Après un passage à vide aux débuts des années 2000 avec des albums descendus par la critique et des problèmes de line-up, Sinister avait repris du poil de la bête grâce à
Afterburner puis
The Silent Howling, deux opus qui replaçaient le combo batave parmi les meilleurs en modernisant quelque peu son son. Plus de brutalité, plus de mélodie, les Néerlandais avaient fait ce qu'il fallait pour redorer le blason d'un des fleurons du death européen. Toujours chez Massacre Records, Sinister sort fin 2010 le très attendu
Legacy Of Ashes qui devait confirmer son retour au premier plan. Résultat, malgré une petite baisse de forme par rapport aux deux précédentes œuvres, la formation tient toujours la route.
Rien d'étonnant de toute façon vu la similarité entre
Legacy Of Ashes et son prédécesseur. Ce nouvel effort se fait simplement un peu plus old-school et moins mélodique. C'est d'ailleurs ce petit manque de riffs mélodiques accrocheurs qui rend ce nouvel album légèrement moins goûtu. Heureusement, Sinister se rattrape à ce niveau sur les trois derniers titres "The Hornet's Nest", agrémenté d'un somptueux break lent et sombre dont un riff saccadé mais assez énorme vient préciser la menace, "Righteous Indignations" au break d'arpèges bienvenue à 2'44 et "The Living Sacrifice" qui se clôt comme l'intro avait débuté. Tous sont ainsi pourvus d'un riff à la mélodie qui aère bien les compos. Le groupe avait quand même auparavant fait l'effort d'incorporer quelques solos plutôt sympathiques ("The Enemy Of My Enemy", "The Sin Of Sodomy", "Legacy Of Ashes"). Pour le reste, les Bataves mitraillent sec sans sommation. Après 23 ans de bons et loyaux services, le groupe continue plus que jamais sur la voie de la brutalité quand tant d'autres ont lâché le pied ou même disparu. Et ça commence fort sur "Herd Of Damnation", introduction ambiancée excellente à la batterie militaire, aux vocaux samplés (oui ils nous refont le coup, cf. "Anatomy Of A Catastrophe" aussi) et au riff lourd, suivi d'un "Into The Blind World" jouissif (mon Satan ce riff blasté à 1'35, j'en ai souillé mon caleçon la première fois!) vite consacré meilleur titre. Le trio de Schiedam (Bas van den Bogaard ayant quitté le navire avant l'enregistrement, c'est Alex Paul qui a enregistré les parties de basse) enchaîne ensuite les titres rouleau-compresseur comme MAM les séjours en Tunisie, nous démontrant, s'il en était encore besoin, son savoir-faire death metal. Blasts, mid-tempos entraînants, séquences thrashy, les plans et les riffs bétons se succèdent avec une efficacité exemplaire. Et que dire de ce refrain sur "The Sin Of Sodomy", à chanter sous la douche en enculant sa grognasse?! Il n'y a guère que sur le title-track "Legacy Of Ashes" que Sinister souffle un peu en laissant groover gentiment le couple basse/batterie sur les couplets. Un morceau qui m'avait déçu lors de sa mise en ligne avant la sortie de l'album mais qui, placé judicieusement en milieu de parcours, se fond en fait très bien dans la tracklist.
Décidément, Sinister a trouvé la bonne formule depuis
Afterburner. Son death metal typé années 1990 mais non désuet grâce à l'injection de brutalité moderne remplit sa fonction à merveille en alignant les bons riffs et les titres efficaces. Une bonne tenue incarnée notamment par Aad Kloosterwaard, seul membre originel passé en 2003 de la batterie au micro, dont le growl sec et haineux rend les morceaux encore plus radicaux. On blâmera toutefois
Legacy Of Ashes pour un manque de mémorabilité par rapport aux deux albums précédents (sans parler des classiques) et pour une production des Soundlodge Studios certes puissante et claire mais qu'on aurait aimé plus grasse, plus crue, bref, plus death metal, à l'image de cette batterie au léger arrière-goût de plastique. C'est un peu le revers de la médaille de la modernisation, regardez-moi aussi cette cover. On l'aime bien Mike Hrubovcak et sa pochette aurait pu être très bien mais on en a un peu marre de ses corps de femmes démembrées photoshoppés qui ne ressemblent à rien. Quelques petits reproches qui ne changent heureusement pas grand chose à la qualité de
Legacy Of Ashes. Pas forcément un grand Sinister mais un très bon album de death metal qui s'écoute et se réécoute avec plaisir.
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