Sorti en novembre 1993 sur Nuclear Blast Records,
Diabolical Summoning est le deuxième album des Néerlandais de Sinister. Un disque qui fait suite à l’excellent
Cross The Styx paru près de deux ans auparavant et sur lequel, souvenez-vous, nous nous étions penchés avec intérêt il y a de cela quelques semaines seulement.
Alors quoi de neuf du côté de Sinister après ces dix-huit mois d’absence ? Eh bien figurez-vous que tout ne s’est pas forcément déroulé comme prévu pour les Néerlandais qui auront dû faire face au départ de leur guitariste et bassiste Ron Van De Polder. Parti rejoindre les rangs de Ceremony dès 1992, celui-ci va laisser sa place de bassiste à un certain Bart Van Wallenberg (ex-Endor, futur ex-Neo Caesar). Une défection malheureuse qui aurait pu leur être particulièrement préjudiciable mais qui, vous devez déjà le savoir dans la mesure où cet album ne date pas d’hier (celui-ci a même soufflé ses trente bougies il y a quelques jours), est finalement passée comme une lettre à la poste. Seul guitariste à bord, André Tolhuisen ne va en effet aucunement démériter en permettant à Sinister de se hisser au rang des formations européennes les plus solides de l’époque en dépit d’une concurrence rude et impitoyable, d’un certain manque de visibilité et d’un intérêt de plus en plus décroissant du public.
Produit par Colin Richardson avec l’aide de Markus Staiger, fondateur et propriétaire du label Nuclear Blast Records,
Diabolical Summoning est illustré par Wes Benscoter. Un nom régulièrement évoqué ces dernières années (Autopsy, Cattle Decapitation, Hooded Menace, Hyperdontia…) mais dont les premiers pas en tant qu’illustrateur remontent pourtant aux années 90 puisqu’on lui doit également pas mal d’autres travaux pour des groupes tels qu’Amorphis (
Black Winter Day), Broken Hope (
Loathing, Deceased (
The Blueprints For Madness), Hypocrisy (
Osculum Obscenum), Incantation (
Upon The Throne Of Apocalypse), Mortician (
Hacked Up For Barbecue) et même Slayer (
Divine Intervention et
Undisputed Attitude). Pour les Néerlandais, l’Américain signe une illustration certainement pas aussi iconique que celles d’un Dan Seagrave ou d’un Ed Repka au sommet de leur art mais une oeuvre qui encore aujourd’hui figure parmi les plus emblématiques qu’ait arboré la formation (en même temps vu les horreurs qui suivront après la sortie de
Hate, vous allez me dire que ce n’est pas trop compliqué) et qui, j’en suis certain, aura su attirer à l’époque et même encore aujourd’hui le regard de plus d’un metalhead.
Quoi qu’il en soit, c’est à Bart Van Wallenberg que va revenir la responsabilité de lancer les hostilités. Faut-il y voir une forme de bizutage de la part des trois autres membres de Sinister ? Probablement pas mais une chose est sûre, cette ligne de basse simple mais néanmoins mémorable servant à introduire ce deuxième album restera à n’en point douter gravée chez les amateurs de Sinister. Un groove et une rondeur qui en l’espace de quelques secondes seulement vont donner le ton d’un album au moins aussi convaincant que son prédécesseur. En effet, ce
Diabolical Summoning n’a pas que pour lui son illustration réussie, c’est également un album sacrément bien ficelé qui à défaut d’avoir significativement marqué la scène Death Metal à l’époque de sa sortie continue de se montrer particulièrement à propos aujourd’hui. Un album extrêmement solide sur lequel le temps n’a eu finalement que très peu d’emprise puisque même la production de Colin Richardson n’a pas pris trop de rides après toutes ces années (d’ailleurs, je la trouve assez proche de celle de l’excellent
Dreams Of The Carrion Kind, unique album des Américains de Disincarnate).
Malgré le départ de monsieur Ron Van De Polder,
Diabolical Summoning s’inscrit donc dans la droite lignée de son savoureux prédécesseur. Un album intense caractérisé par là même sauvagerie et une fois encore un riffing abrasif et ultra nerveux qui n’est pas sans évoquer celui de groupes comme Deicide, Malevolent Creation ou bien encore Monstrosity. Aussi de « Sadistic Intent » et ses courtes rasades de blasts à "Magnified Wrath" à 0:32 en passant par "Diabolical Summoning" à 0:17, "Leviathan" à 1:54 ou "Desecrated Flesh" à 2:23, les séances de bourre-pifs et autres démonstrations de force ne vont pas manquer tout au long de ces trente-trois minutes particulièrement musclées. Une intensité de tous les instants pourtant judicieusement nuancée par de nombreuses séquences moins soutenues quelles soient pleines de groove (les premiers instants de "Sadistic Intent", "Diabolical Summoning" à 0:51, "Sense Of Demise" à 1:10, les premières notes de "Desecrated Flesh" ou plus loin à compter de 1:21 et 1:54...) ou bien tout simplement un petit peu plus lourdes et pesantes ("Diabolical Summoning" à 1:48, "Sense Of Demise" à 1:25, les premières secondes de "Leviathan", "Tribes Of The Moon" à 1:42, les trente premières secondes de "Mystical Illusions"...). Sinister n’en oublie pas également d’apporter une petite touche de mélodie à son Death Metal à l’aide de quelques leads et autres solos souvent assez courts ("Sadistic Intent" à 3:44, "Magnified Wrath" à 0:11, "Sense of Demise" à 3:34, "Tribes Of The Moon" à 1:42) participant parfois à renforcer le sentiment d’urgence et d’intensité ("Magnified Wrath" à 1:38, "Leviathan" à 3:16) qui caractérise une fois de plus ce deuxième album.
Malgré quelques petits désagréments liés à des soucis de line-up, Sinister marquera l’année 1993 de son retour en grande pompe. Certes, l’empreinte qu’auront laissé à l’époque les Néerlandais sur la scène Death Metal va s’avérer bien moindre que d’autres formations nettement plus emblématique mais pour autant, ce début de carrière ne doit en aucun cas être occulté ni même sous-estimé. On trouve en effet sur les trois premiers albums du groupe et donc sur
Diabolical Summoning tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un disque de Death Metal à commencer par un riffing sauvage particulièrement inspiré, une intensité des plus réjouissantes ainsi qu’un groove pour le moins irrésistible. Bref, comme je le disais plus haut, ce deuxième album a bien plus à offrir qu’une chouette illustration signée Wes Benscoter, tenez-vous le pour dit !
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