau feu d'artifice ultra efficace qu'on se prend avec plaisir en pleine poire. On ressent vraiment la brutalité du truc, les mecs ne sont pas du tout contents à l'image du chant growlé qui fout limite les chocottes ! Bordel de couille à pute que c'est jouissif ! Ah ce "The Vitiated Breed", il me fait un effet bœuf, plus efficace qu'une tablette complète de Viagra ! Forcément, on note un aspect un peu répétitif mais sur trente-trois minutes, cela n'a aucune incidence sur l'euphorie engendrée. Et puis Morbid Illusion varie tout de même un minimum en proposant, entre deux salves dévastatrices de blasts, du tchouka-tchouka, un peu de mid-tempo, quelques ralentissements plus plombés, deux-trois séquences d-beat et limite une mosh-part sur "Facial Defleshing" (2'00). Toujours avec une efficacité de tous les instants, sans oublier le groove. On rajoute par-dessus tout un tas de très bons riffs sinistres inspirés souvent en tremolo et on a un album hautement recommandable qui fout la branlée à pas mal d'artistes plus réputés.
Alors ok ce n'est pas très diversifié. Encore moins original. Les influences sont palpables. Mais des petits gars de vingt piges qui balancent un concentré de violence pareil, j'en veux bien tous les matins au petit-déjeuner ! On prend un pied pas possible à l'écoute de ce death metal brutal, noir et expéditif qui ne lésine pas sur les blasts. Une orgie de brutalité ô combien efficace avec des vrais bons riffs pour un premier album excellent et extrêmement prometteur qui aurait mérité une place de choix dans le bilan de l'année dernière. Fans de pilonnage intensif, ne passez pas à côté de ce In the Crypt of the Stifled jubilatoire à mort. Il n'est jamais trop tard (sauf pour Simon Gautier) ! On souhaite alors le meilleur pour leur carrière à ces jeunes Scandinaves encore plus contrariés que Greta Thunberg. Pourquoi pas une signature sur un label plus important pour davantage d'exposition ?! Ce serait la moindre des choses. Vite, la suite !
| Keyser 19 Août 2019 - 1686 lectures |
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