Dégénéréscence - ...Ainsi! Nous dansâmes aux limbes détestées...
Chronique
Dégénéréscence ...Ainsi! Nous dansâmes aux limbes détestées...
En 2020, il y a deux ans, j’étais touché en plein coeur par le premier album du Français de
DEGENERESCENCE. Intitulé
Hélas ! Je n’étais pas fait pour cette haine, il était un cri de désespoir d’une force et d’une souffrance terribles, qui continuent de me hanter très fréquemment. Sa suite est donc l’une des sorties que je guettais le plus ces derniers temps, et j’ai été ravi d’apprendre qu’elle arrivait enfin ! Et attention, c’est carrément Drakkar Production qui l’a pris sous son aile. J’ai donc passé ma commande le plus vite possible, et j’ai salivé devant les éléments visuels en attendant de le recevoir. J’étais déjà conquis par sa pochette, qui restait dans les mêmes tons que l’album précédent, mais aussi par le titre, qui faisait à nouveau dans la longueur, et dans le spleen !
...Ainsi ! Nous dansâmes aux limbes détestées... C’était rassurant de voir là aussi un parallèle avec le passé. Un mot évocateur suivi d’un point d’exclamation, « Ainsi ! » faisant écho à « Hélas ! », et la première personne du singulier « Je » passant à celle du pluriel « Nous ». Mais ce qui me faisait sans doute le plus baver d’impatience, c’était le nombre de compositions et la durée de l’album. 12 morceaux. 41 minutes. J’allais me régaler !
Et finalement... 7.5/10. C’est une note correcte, mais elle est plus basse que prévu. La raison n’est pas très compliquée : l’unique membre du groupe, Infamie, a moins mis le paquet sur la corde sensible, et a plutôt voulu trouver un équilibre entre la douleur et la crasse. Certains se réjouiront peut-être de trouver moins de « pathos » et plus de rebellion crue et sale tout le long des compositions, mais personnellement j’y trouve moins mon compte. Bien entendu, la peine est encore fortement présente, et des morceaux comme « Au gré des crépüscules... » ou « Consumé par une lumière insidieuse... » déchirent le coeur, mais à un degré plus faible que « Mes sanglots longs » ou
« Ce n’est qu’un adieu sur ta dépouille » sur lesquels les guitares hurlaient autant que les vocaux pleuraient. A la place, des passages plus fous et raw ont été développés et rappellent même fréquemment les excellents albums de
MOONBLOOD, comme sur « A travers nos sentiments naufragés... » ou « Parmi les paysages damnés... ».
C’est un album qui a de beaux atouts, mais qui souffre de sortir après un premier album qui était quasiment miraculeux. D’autant qu’il semble volontairement viser la régression... Du coup j’ai envie de le considérer comme antérieur à Hélas ! Je n’étais pas fait pour cette haine, et me dire que le prochain album reviendra aux éléments qui m’avaient convaincus. Hâte de voir l’orientation de la suite !
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