Des albums avec la note maximale, je n’en ai pas mis beaucoup en plus de 1000 chroniques étalées sur 13 ans d’écriture. Une main ou deux suffisent même à les compter. Alors si je mets 10/10 à ce
DODSFERD, ce n’est pas à la légère. C’est réfléchi, c’est assumé. Et surtout ce n’est pas parce que je suis un fan du groupe que j’ai été convaincu par les deux seules pistes de cet opus, mais bien parce qu’elles le méritent. Je rappelle même que j’avais mis un 8.5/10 à la sortie précédente de 2018 :
Diseased Remnants of a Dying World tout en la trouvant excellente. Mais voilà,
Suicide and the Rest of Your Kind Will Follow Part II est mieux qu’excellent, il est ultime. Il va devenir culte dans ma discographie personnelle, et même historique…
En fait, je pensais qu’il allait être sans grand intérêt, ou au mieux anecdotique. Tout simplement parce que comme son nom l’indique, il s’agit de la suite d’un ancien album. La première partie de
Suicide and the Rest of Your Kind Will Follow était sortie en 2009 et elle avait déçu beaucoup de fans. Wrath avait eu envie de créer deux morceaux extrêmement longs dans un registre plus douloureux, plus dépressif qu’à son habitude. C’était à une époque où ce style était ultra-représenté dans la scène, et malheureusement
DODSFERD n’avait rien réussi à y apporter. Les 20 minutes de la première composition étaient honnêtes, mais les 16 de la seconde rataient complètement le coche.
12 ans plus tard, le DSBM est moins prisé. Il n’a pas du tout disparu, mais il ne domine plus autant qu’à sa grande époque. Et pourtant c’est le moment choisi par le Grec pour retenter sa chance dans ce domaine. Il avait une revanche à prendre, et il a relevé le défi au-delà de toutes les espérances. Il parvient ici à montrer qu’il est capable de faire du dépressif, mais aussi qu’il parvient à en faire un qui enterre les autres. C’est tout bonnement incroyable, et le nombre d’écoutes n’arrive pas à calmer mon ardeur. Et cette efficacité est principalement due à la richesse des 35 minutes. Il y a tous les ingrédients, absolument tous, qui permettent de garder la tension à chaque minute, à chaque seconde des compositions. Et ainsi, on va trouver une variété dans les instruments : guitare, basse et batterie classiques, mais aussi guitare acoustique, piano, violoncelle, flûte, saxophone ! Ce qui est fou, c’est que ces éléments apparaissent sur des passages différents, au sein de l’une ou l’autre des deux seules compositions ! Et à chaque fois, ces éléments nous tombent sur la tronche avec une force émotionnelle parfaite. C’est tout juste fou. Et ce n’est pas tout, parce que le black metal désespéré trouve parfois un côté rayonnant et libérateur et les riffs s’emballent et irradient les ambiances. La forêt était noire et désolée, de légers rais de lumières transpercent les branches…
Que serait la musique sans des vocaux à la hauteur ? On savait ce que pouvait faire Wrath avec son timbre déchiré, mais il s’est une nouvelle fois surpassé. Des paroles, des cris, des plaintes, des complaintes… Il présente une palette de timbres tous parfaitement émouvants. Et il se permet même par moment de déclamer, comme une voix venue d’ailleurs, comme un souvenir douloureux qui persistait à rester dans notre crâne. Et il se permet de superposer des vocaux sur d’autres passages. Et, et, et… Cet album est une succession de « Et, et, et… », tellement surprenants, mais tellement naturels. Car finalement c’est bien cela la plus grosse qualité de la formation : parvenir en deux pistes à mélanger tout cela avec une logique et une efficacité implacables. Personne n’avait fait d’annonce officielle sur une éventuelle fin du DSBM, mais
DODSFERD lui livre le plus beau et le plus fort chant du cygne. Il peut maintenant mourir en paix, il a repoussé ses dernières limites.
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