Je suis toujours surpris de constater qu’un label pourtant aussi réputé que
Great Dane Records ait encore le besoin, voire tout simplement l’envie, d’aller racler les tréfonds des divisions inférieures en quête de disques certes aujourd’hui oubliés mais pour lesquels personne n’aurait vraiment poussé à la roue afin de les réobtenir dans une version modernisée. En l’occurrence, la confidentialité des Italiens d’
EXHUMAN, dont la carrière s’étendant de 2003 à 2012 n’a pas vraiment laissé de traces indélébiles, devrait nous mettre sur la voie quant à la qualité du contenu de ce
Fear of Oneself. Quant à ceux qui apprécieront la découverte, ils pourront toujours approfondir leurs connaissances en se plongeant dans l’EP
Partition of Disorder ou le LP
Sentence Delivered, apnée que pour ma part je laisserai à d’autres plus téméraires.
Pourtant, il n’est pas vraiment désagréable cet album de
death metal légèrement technique. La pochette, élégamment clarifiée pour les besoins de la réédition, a le mérite d’être originale même si elle collerait mieux à une sortie
hardcore (pour tout dire elle m’évoque un peu une version réaliste du
Vision de
MORDRED) alors que la musique est bien strictement
metal, à 100%. Non, s’il fallait établir un parallèle, j’irais plutôt chercher une comparaison du côté des Français de
DUNGORTHEB, en toutefois moins fin, besogneux pour le dire de façon inélégante alors que les influences me semblent être peu ou prou les mêmes, peut-être davantage brutales chez les Siciliens cela dit.
Ainsi, nous ressentirons à l’écoute de ces sept compositions (j’occulte volontairement l’introduction et l’outro cinématographiques absentes de la version originale et qui n’apportent strictement rien artistiquement parlant) la volonté de proposer des riffs principalement inspirés par la scène américaine,
DEATH notamment, un titre tel que « Absence of Sens » possédant un
feeling très
Human et c’est évidemment un élément auquel chacun sera sensible. Je relèverai également quelques très bons passages, à l’image du final de « Brain Prison » où les guitares proposent un
riffing tarabiscoté vraiment bien trouvé et, globalement, un sens du rythme qui régulièrement entraîne un mouvement de tête inconscient. Bon, de là à dérouler le tapis rouge il y a de la marge et même si
Fear of Oneself est bourré de qualités, j’imagine mal qu’il obtienne aujourd’hui les faveurs qui lui firent défaut en 2010. En effet, s’il existait déjà mieux à l’époque, c’est encore plus vrai aujourd’hui où si vraiment l’on a soif de nostalgie, pléthores de formations nous proposeront leur approche inspirée du
revival, et nous en avons eu récemment un bon exemple avec
IMPURITY, bien que là nous soyons plutôt sur le versant européen du genre.
Malgré tout, l’efficacité brute d’un morceau tel que « Before Burial », grandement aidé par la belle gutturalité du chant, suffira pour passer un bon moment en compagnie d’une formation qui a elle aussi contribué à la richesse de l’
underground de son pays, sans briller mais avec abnégation et, tout de même, un sérieux savoir-faire : une paire de guitaristes parfaitement coordonnés, un chant en mesure de moduler du
growl au criard sans problème et, il faut le souligner, la capacité à créer des ambiances assez prenantes, sur « The Night Falls Down » par exemple. Il restera que je sors de l’écoute sans aucun sentiment particulier autre que celui de m’être acquitté de ma tâche, tout en ayant envie de remercier le label pour son travail d’archéologie.
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