Nidrosian Black Mass V - 3ème Jour
Live report
Nidrosian Black Mass V - 3ème Jour Archgoat + Blasphemy + Bölzer + Nightbringer + Mare + Nyogthaeblisz
Le 04 Décembre 2015 à Bruxelles, Belgique (Magasin 4)
BÖLZER
Après une fin de soirée passée à découvrir les effets de l’absinthe sur mes petits camarades, nous prenons le chemin du Magasin 4 un peu avant 16h00 afin de ne pas louper les premières notes de BÖLZER. Suite à un passage parisien en demi-teinte à cause de problèmes de son, j’avais hâte de revoir le groupe dans de meilleures conditions. Une chose est sûre, BÖLZER jouit toujours d’une excellente réputation à en juger par le nombre de personnes (qui a dit de filles?) présentes au cœur du Magasin 4 en cette fin d’après-midi grisonnante. Quoi qu’il en soit, c’est une fois de plus sur l’outro de "Labyrinthian Graves" que le duo fait son entrée sur les planches. Ceci afin de permettre à BÖLZER de peaufiner ses derniers réglages avant la grande messe. Comme à Paris quelques mois plus tôt, le groupe entame son set par le dernier titre de sa démo Roman Acupuncture, l’excellent "Zeus / Seducer Of Hearts". Une entrée en matière efficace permettant de constater que le son, sans être parfait (manque de précision dans celui de la guitare), est déjà moins pénalisant qu’à Paris. Dès lors, il n’y a plus qu’à se laisser porter par ce Death / Black halluciné et ultra personnel déroulé par un Okoï Jones toujours aussi impressionnant et charismatique derrière sa guitare à dix cordes. La setlist, un peu plus chargée que d’habitude verra ainsi se succéder tous les titres des EPs Aura et Soma auxquels viendront s’ajouter deux nouveaux morceaux vraisemblablement intitulés "Archer" et "Chlorophyllia"). Si l’on retrouve tout ce qui fait le charme de BÖLZER, on pourra néanmoins constater un changement dans la voix du Néo-Zélandais qui n’hésite pas à se faire plus mélodique que par le passé. Deux titres convaincants qui m’ont donné particulièrement envie de découvrir ce premier album naturellement très attendu. Pour le reste, pas de surprise et ce n’est absolument pas ce que l’on demande. Aussi, c’est avec toujours autant de plaisir que je tape du pied et headbangue gentiment à l’écoute des redoutables "Coronal Mass Ejaculation", "The Great Unifier", "Steppes" et bien sûr l’inévitable "Entranced By The Wolfshook" qui déchaînera, comme à son habitude, le public quel qu’il soit. Et tant pis pour les pains à la batterie ou ces quelques notes dissonantes ici et là, BÖLZER reste un groupe complètement à part dont les prestations scéniques restent souvent un régal. Ce fût le cas ce soir, vivement la prochaine fois.
NIGHTBRINGER
Je laisse volontairement passer NIGHTBRINGER car j’ai mieux à faire comme par exemple aller voir ce qui se passe dehors, aller acheter du merch, faire pipi, faire la liste des concerts cool qui se sont déroulés au Magasin 4 tout en étant vautré dans l’un des canapés de l’entrée, regarder les patchs sur les vestes à patchs, discuter avec les potes…
NYOGTHAEBLISZ
Je laisse volontairement passer NYOGTHAEBLISZ car là encore j’ai mieux à faire qu’écouter du Black Metal inaudible mélangé à des samples inaudibles lors d’une prestation inaudible.
ARCHGOAT
C’est donc frais et dispo que j’arrive devant la scène alors que les musiciens d’ARCHGOAT, en tenue de tous les jours, procèdent à leur balance en testant au passage leurs nombreux samples de chèvres, de cloches et de « Hoooo » religieux. Après quelques minutes nécessaires à la pose d’un maquillage « magnifaïk » et l’enfilage de quelques bracelets à clous tout à fait discrets, les deux frangins Lord Angelslayer et Ritual Butcherer arrivent enfin sur scène suivi par leur nouveau batteur qui n’est autre que celui de Cryptborn et Maveth (VnoM). Passée cette invocation qui sert d’introduction à l’album The Light-Devouring Dakrness, ARCHGOAT ne perd pas de temps et rentre directement dans le vif du sujet avec "Nuns, Cunt And Darkness" tiré de son dernier album lançant ainsi les hostilités auprès d’un public remonté à bloc. Jusque-là tout va bien, malheureusement il n’en sera pas de même sur "Lord Of The Void" écourté car le batteur, complètement à la rue faute de retours, n’arrive pas à suivre ses deux collègues passablement remontés par cette tragédie, euh pardon, déconvenue. Une fois ce petit problème réglé, les choses se remettent naturellement en place et ARCHGOAT reprend naturellement ses assauts primitifs entrecoupés par ces breaks assassins à vous rompre les cervicales. Lord Angelslayer mène la danse de sa voix caverneuse et lointaine alors que pleuvent les riffs simples mais ultra efficaces de son frangin. D’ailleurs la setlist frise la perfection avec des titres tels que "Goat And The Moon", "Apotheosis Of Lucifer", "Blessed Vulva" et son sample dont le mauvais goût relève du génie, "Grand Luciferian Theophany" et son refrain "Hail Satan, Hail Lucifer" en hommage à Beherit, "Dawn Of The Black Light" ou encore l’éternel "Hammer Of Satan" en guise de conclusion. Durant cette cinquantaine de minutes, ARCHGOAT aura livré une prestation digne de ce que l’on est en droit d’attendre d’un tel groupe c’est-à-dire bestiale, primitive et donc inévitablement jouissive. Un échauffement en bonne et due forme avant l’arrivée de BLASPHEMY.
