Après deux EPs sortis respectivement en 2017 et 2018, Sebastien B. (Bacchus,
chroniqué il y a peu, Dysylumn…) et Enno P. ont remis le couvert en 2019 avec Abyssal Vacuum. Toujours pas d’album à l’horizon mais un troisième EP, avoisinant les vingt minutes tout comme ses prédécesseurs. Et quel EP !
La description du projet qui est « Cavernous and deep Black Metal project... », les samples (réalisés par Moïse M. de Bacchus), présents au début et à la fin des titres annoncent la couleur : un bruit grésillant et industriel, cauchemardesque et inquiétant, avec, en fond, des bruits de gouttes qui coulent et résonnent en un bruit si caractéristique d’un environnement cavernicole. On se représente une caverne lugubre et froide aux parois qui suintent d’humidité et des stalactites qui font office de plongeoir pour ces gouttelettes ; un environnement qui n’est pas accueillant pour deux sous. Et encore, cela, c’est bien avant d’avoir entendu la musique du groupe. Mais bon, on sait à peu près où on est, mi-rassuré, mi-inquiet, on se laisse porter. Grosse erreur !
Le duo nous a pris par la main pour nous tirer dans leur univers, et nous y abandonne avec un plaisir non dissimulé. La production n’est pas rentre dedans, on ne se retrouve pas face à un mur du son comme d’autres groupes « caverneux » plus typés Death Metal, non. C’est plus habile que cela, avec tout de même une puissance qui scotche l’auditeur à sa chaise.
Oppressé, on l’est. Et pourtant, et pourtant...Les lead de guitares délivrés à toute vitesse sont hypnotiques, oniriques à certains moments, notre conscience tente de s’évader par un minuscule petit trou de la caverne pour se perdre dans les étoiles, le cosmos… La guitare délivre des enchaînements de notes sinueux et aguicheurs ; chaque ensemble d'arpèges rentre petit à petit dans la mémoire pour ensuite disparaître, remplacé par les suivants. Chez Abyssal Vacuum, la dissonance est de mise, faisant bien entendu penser à vous-savez-qui (x2) et à l’école Islandais. Pour vous donner une image, la guitare lead, c'est un peu le serpent qui tente de nous faire croquer la pomme, elle cherche à charmer notre esprit, à nous placer en transe, alors que finalement, c’est une descente vers les abysses les plus sombres, les plus glauques qui nous attend. Un pas de plus, et c’est la chute.
Ce sentiment de perdition est accentué par l’homogénéité de l’EP ; nous ne sommes pas en présence d’un groupe aux multiples riffs, où l’on est capable de reconnaître chaque morceau à la première écoute. Cependant, ce peu de variations suffit à faire valser au loin un potentiel sentiment d’ennui ou de lassitude qui auraient pu pointer le bout de leur nez. La batterie veille au grain tout le long, seul bouée de sauvetage permettant à l’auditeur de s’accrocher à un élément sonore et de ne pas se perdre dans un environnement glauque à souhait. Le batteur ne fait pas étalage de sa technique, mais frappe juste et sait se montrer technique et original quand il le faut. Ces petits coups sur les cymbale sur le premier titre, ces coups à la double sur le deuxième à 4min20, Enno P. sait précisément comment provoquer une réaction chez l’auditeur sans chercher à le tirer de sa transe.
Amateurs de Black dissonant et tortueux, ruez vous sur cet EP. Et inutile de lutter, vous serez inexorablement happés par la musique créée par les membres d’Abyssal Vacuum. A l’instar de Bacchus, vivement un album du groupe afin de voir ce que le groupe peut nous proposer sur une durée plus longue. En attendant, un nouvel EP devrait être disponible dans les jours à venir !
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