Marduk + Vader + Fleshgod Apocalypse + The Ordher

C'est dans un Ninkasi moyennement rempli (le gradin du haut était fermé au public, faute de nécessité d'être ouvert) que la grande messe du Black Metal eu lieu en ce jeudi 8 octobre.
Arrivé un peu à la bourre comme à l'accoutumée, retardé par des hordes de fan ou kidnappé par des extraterrestres (c'est vous qui décidez de la vraie raison), je ne pourrais vous parler de The Ordher, le groupe d'ouverture.

Par contre, et c'est aussi un peu beaucoup énormément pour eux que j'étais venu, je suis arrivé en plein milieu du set de Fleshgod Apocalypse, qui est juste l'album qui tourne le plus chez moi ces derniers mois. Premier constat : le son est brouillon, là ou j'étais situé (au centre gauche devant la scène), et on est loin de pouvoir distinguer les innombrables nuances et arrangements des compositions du groupe. Dommage car « Infection Of The White Throne », « Sophistic Demise », « As Tyrants Fall » et en conclusion “In Honour of Reason” auraient mérités un bien meilleur traitement sonore. Mais voilà, le son était une vraie bouillie sonore, et je ne peux décemment en vouloir à mes compatriotes Lyonnais d'avoir réservé un accueil mitigé aux Italiens. Il faut aussi dire que le speech du chanteur, entre les titres, à base de « this new song is dedicated to all the fuckers who've fucked with me and told me what to fucking do… » était un peu en décalage avec ce qu'on attend d'un groupe de brutal death : ça faisait un peu Slipknot sur les bords. Fuck quoi.
Niveau présence scénique, étant donné qu'ils n'avaient pas beaucoup de place du à l'énorme batterie de Vader / Marduk juste derrière eux, et la scène du KAO étant ce qu'elle est, on ne peut leur reprocher d'avoir été un peu statique : et encore moins vu la technicité des compos ! Lesquels compos ont pris quelques petits pains au passage d'ailleurs..
Autre déception, le son de la batterie, que l'on a déjà vivement critiqué ici et là sur album (trop produit etc…), et qui là était au contraire un peu perdu dans la masse, d'où une absence de double pédale et de caisse claire sur les blasts : gênant.
Bref, tout cela pour vous dire que j'étais content de les voir pour la première fois, mais que je le serais encore plus quand ils joueront dans de meilleures conditions. Je reste sur l'idée que ce groupe a un potentiel ENORME, et qu'avec une bonne sono et éventuellement des compos un peu moins complexes et donc plus faciles à exprimer sur scène, on tient là une future référence.
Enorme coup de cœur cependant pour la reprise finale du « Slaughter of the Soul » d'At The Gates, joué à 200 à l'heure, juste après « In Honour of Reason » et que bien peu ont reconnus…quels losers ces Lyonnais.

Un petit quart d'heure de transition, et Vader prend ses marques sur la scène désormais élargie du KAO. Un Vader qui a bien remanié son line up, avec l'indéboulonnable Peter aux commandes, armé cette fois ci d'un fort beau pied de micro qui ferait le bonheur des anthropologues (pour les os) et des satanistes (pour le reste). Cela doit faire la 6e fois que je les vois, et c'est toujours la même sensation : avant on se dit qu'on va passer un petit moment bien sympa mais sans plus, car toujours la même set list et ambiance ; et après on se dit que c'était une tuerie et que ça défonce toujours autant. C'est donc dans cet état d'esprit là que je vous décrirais ces (courtes) 45 mn de Vader ce soir là : devant un public Lyonnais désormais pleinement éveillé (ils viennent nous voir tous les ans, forcément on les aime nos Polaks) et enthousiaste, la bande à Peter a délivré l'habituel set à base de « Wings », de « Carnal » (mais quelles tueries ces 2 titres….), de « Sothis », « Lead Us » et autres « This is the War ». 2-3 titres du nouvel album « Necropolis » furent aussi joués, avec un flagrant manque de goût de démarrer leur concert par le premier titre mid-tempo de l'album en question ; cela me conforte dans l'idée que « Necropolis » ne mérite pas que l'on s'y attarde. Mais Vader en live, oui par contre !! Pas grand-chose d'autre à en dire, ils ont fait leur boulot de la plus belle des façons, et l'expérience et l'enthousiasme dont ils font preuve a une nouvelle fois fait mouche. Je n'ai pas trop accroché au nouveau batteur, par rapport à Doc ou Daray, mais il sait jouer les morceaux rien à dire. A la prochaine Peter.

Et pour finir cette belle soirée, quoi de mieux qu'un bon vieux Marduk, que je n'avais pas vu depuis une éternité eux par contre. Quiconque a déjà vu Marduk sait à quoi s'attendre : du blast, du blast, et du mid-tempo pour mieux blaster ensuite. Le nouveau batteur m'a bien plus convaincu que son homologue de chez Vader, sacrée patate le mec. Niveau set list, je me rends compte que je ne connais pas encore si bien que ça la disco des Suédois, car il m'a fallu attendre l'énorme « Azrael » en milieu de set pour enfin reconnaître un titre. N'ayant pas non plus écouté « Wormwood », je ne peux juger de la qualité scénique de ces nouveaux titres tant décriés. Ce que je peux dire par contre, c'est que là le groupe était désireux de bien faire, Morgan en faisait des tonnes genre guitar hero et pourtant ça passait bien ; le chanteur était dans son truc, pas très charismatique ais-je trouvé, mais satisfaisant dans sa presta. Par contre l'abus de réverb, même s'il sert au coté occulte du genre, ça le faisait moins quand il essayait de communiquer même brièvement avec la foule.
Question dynamique de concert, malheureusement le groupe a été coupé dans son élan au bout de 3 titres, avec une guitare HS, ce qui a provoqué un break de plusieurs minutes ou tout le groupe s'était barré de scène. Par contre, une fois revenu avec une guitare en état de marche, on a vite oublié ce faux pas car aucun répit ou temps mort n'est venu troubler de nouveau le rythme de la soirée : une vraie boucherie, avec une majorité de titres ultra rapides, entrecoupés de quelques mais rares passages / titres plus posés. Bonne réaction du public Lyonnais, que j'ai trouvé quand même moins enthousiaste ou plus fatigué que pour Vader. Je vous avouerais être parti au bout de 40 mn, considérant avoir fait le tour de la presta du soir, alors que les Suédois entamaient le morceau d'ouverture de « Rom 512 », « The Levelling Dust ». Je n'étais pas très gourmand de Black Metal ce soir là… Mais si c'était à refaire, nul doute que je reviendrais avec plaisir voir les Suédois une prochaine fois ; en essayant d'avoir écouté plus en détail leurs prods du moment cependant.