SCID - Fucked Beyond Recognition
Chronique
SCID Fucked Beyond Recognition (Compil.)
Introduction "Le Magazine de la Santé": En France, la fréquence des SCID (Severe Combined Immunodeficiency soit déficits immunitaires combinés sévères dans la langue de Molière) est estimée à 1 pour 10.000 naissances, leur principale conséquence est la survenue d'infections nécessitant l'hospitalisation lors des premiers mois de la vie. En l'absence de traitement de type greffe de moelle osseuse, leur évolution est fatale dans l'année. Sur le plan histologique, les SCID sont caractérisés par une profonde hypoplasie des organes lymphoïdes secondaires, ainsi que du thymus (absence de thymocytes et défaut de différenciation des cellules épithéliales thymiques). La greffe de moelle osseuse permet de corriger ces anomalies en quelques semaines. On distingue les SCID typiques à la symptomatologie très sévère et de très mauvais pronostics, des SCID atypiques de gravité variable, parfois transitoires, dus à une immaturité du système immunitaire.
Pour nous, simples métalleux, on retiendra surtout que SCID, sans doute baptisé ainsi en hommage à Disgorge (Mex) plutôt que par un quelconque intérêt pour les maladies génétiques, est un groupe allemand de brutal death goregrindisé, formé en 2004 par des ex-Embedded et Vaginal Incest. Fucked Beyond Recognition, sorti en fin d'année dernière sur la filiale Undergrind d'Unmatched Brutality, n'est pas à proprement parlé le 1er album des Teutons mais regroupe 2 EPs, Cumplicated (2005, morceaux 1 à 6) et Recocknize (2004, morceaux 7 à 11).
Le paragraphe ci-dessous vous aura donné une bonne indication sur la musique de SCID: c'est gras, ça bourrine, ça blaste et ça grogne, bref, nous voilà en terrain connu! Rien qu'à ce niveau, SCID fait preuve d'une efficacité et d'un coefficient de dévastation élevé. En se limitant à ça, le combo aurait déjà fait partie des "bons groupes". Mais nos amis d'outre-Rhin ont une vision un peu plus large de leur musique, ce qui leur permet de sortir clairement du lot. Déjà, les compos se veulent extrêmement groovy et entraînantes et du coup, l'accroche se fait dès les 1ères minutes. Mais surtout, SCID sait soigner et travailler ses riffs, adoucir et varier sa bestialité, en incorporant des passages d'inspirations carcassiennes plus posés, presque mélodiques, qui font mouche. C'est notamment le cas sur les morceaux récents car les plus anciens, malgré une envie déjà présente de calmer le jeu de temps en temps, sont plus chaotiques, plus bruts de décoffrage, en 2 mots: plus grind (la prod' va avec d'ailleurs!). Et bizarrement (enfin pas tant que ça!), je trouve les titres de l'EP Recocknize plus jouissifs, plus headbangants, avec même parfois un feeling grind 'n roll. On retrouve d'ailleurs pas mal de ce feeling sur le génial mais trop court hidden track (en plage 32, ne me demandez-pas pourquoi...) avec son intro solo dansante suivie tout de suite par un vieux rythme hardcore. Vous ajoutez aussi de ce 2nd degré graveleux typiquement grind ("Cumplicated", "C.L.I.T.", "Cunt Wait Until Tonight" ou "Recocknize") et une bonne grosse voix d'égoutier porcin bien mise en avant et vous obtenez cette bonne baffe que nous met SCID!
Vous aurez donc bien compris que je suis tombé sous le charme de ce groupe qui a plus d'un tour dans son sac. Avec un line-up plus consistant (seulement 2 véritables membres pour le moment), SCID aura toutes les cartes en main pour se faire un nom. Attendons un 1er véritable album mais il se pourrait bien que l'on tienne là un futur gros calibre!
| Keyser 29 Mai 2006 - 1836 lectures |
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