Metallica + The Kills + Gojira

Première fois pour Metallica au Stade de France; première fois pour Chris au Stade de France; première live report pour Thrashocore au Stade de France. Ce triple dépucelage méritait bien un petit live report en bonne et due forme!
Ayant eu par chance des places en Pelouse lors de la mise en vente des tickets, pour moi même et quelques groupies du gang de San Francisco, c'est délesté de 50 et quelques euros que nous nous donnâmes RdV en ce beau samedi 12 mai dans la Capitale. Les aléas de la SNCF, des RER et des dépôts de bagages nous fîment arriver vers 19H30 seulement à la soucoup... au Stade de France, qui mérite définitivement ses majuscules tant il est tout simplement immense! Pas de difficultés particulières pour en trouver l'entrée, il suffisait de suivre la meute de spectateurs tout de noir vêtus... ou les cannettes de bières semées ici et là. Nous participâmes de bonne grâce à cette distribution de déchets supplémentaires en vidant quelques litrons avant d'entrer dans le Stade, certain d'ainsi louper The Kills et d'attaquer en bonne forme la soirée avec Gojira...ce choix décisif fût à la fois une bonne et une mauvaise décision: en effet, une fois rentré dans l'enceinte du Stade, après avoir évité soigneusement un mec bourré qui pissait la bite à l'air en plein milieu de l'allée (tu es immortalisé dans nos photos mon pote!), quelle surprise que de réaliser, alors qu'il était à peine 20H, que Gojira avait fini de jouer depuis une bonne demie heure!

Pensant tout d'abord à un complot de von_yaourt pour limiter ce terme maudit sur un webzine de si haute qualité par ailleurs, il me fallut bien me rendre à l'évidence: le brouhaha sonore et lointain qu'on entendait était The Kills, ce groupe dont l'idée même d'imaginer l'existence me ferait gaspiller de précieuses secondes d'une trop courte vie. C'est donc un poil assoiffé et désœuvré que nous fîmes à 5 la queue aux buvettes, pendant 45 bonnes minutes... la queue était tellement longue que quitte à y être, autant rentabiliser le temps d'attente, et il fût donc décidé de commander 9 pintes afin de rassasier tout le monde et d'avoir un peu de rab...enfin, c'est notre tour, nous arrivons au comptoir et découvrons les tarifs enculatoires (tiens, ça rime): 8,50 € la bière, avec une consigne de 2 € sur le verre, ok c'est cher mais y'a le logo Metallica dessus, ça pourra se revendre 10 € sur Ebay...ET LA C'EST LE DRAME: le brave serveur, dont la postérité n'aura pas retenu le nom, nous annonce d'une voix tremblante deux mauvaises nouvelles à la suite: les gobelets Metallica sont en rupture de stock, et LA BIERE EST SANS ALCOOL.




Désolé. Il me fallait bien ces quelques lignes pour me remettre d'une telle émotion. Il semblerait que cette interdiction soit liée après enquête à des débordements sportifs par le passé, merci les Footix. Bon, je passe illico au concert de Metallica, car ces mauvais souvenirs me mettent encore des frissons brrrrr; et je ne suis probablement lu que par des vegan straight edge qui mangent des brocolis et boivent du Perrier Citron à chaque repas...ou peut être que vous n'aviez rien à foutre des préliminaires du concert, et je vous comprends.

