Decapitated + Aborted + Fleshgod Apocalypse + Cyanide Serenity + Archspire

Après DEICIDE en Juin, une nouvelle affiche on ne peut plus brutale s'établissait ce lundi 5 décembre à Lyon, dans l'habituelle salle du Ninkasi KAO, qui devient petit à petit la dernière salle de notre belle ville à pouvoir accueillir des groupes bruitistes (le CCO ayant des difficultés à cause du voisinage). Pour la petite histoire, il faut savoir que le Ninkasi (initialement une grande brasserie de bières réputée dans la région, qui est devenu au fil du temps un lieu de sorties incontournables de ce quartier de Lyon) organisait le même soir une animation salsa, qui donna lieu à un visuel fort sympathique : la grande baie vitrée du Ninkasi Café, remplie de couples bien habillés dansant, et juste devant une horde de métalleux crasseux, chevelus et malpolis, faisant la queue pour rentrer s’en mettre plein les oreilles puis faire sa pause clope entre deux groupes ! J’aurais du prendre une photo…

Bref ! Nous arrivons pile à l’heure pour FLESHGOD APOCALYPSE, que j’avais vu au même endroit l’année dernière pour « Oracles ». Et j’ai envie de dire rebelote… Avec un nouvel album « Agony » que j’arrive à aimer et à détester dans la même écoute, ma fan attitude n’a pas diminuée mais je prend un peu mes distances avec eux désormais. A la vue des TS du groupe portés dans la salle, le groupe grandit malgré tout en popularité… Démarrant avec le tonitruant « The Hypocrisy », le groupe bénéficie comme l’année dernière… d’un son pourri. Enfin soyons honnête, c’est surtout la caisse claire qui fera défaut ! Le triple chant des Italiens dégage une puissance certaine, et bien que les riffs soient noyés dans un fouillis sonore, quiconque connait un peu les compos aura reconnu ses petits. Malheureusement, la prestation du groupe est éclair, 5 titres enchainés sans interruption, avec un sentiment d’urgence ultra plaisant car on en prend en définitive plein les oreilles (malgré le mid tempo « The Egoism » qui finit quand même en partie blastée). Un peu bancal dans les transitions (l’intro au sample de violon de « Thru Our Scars » balancée trop rapidement, qui en gâche l’effet), la prestation de FLESHGOD APOCALYPSE donnera quand même le sentiment privilégié d’avoir pris une bonne rafale de violence en pleine tronche, malheureusement bien mal sonorisée. Mais les convaincus auront envie d’en avoir davantage (et plus longtemps, et avec davantage de titres d’ « Oracles » ((à quand « At The Guillotine » sur scène…… ?????))), les néophytes auront eu une première approche d’un groupe à suivre de près.

The Hypocrisy
In Honour Of Reason
The Violation
The Egoism
Thru Our Scars

Une bière, un TS FLESHGOD APOCALYPSE acheté (disponible en M pour une fois, pas uniquement en XS comme pour HOUR OF PENANCE en Juin dernier !), et voilà ABORTED qui prend la scène d’assaut. Et BAM ! Une branlée de plus. Grosse présence scénique avec un Sven au top de sa forme, et sa nouvelle clique de mercenaires musicaux qui avait bien envie d’en découdre avec un public Lyonnais désormais chauffé à bloc. Une setlist en béton, qui fait joyeusement l’impasse ou presque sur les albums litigieux du groupe (« Strychnine.213» en tête, « Slaughter & Apparatus » dans une moindre mesure) et privilégie « Goremaggeddon » (raaah ce « Sanguine Verses... (of extirpation) », et « The saw & the carnage done » en guise de clôture !!!) et l’énorme “Engineering the Dead” avec le classique des classiques « The Holocaust Incarnate », dédicacé par Sven aux BENIGHTED, originaires de la proche cité ghetto de Saint Etienne. Un nouveau titre au passage, 2 extraits de « The Archaic Abattoir » (« Dead Wreckoning » en intro, histoire de mettre d’office les points sur les « I »), et on en retiendra une prestation ultra intense, jubilatoire, mais beaucoup, beaucoup trop courte ! Chapeau bas à ABORTED, que je n’avais pas revu depuis longtemps, et qui donne furieusement envie de renouer contact au plus vite (Hellfest ?).

Après une telle mise en bouche, il était aisé pour DECAPITATED d’achever un public Lyonnais chaud bouillant. Les Polaks arrivent fort d’un nouveau line-up déjà décrit par mon collègue TJ dans sa chronique de « Carnival is Forever », relativement jeune mais bien aguerri à la pratique de son instrument (les essais de batterie du jeune batteur donnent envie de raccrocher immédiatement ses baguettes d’apprenti percussionniste !). Le nouveau chanteur est un dreadlockeux au look tout droit issu du pire groupe de metalcore qui soit… et tout dans son attitude, son discours (« and now a song from « Carnival FUCKING FOREVER »), donne envie de rappeler ABORTED pour finir correctement la soirée. Vous l’aurez compris, je n’ai pas été un grand client de la prestation de DECAPITATED, dont j’apprécie pourtant tous les albums, à l’exception du nouveau qui est effectivement exécrable. Et j’en ai eu confirmation ce soir là, vu que la setlist était malheureusement majoritairement axée sur celui-ci, avec des titres très souvent monocordes, qui certes bourrent bien, mais n’ont pas la classe d’un « Mother War » ou le côté extraterrestre des riffs de « Day 69 ». Ce sont ces quelques rescapés de l’ancien temps qui m’auront sauvé de l’ennui total, tant ces compos manquent de dynamique. C’est dommage, car à côté de ça, le groupe est carré, ça joue bien, ça occupe bien la scène ; j’ai juste eu beaucoup de mal avec l’attitude complètement décalé du chanteur (avis perso bien sur, dans l’absolu il remplissait parfaitement son rôle). Et quel plaisir de voir ces riffs fous de « Day 69 » et « Post ( ?) Organic » sortir de la guitare du surdoué Vogg à la croche près, ou presque… Le public était 100% acquis à la cause des Polonais, grand bien leur fasse, pour ma part je resterai sur la fulgurante prestation d’ABORTED de ce soir et le plaisir d’avoir revu mes Ritals préférés, même en coup de vent.

The Knife
Day 69
Pest
United
Post(?) Organic
Mother War
Homo Sum
404
Winds of Creation
Spheres of Madness