Gyötrelem - Kárhozat
Chronique
Gyötrelem Kárhozat
Tout le monde connaît les Légions Noires françaises, d’autres ont dû entendre parler du Temple of Fulmoon de Pologne, et les plus au fait savent que la Russie renferme le Blazebirth Hall. Même le Japon y a eu droit avec son AAAA, dont le groupe le plus connu est ARKHA SVA. Oui, oui, je parle bien de collectifs black metal, de plusieurs groupes d’une même nationalité qui se déclarent liés les uns aux autres. Ils ne partagent pas nécessairement leurs membres, mais ils sont censés partager une même vision de la musique et surtout de tout ce qui l’entoure. Ce qui les rend fréquemment élitistes, avec un esprit conservateur. Eh bien, la Hongrie aussi a son collectif et il s’appelle le Inner Awakening Circle. 6 groupes. DUNKELHEIT, NIEDERGANG, KRIPTA, LEPRA, HELL ETERNAL, GRIMNESS et GYÖTRELEM. Pour l’instant aucun n’a été chroniqué sur Thrashocore. Ce qui vous prouve soit que le site est vraiment à la ramasse, soit que ce collectif n’est pas encore parvenu à se faire bien connaître.
Si vous avez opté pour la première proposition, soyez donc rassuré puisque je vais m’intéresser aux deux albums sortis en 2016 : ceux de NIEDERGANG et de GYÖTRELEM. En commençant par ce dernier. Formé en 2008, il est mené par Gloam, multi-instrumentiste et chanteur. Le nom du groupe signifie « agonie » et c’est un bon choix. On aurait d’ailleurs pu choisir « nerveux », « fougueux », « torturé » ou « misanthrope exaspéré » car son black metal fait venir tous ces termes à l’esprit. On s’approche du black dépressif, mais pas celui qui se morfond dans sa chambre en hésitant à se taillader les veines. Il ne se concentre pas sur l’issue à donner à son mal-être mais dépeint véritablement ses sentiments. Ces 8 pistes nous plongent dans son désespoir dérangé et parviennent à nous faire apparaître l’homme devant nous. Il se tord dans tous les sens comme s’il essayait de se débarrasser de liens invisibles qui le ligotent violemment. Mais plus il bouge, plus il se lacère le corps tout entier. Ces cordes nouées qui le serrent, ce sont celles de la vie, de l’absurdité de cet environnement artificiel que nous nous sommes créés.
Ce sont les vocaux qui sont les plus noirs. Des cris et des hurlements désespérés, qui tuent tout espoir. La musique par contre est plus envolée, et donne un contraste intéressant. Elle ne fait pas apparaître la lumière, mais en galopant rapidement la plupart du temps elle nous place plutôt sur un toboggan pentu, qui donne directement vers le précipice du vide éternel. C’est l’apocalypse, comme la pochette le suggère. Les quelques notes de clavier ajoutent une force émotionnelle. Elles ne fondent pas en mélodie, elles n’apportent pas de mélancolie, mais rendent la pente encore plus glissante.
C’est un album qui a une aura forte. Il n’a qu’un défaut, le fait de tourner en rond et d’être difficile à écouter d’une traite. La formule est effectivement répétée sur chaque piste, et les 48 minutes peuvent sembler trop longues. Cette sensation arrive en plus assez tôt, tout d’abord à cause de la deuxième piste, « Örök nyugalom », qui fait 9 minutes sans avoir un contenu assez varié pour le légitimer... Quelques coupures et l’album pouvait avoir une meilleure note.
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