Wound - Inhale The Void
Chronique
Wound Inhale The Void
D’habitude, je ne suis pas un gros client des sorties du label F.D.A. Rekotz. Il arrive pourtant qu’une bonne surprise vienne me donner tort de temps à autre comme le prouve aujourd’hui ce premier album de Wound. Ce jeune groupe Allemand totalement inconnu de tous débarque en ce mois de juillet caniculaire comme un cheveu sur la soupe après seulement une simple démo cassette intitulée Confess To Filth.
Outre cette pochette plutôt sympathique (qui devrait toutefois donner quelques sueurs froides à ceux qui ont les dents douloureuses), Inhale The Void compte un total de dix titres dont quatre figurent déjà sur la dite démo.
Loin de chercher à révolutionner le genre, Wound se présente comme un digne héritier d’une tradition remise depuis quelques années au goût du jour. Old School Death Metal, voilà donc à quoi ressemble la musique des Allemands dont l’inspiration reste, comme pour beaucoup d’autres, encrées dans la scène Suédoise du début des années 90. Aujourd’hui encore, nombreux sont ces jeunes suiveurs plus ou moins talentueux à vouloir sonner tel le big four Suédois sans pour autant chercher à apporter leur pierre à l’édifice. Alors un groupe tel que Wound, qui n’a donc rien de neuf à proposer, a t’il véritablement sa place aujourd’hui? Les plus terre à terre auront rapidement répondu à cette question en stoppant leur lecture ici. Les autres feront probablement le choix de donner sa chance à un groupe qui a bien appris ses leçons.
Sans surprise, Wound fait donc le choix d’une production renvoyant aux plus grands classiques Suédois. Une approche calquée sur celle des célèbres Sunlight Studios sans être toutefois trop affirmée. Les guitares tronçonnent donc naturellement de ce son chaud si caractéristique mettant en avant un riffing simple, presque rock'n'roll, mais ultra efficace ("Echoes", "The Unsolved Obscurity", "Forever Denial", "Corroded From Within"). Un riffing qui laisse également parfois transparaître un intérêt certain pour les mélodies glacées si chères aux groupes teutons ("Codex Arcanum", "The Prince Of Tyranny" ou encore cette conclusion acoustique/instrumentale qu'est "Inhale The Void"). La batterie est quant à elle extrêmement naturelle, sans artifice aucun. Un son sec et nerveux afin d’accompagner ces nombreux tchouka-tchouka endiablés presque Crust ("Corroded From Within"). Des rythmes souvent très simples mais pour autant relativement variés. Du tchouka-tchouka donc mais aussi quelques passages plus soutenus en mode semi-blasts ("Forever Denial") ainsi que d’autres plus en retenus ("Codex Arcanum", "Among You"). Côté chant, la voix de Schettler n’est pas sans me rappeler celle d’un certain Tomas Lindberg. Soit des vocalises plus proches du cri que du growl (bien que son chant soit parfois doublé par un growl). Un bon point qui offre à Wound la possibilité de se démarquer là où d'autres préfèrent en général opter pour ce fameux growl.
Les Allemands n’ont donc rien inventé mais proposent malgré tout avec Inhale The Void un album solide aux fondations largement éprouvées. La dynamique générale de ce premier album devrait ainsi permettre à n’importe quel auditeur de se laisser aller à quelques hochements de tête en signe d’approbation. Un premier album convaincant qui se laisse apprécier dans l’instant mais qui laisse néanmoins à penser que Wound devra encore travailler sur son identité et sa musique s’il veut réellement sortir du lot à l’avenir. Inhale The Void se destine donc essentiellement aux amateurs du genre qui trouveront ici un album efficace au(x) plaisir(s) immédiat(s).
| AxGxB 22 Juillet 2013 - 4149 lectures |
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