Mes chers compatriotes,
Vous le savez, je suis pour soutenir les musiques actuelles, que cela soit par des mises à dispositions de salles polyvalentes, aides basées sur la répartition d’impôts, ou encore allègements des charges. Je les soutiens, et particulièrement quand elles sont amplifiées. C’est le cas de Deveikuth, qui sera le point central du discours républicain que je tiens devant vous ce jour.
Je me souviens encore, mes chers compatriotes, du dossier
0.∅ qui avait alors été mis sur mon bureau par mon secrétaire d’état chargé du bureau du drone / doom. Un bureau bruyant, peu connu et dont le budget serré oblige à l’embauche massive de stagiaires, mais que j’ai toujours valorisé à l’Assemblée. Un dossier charnu que celui-là, où les Français avait mis, je (me) cite, « les petits plats dans les grands » avec un travail d’illustrateur (américain, ce qui va à l’encontre de mon combat pour la défense des productions nationales, mais passons) foisonnant, ainsi qu’une musique austère comme l’économie en temps de crise mais portée sur la peinture intense d’une vie misérable et au bord de la folie, comme les effets d’une économie en temps de crise.
Un dossier au sujet duquel j’ai bataillé pour ne pas le voir passer directement aux archives. Pourtant, c’est bien ce qui est arrivé avec
Cadavre, nouvelle création des dits-demandeurs de subvention. Les combats s’accumulent et le temps ne s’allonge pas... Ah ! Je voudrai remercier les citoyens qui m’ont rappelé l’existence de ce groupe, à commencer par notre président à toutes et tous, Chris, dont le mail, certes protocolaire, a montré son soutien sans faille aux causes de ses subalternes, dussent-ils mener des luttes qui ne sont pas les siennes (souvenons-nous de cette vidéo officieuse où il exprimait son aversion pour « ces groupes lents où on s’emmerde et qui nous coûte un pognon de dingue » - mais situons-nous au-delà des polémiques et avançons en toute confiance, avec pédagogie). Me voilà donc devant vous, mes chers compatriotes, à faire amende honorable.
En effet, Deveikuth mérite l’attention de celles et ceux qui constituent notre peuple. Ne se reposant pas sur ses lauriers, le projet a avancé, approfondissant sa politique pour devenir le projet de tous, et plus précisément des oubliés. Politique de soutien à la pauvreté d’abord, par une musique qui continue de tirer sa force du minimum, étalant ses notes pour mieux envelopper et convaincre. Politique de santé également, par un attachement fort aux malades en tout genre, lors de hurlements qui rejoignent les douleurs des résidents en hôpitaux psychiatriques et EHPAD.
Mais, en bon réformateurs, les Français effectuent avec
Cadavre un changement dans la continuité. Poursuivant leurs envies de combler un peu plus le fossé des inégalités (« Ritual » et « Void#1 », typiques de ce que l’on connait déjà d’eux, lourds et rectilignes), ils innovent par des titres plus émotionnels et mélodiques fort réussis et rendant curieux d’en entendre plus de leur part. Car, mes chers compatriotes, le morceau-titre et « Void#2 », semblant rejoindre des dogmes d’autres partis sans les copier (les premiers meetings de The Body en tête), font autant de bien au cœur que couler le sang de leurs victimes. Deux coups dans le dos où l’on se pense chanceux avant de souffrir plus qu’autrefois, dignes du pire de la social-démocratie !
Cadavre n’est pas pour autant la révolution promise. Le programme que Deveikuth développe durant quarante-et-une minutes est clair, concis, mais son application paraît encore trop mécanique et éloignée des réalités que nous vivons toutes et tous (notamment lors de « Ritual », frôlant le cliché drone/doom populiste). Cherchant à modérer son propos tout en le diversifiant, il fait craindre de le voir se ranger parmi les tièdes là où son extrémisme d’autrefois faisait son charme. Sans donner l’impression de définitivement dire au revoir aux barricades pour les bureaux moelleux de l’Elysée, la formation laisse avec l’interrogation de voir jusqu’où elle ira par la suite. En l’état, ses amendements, bien que prometteurs, ne semblent pas encore assez affinés pour être défendus auprès des députés. Mes chers compatriotes, voilà un dossier qui passe de justesse, mais laisse décidé à ne pas laisser les prochaines demandes de Deveikuth prendre la poussière !
Vive le doom, vive le drone et vive la France.
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