God Macabre - The Winterlong
Chronique
God Macabre The Winterlong
Si God Macabre n'est pas le plus connu des groupes de Death Metal suédois, c'est pourtant l'un des plus anciens. Formé en 1988, la carrière du groupe semble n'avoir été qu'une succession d'embûches: changement de nom à trois reprises, défection de Niklas Nilsson (batterie) quelques semaines avant l'enregistrement du premier album (malgré sa participation en tant que membre de session), séparation officielle du groupe avant même la sortie de celui-ci... Un parcours en dent de scie qui a mené doucement mais surement God Macabre à tomber dans l'oubli...
En 2002, fort de ce regain d’intérêt porté à la scène Death scandinave, Relapse décide de rééditer The Winterlong. Une version remise au goût du jour (comprendre remixée et remasterisée) qui offre alors en guise de bonus les trois titres du EP Consumed By Darkness. Le rayonnement du label américain étant ce qu'il est (déjà à l'époque), le nom de God Macabre se retrouve alors propulsé aux yeux d´un public beaucoup plus large. Le caractère déjà culte de ce groupe au sein des milieux initiés s'occupera de faire le reste, cette réédition se voyant ainsi très vite épuisée.
Courant 2013, le groupe annonce sa reformation et par la même occasion la composition de nouveaux morceaux. On se plait alors à imaginer une seconde réédition de The Winterlong surtout lorsque l'on voit les prix pratiqués sur Ebay ou Discogs... Évidement, Relapse à été plutôt prompt à réagir puisqu'il annonçait quelques mois après cette reformation un nouveau pressage avec en bonus un titre inédit ("Life's Verge") récemment enregistré par le groupe suédois. Comme quoi, la patience à souvent du bon puisque quelques euros plus tard voici enfin entre mes mains cet album que j'attendais depuis trop longtemps.
Enregistré au Sunlight studio par Tomas Skogberg en 1991, The Winterlong porte le sceau de ces productions suédoises qui ont fait le Death Metal (un son de guitare passé à la fameuse HM-2 pour une production légèrement étouffée qui rappelle celle du premier album d’Epitaph). Témoignage d'une époque aujourd'hui révolue mais à laquelle beaucoup continue de rendre hommage, cet unique album (et l'EP qui l'accompagne) n'a rien à envier à ses contemporains même s'il est facile de comprendre pourquoi celui-ci n'a pas eu la porté qu’il méritait. Sorti en décembre 1993, The Winterlong à fait les frais d'un très mauvais timing (les premiers albums d'Entombed, Dismember, Grave et Unleashed sont sortis depuis au moins deux ans) et d'une promotion probablement inexistante (à l'heure ou Internet n’inondait pas encore les foyers, difficile de promouvoir un disque lorsque l'on à splitté).
Évidemment, plus de vingt ans après sa sortie, cet album ne réserve pas les mêmes surprises qu'à l'époque. On y retrouve ainsi tout ce qui constitue ou constituait les albums de Death Metal, même le plus mauvais (vous n'échapperez pas à ces nombreuses nappes de synthétiseur aujourd'hui ridiculement désuètes). Affichant moins de trente minutes au compteur, The Winterlong fait parti de ces albums sans détour qui se concentre sur l'essentiel. En effets, très peu de séquences mid-tempo chez God Macabre qui privilégie les attaques frontales plutôt que de tourner trop longtemps autour du pot. Pour autant, ce disque ne manque pas de relief notamment grâce à ces deux interludes que sont "Teardrops" et "Lamentation". Un soupçon de mélodie ("Teardrops") et de douceur (l’acoustique "Lamentation") pas désagréable mais pas non plus indispensable d’autant que ces deux compositions accusent aujourd’hui le poids des années principalement à cause de ce clavier particulièrement cheap... Mais après tout, n’est-ce pas ce genre de détails qui fait aussi le charme de ces albums des années 90?
Construit autour d'une batterie nerveuse et volontaire qui du Thrash à conservé cette dynamique héritée du Punk (les 90 premières secondes de "Into Nowhere" sont en ce sens assez révélatrices), les compositions de God Macabre se font particulièrement véloces. D-beat, tchouka-tchouka ou semi blast, il y en a pour tous les goûts. A cela s’ajoute le growl grave et glaireux de Per Boder et surtout une quantité de riffs ("Into Nowhere" à 0:38 et 1:19, les premières secondes de "Lost", "Ashes Of Morning Light" à 0:42, "Spawn Of Flesh" etc...), leads ("Into Nowhere" à 0:20 et 2:45, "Lost" à 1:44 et 2:23, "In Grief" à 0:19) et autres soli ("Into Nowhere" à 0:48 et 3:05, "Lost" à 3:01, "Spawn Of Flesh" à 2:38) suffisamment sinistres et inspirés pour ne pas démériter face à la concurrence de l’époque. Bref, un album qui à quelques détails près n’a pas pris une ride aujourd’hui.
Pour cette réédition, God Macabre nous gratifie d’un titre inédit intitulé "Life’s Verge" enregistré spécialement pour l’occasion. Fidèle à ses racines, le groupe suédois propose un titre de Death Metal simple, tout à fait classique mais redoutablement efficace. Pas de révolution ni de révélation mais une leçon de Death Metal old school bas du front que n’aurait pas renier un groupe comme Interment et qui surtout laisse présager le meilleur pour l’avenir de God Macabre.
Cette réédition se conclue par les trois titres du EP Consumed By Darkness paru en 1991 à l’époque où le groupe se faisait encore appeler Macabre End. On constate finalement qu’il y a eu peu d’évolution entre ces deux périodes, les différences principales se situant au niveau du chant encore un peu plus profond et du rythme peut-être légèrement moins soutenu. Pour le reste, tout était déjà en plus ou moins en place. A noter que "Spawn Of Flesh" sera le seul titre de ce EP à figurer plus tard sur The Winterlong.
Réédition quasi providentielle, The Winterlong devrait rapidement trouver sa place chez tous les amateurs de Death Metal suédois. Pour le côté historique évidemment, même si comme je le disais plus haut la portée de God Macabre à été plutôt limitée à son époque mais aussi et surtout parce que The Winterlong est tout simplement un album de Death Metal tout à fait solide qui, sans avoir le génie de ses compatriotes de l’époque, n’a pas du tout à rougir d’être sorti deux ans trop tard. Quoi qu’il en soit, parmi les groupes et albums de cette période majeure du Death Metal, The Winterlong est assurément un album à posséder.
| AxGxB 10 Août 2014 - 1700 lectures |
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