DONC, CONCERNANT METALLICA: 74000 personnes selon la Police, 74000 selon les organisateurs, 74000 spectateurs selon moi-même (mais j’en ai peut être oublié 2 ou 3) avaient donc les yeux rivés sur la scène du Stade de France vers 21h10, alors que le soleil commençait doucement à se coucher. Sous un torrent de cris, « ecstasy of Gold » démarre, appuyé par l’apparition sur les écrans géants d’extraits du « Bon, la Brute et le Truand », le film qui fit connaitre ce magnifique thème d’Ennio Morricone. Etant sur la pelouse Grecque (plus communément appelé « pelouse du pauvre qui n’a payé que 50 € son entrée »), c'est-à-dire au fin fond du Stade de France et bien loin de la scène, les musiciens qui arrivent alors sur scène ressemblent à des Playmobil : heureusement que les écrans géants sont là. Il n’empêche pas qu’un frisson de plaisir me parcoure lorsque sous les vivats du public Metallica entame son set par « Hit the Lights ». Immédiatement enchainé par « Master of Puppets », joué en entier s’il vous plait, rien à dire je commence à digérer le cout de ma place (mais pas la bière sans alcool, ça non). Un petit « No Remorse » ? OUI !!! Et avec le passage rapide, chié par Lars bien entendu (sur l’entame), mais ce ne serait pas authentique sinon… « For Whom the Bells Tolls » ? Oh putain encore YES, cette soirée débutait franchement bien. Le son est fluctuant, en grande partie à cause du vent qui soufflait un peu en début de concert, mais dans l’ensemble aucun problème majeur de qualité de son, même si je trouve que les solos d’Hammet étaient parfois inaudibles, l’abus de wahwah n’étant pas pour rien dans l’histoire ! On entendait quand même parfaitement le James, pas du tout le Robert (sauf quand il devenait maitre de l’instant avec son instrument), et beaucoup les pains, croissants et fourrés aux pommes de la part de Lars le boulanger. Niveau réaction du public, il fallait s’y attendre c’est très attentiste, aucun pogo dans ma partie de la fosse, car le public était visiblement peu habitué à des concerts de métal soit dit. Bon, je m’y attendais un minimum, tant pis pour l’ambiance ; il était symptomatique de voir à quelle vitesse on distinguait les puristes qui marquaient les temps ou chantonnaient les paroles de la frange plus casual du public qui s’écriait « regarde, il est fou, il se fait porter par la foule mais il va se tuer !!! ».
Le concert est donc bien entamé, je ne vois toujours pas grand-chose de la scène excepté les écrans géants, et James n’a toujours pas adressé la parole au public. Ah si tiens, il vient de dire qu’ils vont jouer un titre de « Beyond Magnetic », « To Hell and Back », cool je vais en profiter pour aller pisser alors. 75% du public a du faire de même, entre les puristes qui renient tous les morceaux post-95 et ceux qui n’avaient pas ce titre là dans leur lecteur mp3 ; clairement la sauce est retombée d’un coup.
Retour après un vidage de vessie en règle et voilà que la nuit est tombée, et que l’une des raisons pour lesquels nous avons tous vendu un rein démarre : la curiosité de voir le « Black Album » joué dans son intégralité. Le groupe a quitté la scène, un film démarre, une sorte de court condensé de l’enregistrement de l’album en question, issu des vieilles VHS sorties à l’époque de l’album (« One Year and a Half…. »). OK, on est en plein trip nostalgie, j’avais 8 ans quand l’album en question est sorti mais rien de grave. Voilà t-y pas que l’intro de « Struggle Within » démarre : tiens ils nous le jouent à l’envers, pourquoi pas (on fera semblant d’être surpris bien que l’info ait fuitée sur Internet quelques jours avant). Voilà en tout cas un titre tout simplement énorme qui sera joué finement par le quatuor, Lars et Kirk inclus ! « My Friend of Misery » s’enchaine, OK j’aime beaucoup celui là, et c’est l’occasion d’entendre un peu la basse de Rob. Je suis déjà moins fan de « The God that Failed », mais le magistral « Of Wolf and Man » me remet les sens en place. Séquence émotion, 74000 portables / briquets (à 73500 près) s’allument pour la magnifique « Nothing Else Matters », l’émotion est à son comble. Je ne vais pas tous les faire, retenez simplement que les classiques ont fait un carton (« Wherever I May Roam », « Nothing Else Matters », « Sad But True »…), mais que les faiblesses de l’album ont été bien mises en évidence, comme ces titres qui font un peu remplissages et faisaient presque indigestes quand ils sont enchainés… N’a pas aidé non plus l’absence de communication du groupe, James n’ayant pas dit un seul mot entre chacun des morceaux : OK c’est un concept mais j’avais connu Metallica plus communicatif ! Bon, on arrive à « Enter Sandman », premiers feux d’artifices à l’appui, tiens ils n’apparaitront qu’une fois et plus 2 ou 3 comme à Lyon quelques années en arrière. Effet crise ?
Tiens, le groupe quitte la scène, vous pensez qu’on aura un rappel ? Bien sur qu’on aura un rappel, punaize « Battery ». Là, nous devenons fous, et lançons le premier pogo de la soirée : les gens nous regardent comme des extraterrestres, genre « super concert chérie mais y’avait 2-3 fous qui se tapaient dessus j’ai vu toute ma vie défiler devant mes yeux ». Pas de break pour « Battery », on se retrouve déjà à « One », l’un de mes titres cultes, et voilà que Lars plante ROYALEMENT le break à la double, au point que le groupe ne reprend le riff que la mesure d’après (mattez les vidéos sur Youtube). Classe. Tiens, UN effet pyrotechnique à la fin, et des lasers piqués à Jean Michel Jarre tout du long, ça sent les réductions de budgets tout ça ! J’aurais bien échangé les lasers contre le rallumage des écrans, parce que ne voyant rien du fond de la scène, on se croyait vraiment à une rave party avec ces lasers…
Enfin, le morceau s’achève, James nous remercie d’être la Metallica Family, fait hurler des YEAH de plus en plus fort, se tape un vent monumental d’ailleurs à une occasion, et nous remercie d’être la Metallica Family une seconde fois, des fois qu’on ait déjà oublié. Et hop, voilà « Seek N’ Destroy » qui achève le concert, le groupe fait sa tournée de serrage de main, Lars s’auto congratule d’enfin jouer dans le stade qui avait vu la victoire de la France en 98, et les zicos brandissent des drapeaux Français donnés par le fan club. Les lumières sont déjà allumées, il est 23h30, tu va prendre ton RER D avec 74000 personnes et rentrer te coucher pauvre mais heureux. Ah non, on s’est fini à la Cantada jusqu’à 3h du matin je crois.

Plus sérieusement : Metallica sur scène reste une valeur sure, encore plus quand on est fan. Par contre, et je pense l’avoir laissé transparaitre, j’ai trouvé ce soir là une absence flagrante d’âme, de passion, dans cet événement. Est-ce dû à la taille de l’événement ? (c’est la seconde plus grosse date de Metallica en Europe de toute leur carrière) Une fatigue passagère ? La passion qui s’envole ? Toujours est-il que j’ai trouvé le groupe en mode pilote automatique à fond. Et les paroles de remerciements, qui seront les mêmes demain soir, sonnaient définitivement creuses. Mais bon, je ne venais pas me faire remercier pour ma passion, mais pour passer un bon moment, et ce fut définitivement le cas. Ce ne fut simplement pas une soirée exceptionnelle, comme cela aurait pu / du être le cas, quand on parle d’une légende comme Metallica…

Setlist:

Hit the Lights - Master of Puppets - No Remorse - For Whom the Bell Tolls - Hell and Back - The Struggle Within - My Friend of Misery - The God That Failed - Of Wolf and Man - Nothing Else Matters - Through the Never - Don't Tread on Me - Wherever I May Roam - The Unforgiven - Holier Than Thou - Sad But True - Enter Sandman
Encore: Battery - One - Seek & Destroy