Bear Mace - Charred Field Of Slaughter
Chronique
Bear Mace Charred Field Of Slaughter
Trois ans et demi après le réussi
« Butchering The Colossus » on finissait par se demander quand le gang de l’Illinois allait refaire parler de lui, tant ce premier opus avait montré de biens belles choses avec sa musique simple, bas du front et délicieusement rétro. Après avoir vu l’intégration d’un nouveau guitariste revoici donc le quintet avec ce successeur attendu, qui confirme que les bonnes dispositions entrevues précédemment n’étaient pas un feu de paille, tant ce deuxième chapitre se révèle être encore plus accrocheur que son prédécesseur, et va passer là-encore comme une lettre à la poste. Si ce premier jet pouvait parfois donner la sensation de baisser légèrement en intensité il n’en est rien ici car l’homogénéité est de mise et l’ensemble ne va nullement faiblir que ce soit dans les passages rapides comme plus lents.
Preuve en est donnée d’entrée avec le redoutable « Destroyed By Bears » qui outre être le morceau le plus long de cette galette est aussi un des plus réussis, tant la vitesse y est ici prépondérante et aidée par des passages en mid-tempo remuants et accrocheurs, ainsi qu’un groove contagieux et redoutable. Car si la précédente livraison comportait déjà une furieuse envie de bouger la tête et de taper du pied comme il faut, ici cette impression est encore renforcée tant l’entrain présent dès cette plage d’ouverture ne va jamais disparaître par la suite, même quand rythmiquement ça va ralentir et s’alourdir. C’est le cas de « Rogue Weapon » qui arrive dans la foulée et montre une facette plus posée et toujours propice au headbanging, portée par un sens du riff à l’ancienne et sans fioritures ainsi qu’un solo légèrement mélodique particulièrement appréciable. D’ailleurs il faut souligner l’apport du nouveau venu qui ajoute un côté plus Heavy et moins agressif sur les leads comme en rythmique, et densifie ainsi la musique du combo en lui apportant cette diversité agréable. En effet que ce soit avec « Xenomorphic Conquest » qui joue le grand-écart (et voit l’apparition d’un côté tribal pas dégueulasse), le court et sobre « Let Crack The Whip », où le dodelinant et rampant « Charred Field Of Slaughter » (aux accents étouffants prononcés), on se rend compte de la variété du jeu proposé par les Américains, qui n’en font jamais trop et gardent cette relative simplicité via des compositions qui ne traînent pas en longueur et sont facilement assimilables, rentrant ainsi facilement dans la tête de l’auditeur.
D’ailleurs le constat sera identique sur la seconde moitié de cette galette qui va privilégier la rapidité que ce soit via l’excellentissime « Plague Storm » qui va à tous les coups cartonner sur scène de par son entrain communicatif, tout comme le groovesque « From The Sky Rains Hell » où médium et explosivité ne cessent de prendre le relais l’un après l’autre. Tout ça avant le bouquet final intitulé « Brain Rot » qui outre être la plage la plus expéditive est aussi la plus radicale tant elle ne débande pas ou presque (juste interrompue brièvement en son centre), et peut faire penser au mythique « Corpsegrinder » de MASSACRE, au niveau de l’esprit et de son côté primal. Autant dire que les attentes sont ici largement comblées tant l’équilibre des forces et l’accroche sont constants sur la durée, d’autant plus que le tout ne s’éternise guère (à peine plus d’une demi-heure). Bénéficiant d’un vécu plus important de ses membres et d’une écriture plus dense ce second volet frappe un très grand coup cette année en matière de Death à l’ancienne, qui défoule et met le cerveau en sommeil. Tout à fait le genre de disque qu’on appréciera à se remettre régulièrement dans la platine, tant il montre un bond en avant de la part de ses géniteurs, en espérant que celui-ci leur amène une visibilité bienvenue et méritée, tant pour l’instant ils restent confinés dans l’underground. Bref à l’heure où nombre de groupes foireux inondent le marché tout en étant signés par des labels, il est assez invraisemblable que l’entité soit toujours contrainte à l’autoproduction pour faire parler d’elle. Une erreur que l’on espère vite voir corrigée tant elle mérite mieux que sa situation actuelle, vu qu’elle a le don pour signer des hymnes imparables sans jamais en faire des tonnes, chose dont nombre de musiciens feraient bien de s’inspirer.
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