Chaotian - Festering Excarnation
Chronique
Chaotian Festering Excarnation (Compil.)
Grand oublié de la scène Death Metal danoise (en tout cas ici sur Thrashocore), Chaotian n’est aujourd’hui plus si jeune puisqu’il célèbre cette année ses sept ans de carrière. J’ai beau suivre celle-ci depuis le début ou presque, j’ai jusque-là toujours choisi de botter en touche préférant vous parler d’autres formations pas nécessairement plus talentueuses ou méritantes. Quoi qu’il en soit, voici venue l’heure de corriger le tir avec en guise de préambule la chronique d’une compilation réunissant les deux premières démos du groupe.
Originaire de Copenhague, Chaotian est un trio dont l’effectif n’aura frémi qu’une seule fois suite au départ il y a deux ans du bassiste Jonas Grønborg (remplacé dans la foulée par un certain Mads Køie Nielsen). Entre 2018 et 2019, le groupe aura sorti deux démos cassettes avec le concours du label Extremely Rotten Productions toujours aussi prompt à donner un petit coup de pousse à la jeunesse locale. Intitulées Where Gods Excarnate et Festering Carcinolith, ces deux démonstrations comptent trois titres l’une et l’autre regroupés dès l’année suivante sur une compilation baptisée Festering Excarnation. Parue là encore sur le label de David Mikkelsen (Undergang, Phrenelith, Sequestrum, Wormridden...), celle-ci aura également suscité l’intérêt de Me Saco Un Ojo Records et Dark Descent Records. Un engagement qui suggère qu’il y a donc chez Chaotian matière à s’enthousiasmer.
Sans surprise, ces quelques compositions nous sont naturellement proposées dans l’ordre chronologique avec pour commencer les trois titres de Where Gods Excarnate. Enregistrées d’une traite aux Djævlesound Studios (Carnal Tomb, Hyperdontia, Sulphurous, Deiquisitor, Phrenelith...) sous la houlette de Paweł Tunkiewicz (Hyperdontia, Sort Sind, Sulphurous, ex-Phrenelith...), ces trois compositions bénéficient d’une production relativement équilibrée mais néanmoins rudimentaire. Un son bien sec et dépouillé qui trahit explicitement cette condition de démo qui est la leur. D’un point de vue purement musical, ces trois compositions n’ont rien d’original à offrir mais laissent déjà à entendre de très bonnes prédispositions en matière de Death Metal sombre et relativement virulent. Danemark oblige, on ne sera évidemment pas sans tracer un parallèle avec d’autres formations telles qu’Hyperdontia, Phrenelith ou Sulphurous. Un lien de parenté plutôt évident à l’écoute de ces nombreux changements de rythmes et de toutes ses salves soutenues et autres démonstrations de force virulentes dispensées tout au long de ces vingt premières minutes. Déjà très à l’aise dans ses baskets, Chaotian montre dès cette première démo une certaine appétence pour les titres au long cours. Naturellement, tout n’y est pas parfait à l’image de cette longue introduction dispensée sur le morceau-titre (dont le motif est d’ailleurs malheureusement repris en fin de parcours) qui finalement a vite fait de tourner en rond mais dans l’ensemble ces trois titres de plus de cinq minutes chacun s’avèrent plutôt bien troussés surtout pour un groupe avec si peu d’expérience.
Pour Festering Carcinolith, Chaotian a évidemment repris le chemin des Djævlesound Studios sous la directive là encore de Paweł Tunkiewicz. Quelques mois après la sortie de Where Gods Excarnate, la production y est encore un petit peu plus croustillante et abrasive et continue de trahir une fois de plus le statut de démo conféré à ces trois nouvelles compositions. Pour le reste, pas de grands bouleversements à signaler si ce n’est un petit peu plus de concision dans le propos ("Devastation Laureate" tout juste sous la barre des trois minutes, les deux autres légèrement au-dessous des six minutes) et surtout plus de séquences trop longues à l’intérêt pour le moins limité. Sans trop de surprise, les influences évoquées plus haut restent peu ou prou les mêmes, notamment celle d’Hyperdontia avec qui Chaotian partage cette approche frontale et dynamique par le biais de riffs infernaux relativement denses et complexes et de changements de rythmes réguliers. Une formule ultra-efficace alternant ainsi entre coups de boutoirs soutenus sur fond de blasts et autres toupa-toupa toujours aussi redoutables et entrainants (les entames en fanfare de "In Eternal Servitude To Ahalpuh", "Devastation Laureate" et "Festering Carcinolith"), passages non dénués de groove ("In Eternal Servitude To Ahalpuh" à 1:40, "Devastation Laureate" à 0:53 et 1:40, "Festering Carcinolith" à 4:15) et enfin séquences beaucoup plus lourdes mais toujours aussi menaçantes ("In Eternal Servitude To Ahalpuh" à 1:07 et 2:41, "Festering Carcinolith" à 1:58). Bref, rien de bien nouveau sous le soleil timide de Copenhague mais à vrai dire on s’en fiche pas mal une fois de plus car l’essentiel est là et bien là.
Avec ses deux premières démonstrations Chaotian a fait les choses de manière à marquer les esprits. Certes, rien de ce que nous propose ici le trio danois ne brille par son originalité mais malgré tout, difficile de ne pas succomber aux charmes de ces six compositions qui en dépit de quelques défauts de jeunesse s’avèrent dans l’ensemble particulièrement bien troussées. Deux premières sorties particulièrement engageantes qu’Extremely Rotten Productions, Dark Descent Records et Me Saco Un Ojo Records ont eu la bonne idée de réunir sur une seule et même compilation de la part d’une jeune formation qui aura prouvé par la suite (j’y reviendrai) qu’elle était bien de celles sur qui compter.
| AxGxB 24 Juillet 2024 - 384 lectures |
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