Owls Woods Graves - Citizenship of the Abyss
Chronique
Owls Woods Graves Citizenship of the Abyss
« Recorded, mixed and mastered by M.». Encore un groupe qui s’est invité dans mes oreilles grâce à sa belle pochette (dessinée par Robert A. Von Ritter) et son nom qui ont titillé mon curiosité. Et pourtant, ce ne sont pas des inconnus derrière ce projet. Mgla, Medico Peste, Odraza, Over the Voids… Ceci n’est pas une liste des (très bons) groupes de Black Metal de Cracovie, mais plutôt un ensemble de formations présentes sur le CV des deux membres de Owls Woods Graves, E.V.T et The Fall. Pas des manches, les gus. Et puis, Mgla derrière les manettes, les copains ne sont pas loin.
« Haunted Woods Hardcore ». Ici ça refoule à plein nez la forêt, les sorcières, les goules, Satan, tout ce que tu veux d’effrayant et maléfique, mon enfant. Pas du Cultes des Ghoules bis, on est en présence d’un Black bien kepon, le genre de truc qui te fait mal à la nuque et qui te donne envie de t’agiter dans tous les sens. Tout en conservant l’aura Black Metal qui leur est chère, les deux compères y incorporent une bonne grosse dose de Punk. Citizenship of Abyss, et plus particulièrement la musique d’Owls Woods Graves, c’est le genre de musique qui fait du bien, tout simplement. Le truc pas prise de tête, qui te permet de déconnecter le cerveau, de te prendre une binouze pépère et de faire cracher tes baffles ; ou à l’inverse de te déchaîner comme un dingue et de secouer ta tête comme un fou furieux, le poing serré et secoué comme pour frapper l’air.
« Sometimes I feel no good record was released after ‘98 ». Bien sûr, je vais sortir un exemple évident, mais Owls Woods Graves, dans son approche et sa capacité à faire des hymnes qui restent en tête, ressemble à Darkthrone. J’en entends déjà dire « Anken cède à la facilité, il n’y a pas que Darkthrone qui fait de la musique avec un mélange de Black et de Punk » ; «Anken balance que les mecs font du BM à côté+projet de Black Punk=Darkthrone, c’est tellement facile ». Mais ouais, je maintiens mon avis. Cette capacité à te faire bouger le crâne, comme sur The Cult is Alive, cette capacité à te balancer des morceaux mélangeant le Black et le Punk, qui te détendent une petite mousse à la main comme sur les deux derniers albums, à te faire chanter les refrains, ouais, ça me fait penser à Darkthrone. Et encore, je résume, et oui, bien sûr que les deux projets ne sont pas similaires sur de nombreux points et même musicalement. Laissez-moi tranquille !
« Of Moss and Lichens ». La forêt, vous l’aurez compris, c’est le milieu de prédilection du groupe. Impossible d’y échapper, elle est présente sur leurs pochettes et sur leur logo. Tels des gobelins nés dans leur caverne et qui n’en sortiront jamais, le duo est vraisemblablement autochtone de ce milieu et est sorti de sous terre, sous les mousses humides et les racines d’un arbre, pour se frotter à tout le folklore malveillant qui peuple cet écosystème. Et croyez-moi, en terme de malveillance, ils ne sont pas en reste. Chez Owls Woods Graves, le propos Black Metal est bien plus présent que chez Darkthrone. En premier lieu, cela est dû à la musique, et tout de même aussi, au concept derrière l’album. J’aime les disques où le concept est poussé jusqu’au bout, sans que cela soit calculé bêtement, et que tout se combine à merveille. La pochette, la musique du groupe et les paroles, le mélange est adéquat. Concernant plus précisément la musique, le mélange est parfait entre Black et Punk, avec entre autre la voix qui donne le ton Black, la batterie qui bourrine quand il faut mais qui s’avère très variée, et la guitare qui balance à la pelle des riffs Punk, sans toutefois oublier de te sortir des tremolos et autre techniques associées au Black, si je puis dire. Ajoutez à ça les breaks jouissifs, les compos presque dansantes et les chœurs qui penchent franchement vers les singalongs HxC, cocktail réussi.
« God created a man, to worship Satan. He made his hands the tool of profonation ». Ça me démange de faire un track by track franchement, tellement l’album est hétérogène et qu’il y a de choses à dire, mais je vais résister à la tentation… Je vous glisse tout de même la carte de visite du groupe, « Haunting Woods Hardcore », 3 mots que vous aurez envie de hurler le poing levé en direction de la lune, au fin fond d’une forêt obscure, et qui représente l’univers de Owls Woods Graves. La voix de The Fall, qui s’occupe aussi de la batterie et de la basse, se fait très typée Black et ressemble à celle qu’il tient dans Over The Voids…. Vu les vocaux qu’il nous crache à la figure, je l’imagine même la bave aux lèvres ; attention aux postillons, surtout en période de covid-19 ! Même si il sait parfaitement utiliser sa voix de profanateur de cryptes forestières (oui j’ai inventé), le bougre sait tout de même pousser la chansonnette : petite surprise de l’album, « Butcher’s tears » est pratiquement chanté intégralement en voix claire (avec apparition de la voix râpeuse par moment et sur les backings), titre punk tout simplement, il calme le jeu et fait presque office de titre interlude. Pourtant, c’est le titre le plus long de l’album! Même si la musique se fait plus douce (c’est un euphémisme vous l’aurez compris, le batteur s’amuse comme un petit fou et continue sur sa cadence soutenue), les paroles sont toujours aussi empruntes de noirceurs, et nous conte la vie des goules, sympathiques créateurs. Autre titre qui m’a marqué, « Hanging out with the living dead» et sa recette de grand-mère sorcière, c’est la course effrénée d’une personne complètement possédée, la langue pendante et la bave qui coule, dépourvue de sens, qui court sans but et en pleine frénésie dans l’obscurité. Course qui va se terminer en sabbat dans une clairière, aux milieux d’autres créatures de la nuit.
« Once Damned, Always damned ». L’album s’écoute assez vite et la sensation de reviens-y est toujours aussi prenante ; les titres sont courts, avec une durée moyenne de 2min 30, pour un album qui ne dépasse pas les 35 minutes, ce qui donne envie de se le relancer plusieurs fois. Et puis, le plaisir d’entendre tous les instruments, ça, ça vaut le coup, surtout la basse, qui se fait ronflante et qui se taille une bonne part dans le mix et dans la composition. Bien que la fin de l’album (à partir de la 9ème piste) soit moins marquante que le reste, l’album est assez addictif, et va vous coller un lot de refrains au fin fond du cerveau. Au vu de ce que je viens de dire, la note que j’attribue à l’album peut paraître élevée : même si musicalement, on est loin d’un chef d’œuvre, l’univers du groupe m’a vraiment alpagué et je me le remet souvent. Coup de cœur (froid, bien sûr).
« A freezing soul, our hearts are cold. Pariah strolls, our hearts are cold. A citizenship of the abyss, a citizenship of the void. A freezing freezing soul, our hearts are cold.»
Les phrases en italique proviennent du livret de Citizenship of the Abyss.
| Anken 21 Novembre 2020 - 1068 lectures |
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