Inhatred - Olena

Groupe francilien, Inhatred a commencé sa jeune carrière en pratiquant un death très brutal peu original, mais s'est ensuite trouvé sa propre identité en incorporant tout un tas d'influences dans leur musique. Ce mini-album, "Olena", est en effet un mélange très réussi de tout ce qui se fait actuellement. A partir d'une base dominante death et hardcore chaotique destructuré, le groupe s'aventure également dans le grind ("Fire Burn"), l'émo ("Two Parts") et plus étonnant dans l'électro ("018") ou les plans jazzy ("Olena", "Two Parts", "Fire Burn"). Les six morceaux qui composent "Olena" sont ainsi tout sauf linéaires et truffés de changements inattendus de rythmes et d'ambiances. On retient tout particulièrement la mosh-part très lourde et très lente de "Olena" qui fleure bon le Suffocation, le passage rock'n roll sur "The 3rd Eye", la fin de "Two Parts", très "dansante" ou encore le passage planant, presque émo de "Two Parts". L'aspect un peu fourre-tout du groupe lui donne un côté déjanté, chaotique, également mis en exergue par de nombreux blasts furieux de courte durée et souvent saccadés qui foisonnent tout au long du skeud et qui surgissent sans prévenir pour notre plus grand plaisir. L'utilisation de sons électros apporte une touche d'originalité et permet de varier les ambiances. Mais ce n'est pas toujours fait avec talent, je reste ainsi perplexe quant à la la présence d'un bref (heureusement!) instrumental entièrement électro, "018", qui en plus de tomber comme un cheveu sur la soupe en plein milieu de l'album, est aussi inutile que mauvais. Il eût été plus judicieux de le remplacer par un "vrai" morceau pour rallonger un CD un peu court (22 minutes). Sinon les cinq autres morceaux sont très accrocheurs avec toujours un côté groovy et on se prend à les réécouter en boucle. La diversité des morceaux est également incarnée dans les voix puisque pas moins de trois chanteurs différents s'en occupent. Voix hardcore, grind, growls death typiques, la monotonie est interdite. On reste alors un peu sur notre faim quand au bout de 20 minutes les enceintes restent muettes. Cette petite frustration est en partie rattrapée par la présence d'une plage multimédia très sympathique où l'on peut consulter les paroles, mater un clip et des séquences studio. Il reste à savoir si Inhatred pourra retenir notre attention sur un album entier, album qui devrait voir le jour dans le courant de l'année. Mais nul doute que les petits Français confirmeront leur potentiel encourageant. Affaire à suivre donc.

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