Parmi les groupes dont tout le monde se fout,
FORGJORD est en très bonne position. Né en 1995 en Finlande, il est du style à faire moins de 200 vues sur YouTube en plus d’un an pour un extrait de son album précédent, pourtant de qualité. Oh, il y a en a beaucoup dans ce cas-là… Mais on le regrettera un peu plus avec lui parce qu’il a su s’améliorer au fil des années, le long de 4 albums sortis en 2008, 2012, 2017 et enfin 2019. Effectivement, et étonnamment, la formation accélère la cadence récemment. J’avais déjà dit beaucoup de bien d’
Uhripuu sorti il y a deux ans, je vais à nouveau applaudir cette nouvelle sortie, même si j’ai conscience que c’est un album difficile à apprécier tout de suite..
Effectivement,
Ilmestykset n’est pas un album évident, il est même plutôt rèche à la première écoute. Il n’a pas de charme, il n’a pas d’accroche, il n’a pas d’aura particulière. Et pourtant il donne envie d’y revenir. Parce qu’on sent qu’il y a quelque chose qui nous parle dans cette musique. La première écoute ne permet pas de se faire un avis sur ce qu’on vient d’entendre et l’on sent bien que quelque chose était tapi dans l’ombre.
C’est le cas. Il y a du cœur emmitouflé par une grosse brume à l’intérieur de ces 9 compositions (une de plus que sur la version digitale). Elles se concentrent sur des sonorités raw pour sortir une musique torturée mais aussi très renfrognée. Le son étant assez sourd, la hargne qui anime nos Finlandais n’explose pas, mais implose. Ainsi, les mélodies dont l’album n’est pas avare ne colorent pas l’ensemble, mais jettent juste des touches claires malsaines. Certes, les vocaux sont trop sages pour que la comparaison avec
WOODS OF INFINITY soit la plus pertinente, mais on trouve bien des similitudes dans leurs musiques qui hésitent entre violence et résignation, entre douleur et couleur.
En fait c’est que ces compositions n’essaient pas de créer de l’obscurité, elles les racontent. Elle est déjà là, dans la vie de tous les jours de nos artistes. Elle est subie et elle grignote tout.
FORGJORD patauge dedans sans s’en complaire et ne peut que la raconter en musique. La souffrance est encore plus forte quand elle n’est pas désirée, et c’est finalement ce que l’on retient de la musique d’
Ilmestykset. Ce n’est pas de la démonstration, ce n’est pas de l’exploration musicale, c’est tout simplement la manifestation des Ténèbres qui entourent Valgrinder, Prokrustes Thanathos et BLK. Ce n’est donc pas continuellement désespéré, ni constamment agressif, mais avec un équilibre entre moments de rebellions (« Pohjolan soturi ») et moments de résignation (« Surmanluodit »).
Allez, je porte juste un petit bémol, je disais que le groupe ne cessait de progresser depuis sa formation, je dois corriger car même si certaines pistes sont excellentes, je ne peux pas dire que l’album précédent est surpassé. L’efficacité arrive au même niveau.
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