Fragments Of... »
Bear Mace - Slaves Of The Wolf
Chronique
Bear Mace Slaves Of The Wolf
A l’heure où de nombreux labels signent tout (et surtout n’importe quoi) il est vraiment incompréhensible que BEAR MACE doive toujours se débrouiller seul sans l’aide de personne, et même si l’on ne sait pas si cela est un choix assumé ou par défaut en revanche l’impact proposé ici n’a aucun effet sur une éventuelle perte de qualité musicale. Car si
« Charred Field Of Slaughter » avait fortement marqué les esprits il faut bien avouer que son successeur trouve le moyen d’être encore meilleur, sans changer nullement de recette et heureusement d’ailleurs tant le Death Metal délicieusement rétro du quintet a toujours une sacrée efficacité. Ayant encore pris plus de temps que d’habitude pour publier ce troisième opus (quasiment cinq ans tout de même !) le combo livre une fois de plus un sans-faute avec ces morceaux simples et entraînants, remplis de riffs implacables et de solos de haute-volée... confirmant donc qu’à l’heure actuelle il est bel et bien un des étendards outre-Atlantique de ce genre inaltérable (avec GRUESOME récemment revenu aux affaires toujours aussi inspiré).
Si elle n’a jamais caché sa passion pour les débuts de DEATH la formation s’en est encore plus inspirée ici, tant on y retrouve un grand nombre d’éléments qui semblent tout droit être sortis de « Leprosy » et « Spiritual Healing » sans pour autant tomber dans le plagiat... même si ça y flirte parfois (mais sans en être franchement indécent), permettant ainsi d’éviter un relatif copier-coller entre chaque disque. La preuve d’entrée avec l’impeccable « Slaves Of The Wolf » qui va donner le ton pour la suite, en proposant un dynamisme incandescent qui va miser sur l’ensemble des tempos disponibles où la vitesse reste cependant majoritaire, avec en prime ce qu’il faut de variations et de cassures pour ne pas être redondant. Avec sa paire de guitaristes au taquet à la fois énergique et mélodique en rythmique comme en lead, et son frappeur toujours sobre sur fond de tempo souvent endiablé l’entité livre donc de bout en bout une prestation impeccable. Et après cette parfaite ouverture la confirmation intervient sur « Worthless Lives » au grand-écart marqué et à l’exécution plus directe sans perdre en accroche ni puissance, à l’instar de « Drown Them In Their Blood » aux accents plus sombres et passages rampants plus fournis... même si ça n’en oublie pas de lâcher les chevaux à plusieurs reprises. S’il va nous proposer une vision plus frontale et radicale avec le court et débridé « The Iceman Cometh » qui défoule comme il se doit et pue le Punk par tous les bouts (avec toujours la même attractivité générale), le reste de ce long-format va conserver une certaine homogénéité notamment sur « Captured And Consumed » (où Kam Lee de MASSACRE vient poser sa voix au micro) où le médium prend plus de place, donnant ainsi l’envie de headbanguer en continu... un rendu que « Heretics Burn » et surtout « Prophecy » vont pousser plus loin. Car sur ce dernier si ça accélère sur quelques mouvements ravageurs ça conserve néanmoins une rythmique plus posée qui sied parfaitement à l’idée voulue, en proposant habilement quelques accents Heavy du plus bel effet et des ambiances épiques qui donnent clairement envie d’en découdre sans autre forme de procès.
On voit donc que les gars ont encore plus diversifié leur propos par rapport à leurs précédentes sorties et personne ne s’en plaindra, surtout que tout cela se clôture sur l’impeccable et équilibré « Cancerous Winds » où apparaît une légère tristesse de par un jeu plus aérien du binôme Mark Sugar/Tommy Bellino qui nous fait sentir que l’heure de la fin approche, et avec elle les ombres et la nuit qui ne sont jamais bien loin. Autant dire que même si tout ça ne renouvelle absolument rien au style les vétérans de Chicago continuent d’offrir ce qu’il faut de bon son grassouillet et incisif, à l’écriture simple mais redoutable où l’exécution sans failles fait mouche instantanément... le tout avec le talent pour faire sonner cela correctement. Continuant donc à (se) faire plaisir ceux-ci méritent clairement plus d’exposition qu’ils n’en ont actuellement, et nul doute que les fans apprécieront ce nouveau chapitre comme ceux qui n’avaient jamais entendu parler jusque-là des mecs qui méritent que l’on s’attarde sur leurs différents enregistrements. C’est qui est sûr c’est que comme d’habitude on écoutera leur musique aussi bien de façon attentive qu’en dilettante avec toujours la même satisfaction et plaisir communicatif, prouvant s’il le fallait encore que ce sont dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes et qu’on n’a pas besoin de jouer cinquante notes à la seconde pour être efficace... un rappel souvent nécessaire pour être compris de tous.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par xworthlessx
Par Ikea
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Lestat
Par Krokodil
Par Niktareum
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène