Beneath the Sod - Beneath the Sod
Chronique
Beneath the Sod Beneath the Sod (EP)
Je garderai toujours une place pour ce genre de disques dans mes écoutes et mes écrits, peu importe qu’ils n’intéressent personne ou ne cochent pas l’ensemble des cases de « la grande œuvre qui fera date ».
Car je ne me lasserai jamais de chercher dans la crasse d’un certain undergound autre chose, cachée derrière ce mélange d’horreurs paraissant être explorées pour elles-mêmes, finissant pourtant par devenir obsédantes tant il y a « quelque chose qui se passe ». Et on fera toujours bien d’aller voir du côté de Ray Keenaghan pour avoir cette sensation, ses expériences passées au sein de Wreck of the Hesperus, Bacterium ou encore Gourd l’attestant, de même que son voyage en solitaire au sein de Beneath The Sod.
Le souvenir salissant de
Circling the Drain à l’esprit, ce nouvel EP ne dément pas le potentiel nuisible de cette musique pathologique à en griffonner de nouvelles catégories pour le DSM V. Renouant avec cette alliance de rythmes industriels, guitares sludge frôlant le drone le plus offensif (on pourra penser aux moments les plus agressifs de Moss et The Body durant « Silence of Lead » ou « Rustling of the Spheres »), tempérament doom dans la tragédie qui vole au-dessus de ces vingt-huit minutes où l’ambiance est au glauque invitant de force dans son chez-soi malaisant (saisissant « Drooping Spirt »), le monsieur change peu la recette rencontrée précédemment, ajoutant ce qu’il faut de cohérence à ses vitraux dégingandés, des voix asilaires en guise de fil rouge (participation particulièrement dégueulasse de Richard Carson sur « Begotten of Grot » et « Deafness of Lead »).
Certainement moins marquant que d’autres disques faisant imaginer un film d’horreur oublié en raison d’une avidité pratiquée sur un temps court où l’on pénètre dans une diversité de lieux de torture sans profiter pleinement des supplices s’y déroulant, cet EP n’en reste pas moins un morceau de choix pour certains amateurs d’une esthétique sinistre où le bancal devient le pas lourd d’une entité s’approchant de nous, où les murs s’habillent d’un verdâtre organique soufflant leur engeance à notre nuque, où un sol spongieux semble vouloir nous absorber à chaque avancée. Un disque qui passera inaperçu donc, mais gare à qui s’y arrêtera, par le hasard dont le malheur aime faire son lit !
| lkea 15 Janvier 2022 - 874 lectures |
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