Deuxième chronique d’un album de
DODSFERD en un an puisque j’avais parlé d’
A Cursed Heritage en octobre 2013. Il faut dire que Wrath, le leader de la formation grecque, est toujours aussi hyperactif et que depuis 2006 et son premier album il ne nous a jamais sans nouvelle une seule année, multipliant les EP et splits, sur lesquels il n’hésite pas à recycler ses propres titres. Récemment on a même tendance à s’y perdre un peu et à se demander à quoi riment toutes ces sorties, d’autant que les « albums » ne dépassent que de peu la demie-heure de jeu. Cette nouvelle offrande n’y change rien et du coup nous devons nous contenter de seulement 5 titres, dont une reprise des
MISFITS, pour tout juste 30 minutes au compteur...
Mais en écoutant le résultat, on comprend que ces morceaux n’avaient pas leur place avec les précédents. Ils abordent les mêmes thèmes que d’habitude, mais avec une approche et un style à part. C’est à dire que le fond de
DODSFERD reste le même mais que la forme est encore une fois d’une teinture différente. Le groupe est toujours l’apôtre de la haine de notre monde. Il a toujours dégueulé le rejet de notre société décevante, préférant habituellement le manifester par des rythmes endiablés et des vocaux totalement possédés, mais en plongeant aussi dans le dépressif en 2009 avec
Suicide and the Rest of Your Kind Will Follow. C’est évident, Wrath a eu des misères dans la cour de récréation et il est parvenu à mettre tout son ressenti dans sa musique.
Cette fois-ci encore, il revient à la charge, toujours poussé par les mêmes motivations misanthropiques, et a décidé de mettre encore plus en avant les influences punk qu’on lui devinait depuis ses débuts. La reprise des
MISFITS (« We are 138 ») est d’ailleurs un indice évident. Finis les hommages à
BURZUM et
JUDAS ISCARIOT, il est temps d’assumer les influences d’un groupe comme celui de Jerry Only et de sortir sa colère sous un nouvel angle. Les 4 morceaux ont toujours l’essence du black, mais ils sont imprégnés de punk. Les vocaux écorchés font punk, le son cru sonne punk, les riffs ont un feeling punk... Mais on continuera à classer le groupe en black. Par conséquent, au lieu des habituelles images sombres qu’inspirait le groupe, ce sont de violents doigts d’honneur, des explosions de glaire et des coups de pieds dans les parties qui viennent nous hanter. Cet album est une révolte incontrôlable, peut-être même incontrôlée.
L’énergie qui s’en dégage est héroïque, égale voire plus forte que sur les albums les plus excités du groupe. Le titre en écoute, "Creator of Disease", est là pour le prouver. DODSFERD a encore la capacité de nous mettre à genous. Mais à part ce titre, l’équilibre est trop rompu et les fans d’un album en particulier des Grecs seront déçus. Ils regretteront sans doute les émotions du passé puisqu’ici on ne ressent plus le mal-être et l’obscurité qui faisaient
DODSFERD. Mais ceux qui appréciaient l’ensemble de la discographie pour son approche trouveront une pièce intéressante. Car finalement l’état d’esprit n’est pas trahi ! Il y a toujours cet esprit contestataire et révolté. Il se montre juste plus soudain, tel un coup de gueule spontané auquel on ne s’attendait pas.
DODSFERD suit à nouveau son instinct, comme il l’a toujours fait et son parcours reste tout à fait logique, à défaut d’être plaisant. Et que les déçus restent dans le coin, c’est évident que le prochain opus sera encore différent.
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