Allez, c’est le temps des vacances, ou tout du moins c’est ce qui s’en rapproche le plus pour moi ces dernières années, l’occasion de prendre un peu de temps pour soi, se câliner, se cajoler et s’octroyer un peu de répit pour découvrir ou redécouvrir des choses qui nous sont chères. Moi, j’ai eu envie de voyager au Japon, d’admirer les cerisiers en fleur, d’assister à la cérémonie du thé… Mais non ! Je suis parti faire un tour chez
CATASEXUAL URGE MOTIVATION, chantre depuis 1992 d’un
death metal croisé au
goregrind. Et ce qui m’a particulièrement décidé, c’est cette superbe réédition par
Bizarre Leprous Production du seul et unique album des frères
Kanai : «
The Encyclopedia of Serial Murders ». Je dis superbe sans ironie car si la pochette originale était déjà magnifique, cette photographie bondage remporte haut la main le concours de la jaquette de l’année. Quant aux puristes, sachez que le disque est double : le premier dans son jus originel, le second remasterisé. Vraiment la chic initiative, la pure idée.
Ce nouvel emballage à ne pas mettre entre toutes les mains ne changera cependant rien au ressenti général. Les vingt-deux titres durent une heure, le
grind death y est basique, pour ne pas dire rudimentaire mais avec une vraie ambiance, à la différence des Allemands de
COCK AND BALL TORTURE ou des Italiens de
2 MINUTA DREKA. Je ne sais pas si c’est le fait de savoir que ce sont deux frangins à la tête du projet mais je trouve qu’il y a une dimension psychologique forte dans cette musique pourtant dénuée de toute humanité, avec cette batterie électronique, ses riffs froids et ce chant bizarroïde, mi-homme mi-évier bouché.
Si le
remaster remet un peu de puissance dans la machine, il faudra néanmoins reconnaître que la version de 1996 sonnait déjà très bien, largement plus audible que les compatriotes de
GORE BEYOND NECROPSY, le registre étant, il est vrai, moins axé sur le
grind ou le
noisecore. Le style semble pourtant échapper aux étiquettes, pas vraiment
metal, résolument
gore mais à l’ancienne,
cyber pour sa froideur mécanique d’autant plus effrayante une fois confrontée aux noms des compositions (« I Have a Good Knife for Penetration » ; « Mass Murder, the Only Way to Become God » ; « Murder is Better than Birth » ; etc.) et, plus globalement, à l’univers artistique qui entoure cette légende japonaise. En effet, si sa confidentialité est réelle, son impact sur les esprits d’hier et d’aujourd’hui (un split avec les Italiens de
CANNIBE est paru en 2019) l’est tout autant, la scène extrême ayant toujours montré un profond respect envers les formations nippones, dont on sait toute la démesure.
Si se bouffer d’une seule traite les vingt-deux morceaux pourrait causer des indigestions, les mets étant peu variés mais toujours avariés, je conseillerais plutôt de piocher à droite à gauche, d’effeuiller l’album à la manière d’un calendrier de l’avent : pas plus d’une perversion par jour afin d’éviter le surdosage. De plus, je trouve la possibilité de pouvoir écouter les deux versions d’un même titre intéressante, cela permet de bien mettre en avant le travail de nettoyage qui a été réalisé, sans dénaturer la nature profonde de l’œuvre. Par exemple, les vocaux de « Bleeding for Spermqueen » sortent gagnants de ce passage au détachant, de même que la basse qui, globalement, reprend une place que le premier enregistrement avait eu tendance à minimiser. Cette écoute séquencée est d’ailleurs pour moi la meilleure des façons de parcourir le disque, sans quoi j’avoue finir par décrocher et ne plus rien distinguer.
Superbe initiative donc que cette réédition, sur un plan purement esthétique bien sûr mais également pour remettre au goût du jour un style qui a aujourd’hui la fâcheuse tendance d’être surtout la foire à la saucisse, un peu bébête et plus vraiment choquant.
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