Sentient Horror - Morbid Realms
Chronique
Sentient Horror Morbid Realms
Il n’est jamais simple de débuter sa carrière par un disque qui a reçu nombre d’éloges divers et variés, ceci a été le cas de l’excellent
« Ungodly Forms » qui a permis à Matt Moliti et ses acolytes de se faire un nom plus rapidement qu’ils ne l’auraient imaginé. Après avoir rendu un hommage appuyé à DEATH période « Leprosy » le quatuor avait ensuite continué son chemin avec le tout aussi réussi Ep
« The Crypts Below », qui montrait qu’il savait aussi garder son efficacité même en penchant vers le vieux Swedeath des familles. En même temps rien de surprenant quand on sait que SENTIENT HORROR est originaire de la ville de Stockholm dans … le New-Jersey, un signe qui ne trompe pas ! Du coup la formation allait-elle continuer dans une de ces deux voies ou proposer une toute autre direction, la surprise était intacte et l’on avait hâte de la découvrir tant elle s’améliore à chaque fois. S’il y’a eu du mouvement autour de son leader avec l’arrivée d’un nouveau bassiste et d’un batteur (ce dernier étant depuis déjà reparti c’est un frappeur de session qui a mis les parties en boîte) il ne faut cependant pas s’attendre à de gros changements tant à l’instar du regretté Chuck Schuldiner le frontman est le seul maître à bord, les autres membres n’étant finalement que des faire-valoir. S’il est facile de faire le comparatif avec ce génie musical il faut cependant reconnaître que son œuvre rôde autour du combo, tant ce nouveau chapitre lorgne vers le transitoire « Spiritual Healing », de par sa construction globale et surtout via les nombreux solos impressionnants de maîtrise et de fluidité influencés par le style caractéristique de James Murphy. Autant dire que sur le papier tout cela a fière allure et donne sacrément envie de se pencher plus attentivement sur cet objet sonore, car autant le dire de suite il trouve le moyen d’être encore supérieur à son prédécesseur qui plaçait pourtant la barre très haut.
Durant un peu plus de quarante et une minutes on va être totalement scotché tant ce second volet figurera à coup sûr dans les bilans de fin d’année, il suffit en effet d’écouter les premières secondes de « Call Of Ancient Gods » pour en être déjà convaincu. Osant placer d’entrée sa compo la plus longue le groupe nous balance une alternance continue de rythmes où vitesse et lenteur ne cessent de se succéder et se chevaucher, tout en possédant un groove imparable (qui sera une constante sur toute cette galette). Car instantanément on se retrouve avec l’envie furieuse de headbanguer, celle-ci ne s’arrêtant que le temps de déguster le travail fourni sur les leads qui illuminent l’ensemble de leur présence, tout autant que les riffs d’une précision imparable qui donnent un entrain phénoménal à l’ensemble. Si évidemment tout cela ne réinvente rien et peut ressembler à des choses déjà faites par le passé chez des grands anciens, les américains font les choses de manière tellement redoutable (sans pour autant les plagier) qu’on est automatiquement happé par la musique, sans avoir envie de l’arrêter avant sa conclusion. Car la suite va être du même tonneau et va maintenir une grande variété rythmique (que la durée soit courte ou longue) tout en continuant à privilégier la vitesse, preuve en est l’excellent « Bound To Madness » plus direct mais néanmoins tout en variations, et « Sworn To The Dead » à l’entrain communicatif où se greffe quelques courtes cassures bienvenues, histoire de limiter une improbable redondance, et ce même quand le dépouillement est plus présent.
En effet même quand l’écriture est plus sobre elle reste néanmoins toujours aussi addictive, cela est flagrant sur l’ultra-court et entêtant « Ripped From Hell » ainsi qu’avec « Obsessive Killing Disorder » où on l’on sent poindre des relents Punk/Crust forts bienvenus et qui ne font pas tâche avec le reste. Ici l’envie de se dandiner reste présente mais sans se répéter, à l’instar de la doublette « Loss Of Existence »/« Black Wings Of Delirium ». Pas de place pour la lenteur ici encore et l’on reste bien attentif grâce à un rythme enlevé et des guitares affûtées au groove implacable, ce qui n’empêche pas quelques petits ralentissements afin d’aérer tout ça, comme cela s’entend également sur l’excellentissime « Reanimated ». Enfin histoire de terminer pour le mieux cette réalisation les gars nous sortent deux titres légèrement différents du reste avec d’abord le morceau-titre qui accentue la lourdeur et le mid-tempo, à l’instar du tout aussi réussi « Cemetery Slaughter » particulièrement énergique et dont la variété est presque poussée à son paroxysme.
Autant dire qu’on est en possession ni plus ni moins d’un des bijoux Death de 2019 qui trouve le moyen d’être au-dessus de son précédent long-format, ce qui n’était pourtant pas à une mince affaire. Là où ce celui-ci pouvait donner la sensation de ronronner légèrement sur sa fin ici ça n’est absolument pas le cas, car malgré une construction qui se ressemble fortement les breaks y sont plus importants et le marteleur mise plus sur les cassures que l’ancien titulaire du poste. Alors oui on pourra toujours dire que ça aurait pu être un chouia plus court mais cela est tellement de l’ordre du chipotage qu’on n’en tiendra pas rigueur, tant cela est compensé par sa puissance à toute épreuve et ce voyage dans le passé à cheval entre le Old-School et le Swedeath originel, qui file une pêche incroyable. Avec en prime une production toujours impeccable signée là-encore Dan Swanö (qui ne cesse de dire partout que l’entité est pour lui une des meilleures dans le genre qu’il ait entendu depuis des lustres), et un artwork sublime de Juanjo Castellano, il est donc plus que conseillé à tout amateur de Metal de la mort de se procurer de toute urgence ce « Morbid Realms » impressionnant. En effet vu la forte attente autour de ce dernier il y’a de grosses chances qu’il se retrouve en moins de deux en rupture de stock, que ce soit directement chez ses géniteurs comme sur leur label, et ça serait franchement dommage de passer à côté en s’y prenant trop tard !
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