Dégénéréscence - Hélas ! Je n'étais pas fait pour cette haine...
Chronique
Dégénéréscence Hélas ! Je n'étais pas fait pour cette haine...
Sakrifiss n’a pas besoin de grand chose pour être touché. Il a besoin tout simplement qu’on appuie sur son bouton magique. Ça, c’est un peu comme le point G. Pas nécessairement placé au même endroit pour tout le monde... Il faut normalement un peu trifouiller pour le trouver mais
DEGENERESCENCE non. Il l’a trouvé tout de suite, dès la première piste de son premier album, et il a même réussi à jouer avec pendant 32 minutes. Certes il n’a pas provoqué des orgasmes d’un bout à l’autre, mais il y en a eu suffisamment tout de même pour que Sakrifiss termine l’écoute mouillé des pieds à la tête.
C’est que ce one man’s band tenu par un certain Infämie également à la tête de
MORTUAIRE joue la carte de la souffrance mélancolique. Et j’y suis extrêmement sensible, me remémorant des sensations apportées autrefois par
PRAEDA, par
DYSTER, par
SAPAUDIA aussi. Il y a un peu de toutes ces formations françaises cachées dans ces 6 pistes. Il y a surtout de la peine et de la désolation, du désespoir et de l’abandon... crus. Très crus et ainsi plus éprouvants. C’est bien ce que ceux qui écoutent trop la musique et pas assez les sensations reprochent à ce style habituellement :
« mélodies simples », « production faiblarde ». Deux arguments ridicules car tellement éloignés de ce que l’oeuvre transmet. Entendre ce genre de réclamations de meilleur enrobage musical, c’est comme être touché par un homme démuni, recroquevillé sur lui-même et pleurant de douleur et entendre : « Oui, mais on, il aurait pu porter une veste Armani ! ». Mais... Mais... Ça n’a tellement RIEN à voir !!!
Donc non, le son est parfait, les riffs qui se répètent sans varier réellement, les vocaux qui sont tridents sans être pleurés... C’est tout à fait juste et adapté aux émotions qui sont désirées. Principalement sur « Hélas ! Je n’étais pas fait pour cette haine... » et « Nos sanglots longs... », qui comme son nom le laisse deviner est écrit à partir d’un texte de Verlaine. Celui-là même qui avait inspiré une réponse de Serge Gainsbourg.
« Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte. »
Une autre piste met à l’honneur notre poète : « Il pleure dans mon coeur »
« Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine ! »
Cet album est extrêmement vrai. Un cri du coeur qui ricoche dans notre âme. Et je repense donc encore à
DYSTER, à
PRAEDA et à
SAPAUDIA, eux aussi déchirants. D’autant que comme ces deux derniers, l’album de DEGENERESCENCE a d’une durée trop courte. Nous aurions dû souffrir encore un peu plus, nous ne sommes pas encore parvenu à délivrer toute cette peine, cette amertume, ce mal-être qui nous encombrent...
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