Arrivé un peu en avance avant l'ouverture des portes (18h30), devant les Mains d'Oeuvres à St-Ouen, je décide de faire un petit réglage de mon appareil photo en attendant. Or à ma surprise horrifiée, je me rend compte que j'ai oublié la batterie sur son chargeur.
S'en suit une course folle contre la montre et la lenteur du metro pour retourner la chercher chez moi, à une petite quinzaine de station de là(sans compter les changements de lignes et la marche). Je vous assure, j'ai jamais autant sué en hiver.
19h45 Me voilà enfin à nouveau devant la salle.
Black Unicorn a dejà bien entamé son set devant un public tristement clairsemé. Les teutons, emmené par un chanteur tout à fait vikingesque (et avec un petit quelquechose dans le regard qui me rappelle
Chris Barnes), fait raisonner la salle d'un
Black Metal couillu et honnête bien que pas très original. Le chant, tout en allemand alterne entre cris stridents typique du genre, et gueulage plus proche du
chant death. Je ne retiendrais pas grand chose des deux morceaux que j'ai vu du groupe. Si ce n'est que le chanteur est assez charismatique et a un excellent rapport avec le public.
Entracte, le temps de savourer une p'tite pinte de Grolsch pression au bar de la salle, avant l'arrivée de
Nydvind. Formation française qui, en 2004, avait provoqué des remous dans le milieu du
Pagan Black Metal français avec son premier album
Eternal Winter Domain (dont le logo est à mon goût une merveille). Dès le premier morceau, le chanteur semble vraiment prendre son pied, et les autres musiciens, plutôt sérieux, headbanguent de temps à autre. Malheureusement, au début du second morceau l'ampli de l'un des guitaristes rend l'âme. S'en suivent une petite dizaine de minutes de réparation, avant que la machine ne resuscite.
En très peu de temps la bande arrive à remettre l'audience (toujours d'aussi faible densité) dans l'ambience. Et enchaîne quelques morceaux de son premier opus, ainsi qu'un morceau de celui à venir. Un morceau qui d'ailleurs se démarque par des sonorités sensiblement plus mélodiques/folkloriques et entrainantes. A mon grand regrêt, Riding Majestic Crests (et son magnifique passage en guitare clean) ne sera pas joué. Autre deception, malgré l'excellente communicativité du chanteur, j'ai du mal à retrouver l'atmosphère si particulière que le groupe donne sur cd.
Après le set relativement court de Nydvind (45 minutes), débarquent
Adorned Brood, contrastant avec la sobrieté de leurs prédecesseurs. Le bassiste/chanteur aux boucles blond platine, en particulier, est assez impressionant, arborant redingote blanche aux superbes broderies, et une basse toute aussi belle. Musicalement, nous avons ici à faire à du
Folk Metal dans la veine d'
Ásmegin ou
Korpiklaani, chanté, en allemand s'il vous plait, à la fois par la ravissante flute-traversièriste et le bassiste (qui officie dans le chant Black Metal).
Les morceaux, de très bonne qualités sont entraînants, la flûte traversière et le chant féminin sont très bien intégrés dans la musique (sans jamais tomber dans des clichés heavenly voice). Le guitariste lead, bien qu'un peu placé en retrait sur la scène nous offre quelques excellents soli. Nous avons même droit a une reprise metal très bien executée d'une chanson traditionnelle allemande appellée Sieben Tage (si y en a qui connaissent). Vers la fin du set le bassiste retire sa redingote (il devait avoir chaud là-dessous), pour réveler de superbes tatouages sur les bras (bon je sais, ça a rien à voir avec la musique). Je ne connaissais pas le groupe auparavant, et j'ai été très agréablement surpris, je vous recommande vivement de les voir si jamais ils jouent près de chez vous.
A l'arrivée de
Catamenia je fus très étonné par ce que je vois. En effet, jusque là je me représentait le combo finnois comme une bande de Blackeux trve (
voir les photos promo de Eskhata), sorti tout droit d'un congélateur de Picard (on ne compte plus les réference au gel, au froid, à l'hiver dans les paroles, les noms de chansons, d'albums, les artworks...) et dans l'ensemble pas super rigolos...
Et bien non, j'avais tout faux (d'où mon étonnement), en effet voilà une bande de six joyeux drilles, visiblement beurrés comme des tartines. Un type à coté de moi me dit qu'ils les a croisé dans la rue quelques heures plutôt et qu'ils ont bien bu ensembles (il avait même fallu reveiller le chanteur), avant de lui même monter sur scène pour passer le premier morceau avec le groupe. On ne présente plus le
Black Metal Symphonique et Mélodique de Catamenia, situé quelquepart à mi-chemin entre
Dimmu Borgir et
Wintersun, et pour moi synonyme de blast beats bien rapides, de riffs épiques et de nappes de synthés congelées. Là, pourtant, rien de tout celà, le batteur est bien au-delà du mou du genou, les riffs sont pour la plupart du temps noyés dans une purée de son et pas un seul synthé ni samples à l'appel.
La setlist du groupe est sur un papier chiffoné par terre dans un coin de la scène, et le chanteur (voix claire) est complètement à l'ouest quand il fait des annonces entre les morceaux.
Cependant, le groupe dégage une réelle vitalité sur scène et incite à la bonne humeur. Le chanteur (voix clair) se balade un peu partout sur la petite scène sans but précis, et partage souvent son micro avec le guitariste rythmique.
Lors de la reprise de
W.A.S.P - I Wanna Be Somebody le groupe convie sur scène les gens avec qui ils ont bu pendant l'après-midi pour chanter avec eux. Et durant
Verikansa le public reprend le refrain en choeur. Le concert se fini sur
Kuolon Tanssi, pas de rappel, circulez y a rien à voir.
Je me dépeche de rejoindre les membres du groupe pour leur demander de signer mon drapeau Finlandais (dejà signé par Wintersun au Wacken 2006), ce qu'ils acceptent très volontier, tout content de voir leur drapeau.
Je rentre chez moi avec le souvenir d'une bonne soirée, mais en ne sachant pas trop quoi penser de
Catamenia, j'en resterai sur l'image d'une bande de gars super sympas, mais complètement dépourvus de professionalisme.
Au delà de ça, on pourra principalement regretter l'audience vraiment réduite, peut-être du à la situation un peu excentrée de la salle par rapport au centre-ville.
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