Personne n'y croyait et pourtant Sinister l'a fait: revenir sur le devant de la scène après une série d'albums plus ou moins bancals, loin des classiques
Cross The Styx,
Diabolical Summoning ou
Hate. Tout ça grâce à l'excellent
Afterburner qui présentait les Néerlandais sous un jour nouveau, plus mélodique, avec de nouvelles sonorités, notamment orientales. Par chance,
The Silent Howling, nouvel album des Bataves, suit exactement la même voie.
Ou plus précisément, il approfondit la direction prise sur
Afterburner, à savoir un death métal toujours orienté ancienne école dont le coeur bât grâce à des guitares mélodiques et une multitude de breaks et d'ambiances. Les sept morceaux de
The Silent Howling atteignent ainsi près de sept minutes en moyenne au compteur. Le morceau-titre dépassant même la barre des 10 minutes! On pourrait dès lors pratiquement considérer que Sinister fait du death progressif.
The Silent Howling est clairement basé sur des riffs mélodiques (au passage, le début de "Fortified Bravery" renvoit à l'énorme "Moralistic Suffering") avec à nouveau quelques sonorités orientales magnifiques ("The Kill To Come", "Palace Of The Fates", "If It Bleeds..."). On retrouve également d'excellents soli ("Fortified Bravery", "The Silent Howling", "The Kill To Come") accuentuant encore ce côté mélodique, ainsi que quelques jolis arpèges ("Republic Of The Grave", "Summit Of Sacrifice", "The Silent Howling"). Le pic mélodique est atteint avec l'intro boîte à musique de "The Silent Howling" et surtout la "semi-ballade" death "Palace Of The Fates", le titre qui se démarque le plus de l'opus avec sa mélodie moyen-orientale bercée par un couple basse/batterie en pleine osmose sur lequel la voix growlée et pêchue (mais peut-être trop sèche et manquant quelque peu de profondeur) d'Aad Kloosterwaard se pose pour un contraste magnifique. C'est clair,
The Silent Howling est bel et bien l'album le plus mélodique de Sinister! Et quand je parlais d'ambiances, un sample atmosphérique sur "Fortified Bravery" vient prendre la relève alors que "The Silent Howling" et "Summit Of Sacrifice" nous invitent carrément à la mélancolie!
Toutefois, à l'instar du
The Stench Of Redemption de Deicide,
The Silent Howling est peut-être aussi son offrande aux Dieux du death métal la plus brutale. Jamais ça n'avait autant blasté, et aussi vite, chez Sinister (merci au petit nouveau Edwin Van Den Eeden!). La production batterie s'avère un tantinet trop synthétique mais croyez-moi, ça bourre à mort. Ca déboîte d'autant que l'utilisation des blast-beats se fait souvent sur des riffs mid-tempi, voire lents. La puissance et la vitesse des blasts s'en trouvent ainsi décuplées, pour le plus grand plaisir des brutes qui pourraient avoir une petite indigestion de mélodies. Et pour ceux qui auraient peur d'une trop grande lenteur des riffs, sachez que
The Silent Howling n'est pas avare en partie thrashies qui tabassent comme il faut.
Sept titres et sept tueries épiques aux riffs mémorables, aux mélodies entêtantes et à la brutalité intelligente car toujours bien placée et savamment dosée. Le tout dédié à la gloire du death old-school. Sinister confirme ainsi de la plus belle des manières sa résurrection engagée sur
Afterburner. Il n'y a guère que la surabondance de samples vocaux (masculins ou même féminins) qui gâche légèrement l'écoute mais il est facile d'y faire abstraction. Quel plaisir de voir des vieux briscards tenir la dragée haute à la jeune garde! Agrémenté d'une pochette et d'un livret superbes, ce qui ne gâte rien,
The Silent Howling arrive à se poser entre les Dead Congregation et les Decrepit Birth pour glaner, pourquoi pas, une place sur le podium death 2008.
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