Hargne - Le chant du coq
Chronique
Hargne Le chant du coq
Lorsque tu choisis de nommer ton groupe HARGNE, c’est un peu une profession de foi. « Mauvaise humeur se traduisant par des propos acerbes, une attitude agressive, méchante ou haineuse ». Le ton est donné. Ensuite, quand sur la présentation de ton bandcamp, tu cites « Le Grand Détournement – La Classe Américaine » (« C’est du vol et du plagiat. J’aime pas trop les voleurs et les fils de putes ») puis que tu décides d’ouvrir ton album avec un extrait du génial « Tenue de soirée » (Miou-Miou disant « c’est pas forcément grave de se faire enculer. Ce qui serait grave, c’est d’y prendre goût »), tu montes encore d’un cran, les références sont belles, c’est la France qu’on aime.
Tu l’as deviné, HARGNE habite l’Hexagone. Il a sorti une démo éponyme en 2017 où le verbe était déjà haut (« Sodome sur Seine » ; « Bleu Blanc Foutre »), puis un single en 2021 (« Hystérie et idiotie ») pour enfin aboutir à un premier album intitulé « Le chant du coq » : sept titres pour vingt-six minutes de punk black metal mal dégrossi qui vient pisser sur les petites âmes d’esthètes.
Au lancement de « 3615 Cocu », je me suis dit : « Ah ! les Bérus se reforment ». Idem avec « Faits divers ». Non pas pour des aspects textuels, je n’ai pas l’impression que le groupe revendique une quelconque idéologie politique ou sociale / sociétale, plus pour le côté très binaire des guitares et l’emploi affirmé d’une boîte à rythmes réduite à son usage le plus simpliste. En revanche, autant les anecdotes précisées en début d’article pourraient laisser à penser que la formation fait dans la gaudriole, autant l’écoute des morceaux ôte rapidement cette idée de la tête. La musique est sombre, hargneuse évidemment, avec un chanteur qui en a gros sur la patate. Ça gueule fort, le ton est braillard, l’attitude débraillée, mal fagotée, mais les musiciens sont néanmoins capables d’écrire des compositions étoffées, à l’image des six minutes et quelques de « Cassement de tête ». Ce n’est pas raffiné pour autant, juste plus posé, le calme relatif après une baston, avec une espèce de rythmique technoïde qui donnerait presque envie de se trémousser le fiak. Les autres titres sont à l’avenant (non, pas Dominique), dénués de fioritures, sans efforts mélodiques, il faudrait plutôt voir l’ensemble comme un crachat, un bon gros glaire contestataire déposé avec panache sur la devanture d’un magasin de luxe.
Finalement, la musique de HARGNE est à l’image de la pochette : le coq en a eu marre de se faire baiser, il s’est laissé pousser des échardes et règne désormais en noir despote sur les ossements de ses ennemis. Son chant est devenu méphitique, ordurier, l’antithèse de ce putain de Footix qui aujourd’hui encore nous couvre de honte.
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