BLASPHEMY
Enfin ça c’était sur le papier car rien ne présageait de l’échec particulièrement gênant dont nous allions être témoins ce jour. Evidemment très attendue, la prestation des Canadiens réunira presque la totalité des gens alors sur place. Aussi, les membres de BLASPHEMY arrivent sur scène sous les ovations d’un public particulièrement impatient (d’en découdre - pour quelques crânes rasés à droite de la droite). Comme on pouvait s’y attendre, Nocturnal Grave Desecrator And Black Winds porte sur le torse deux belles cartouchières et arbore sur le visage un maquillage appliqué avec le soin d’un alcoolo en bout de piste. Caller Of The Storms semble quant à lui vouloir faire fi de toute notion de bon sens. En effet, malgré la pénombre dans laquelle est évidemment plongée le Magasin 4, c’est avec ses lunettes de soleil noires qu’il arrive sur scène. Ok, pourquoi pas, il s’agit quand même de BLASPHEMY hein. Oui bah justement, c’est quoi cette putain d’arnaque? A peine le groupe lancé dans l’exécution de je ne sais quel morceau que je cherche du regard les copains autour de moi pour leur demander : "Mais c’est quoi ce bordel?". Le son de guitare est absolument infect et incompréhensible alors que Nocturnal Grave Desecrator And Black Winds bouffe la moitié des mots et termine chacune de ses phrases à trois kilomètres du micro... Au secours... Le temps ni changera malheureusement rien. Et même si certains semblent passer un bon moment à en juger par les frémissements d’activité dans le pit, il faut croire que je ne suis pas le seul à le penser. Pourquoi ? Et bien parce que contre toute attente, la salle se vide doucement mais sûrement. Une personne par-ci, une autre par-là. Le résultat inévitable d’un set absolument dégueulasse. Pour ma part, j’ai persévéré car on parle tout de même de BLASPHEMY, groupe que je n’avais jamais vu, mais rien n’y fait. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Heureusement, quelques breaks viennent me rappeler qu’il s’agit de tel ou tel morceau à l’image de "Ritual". Je ne sais pas si les Canadiens se rendent compte de quoi que ce soit, les morceaux s’enchainant à toute vitesse, je sais seulement que le batteur essaiera à plusieurs reprises de motiver le public par des appels restés, on le comprend, sans réponse. Bref, quelle déception face à ce qui aurait dû être l’un des évènements du festival. Tant pis, il n’y a maintenant plus qu’à espérer qu’ils sauront faire mieux lors du Netherlands Deathfest qui se tiendra fin février prochain.
MARE
Pour oublier cette déconfiture, n’importe quel groupe aurait pu faire l’affaire. Heureusement pour le public du Nidrosian, les Norvégiens de MARE se sont montrés bien plus qu’à la hauteur tant leur set restera pour ma part l’un des meilleurs souvenirs du festival. Rappelons tout de même que le groupe originaire de Trondheim n’a pas sorti grand-chose depuis sa formation en 2003. MARE ne compte en effet que trois démos et deux EP. Sa dernière sortie remonte à 2013 et il s’agit d’une compilation réunissant ses deux seuls EP... On pouvait donc s’interroger sur sa légitimité à figurer en tête d’affiche d’un festival comme le Nidrosian? Et bien après coup, je peux largement le comprendre tant l’atmosphère dégagée lors de cette prestation s’est révélée particulièrement hypnotique et envoutante. Formé autour de membres d’autres célèbres formations de Trondheim (Behexen, One Tail, One Head, Black Majesty, Vemod, Dark Sonority...), on retrouve au centre HBM Azazil (aka Kvitrim) au chant et à la guitare. Ce dernier est vêtu d’une longue toge de cérémonie et coiffé de ce qui s’apparente à un kamilavkion. A ses côtés, un guitariste (Nosophoros de Black Majesty) et un bassiste (Luctus de Behexen, One Tail, One Head, Dark Sonority…), aux visages sales et grimés et portant des vêtements maculés de sang. Et MARE va à chaque fois faire appel à la même mise en scène. Ainsi, après chaque morceau, tous les musiciens prennent position dos au public. HBM Azazil (aka Kvitrim), en maître de cérémonie, se dirige systématiquement vers le micro pour faire face à la foule. Il entonne alors quelques brèves incantations en Latin avant de lâcher ses deux musiciens qui l’accompagnent telles des goules enragées et assoiffées de sang. Rien de théâtral ni même de forcé dans tout cela même s’il est évident qu’il s’agit d’une certaine posture adoptée pour rendre l’exercice live plus impressionnant, plus captivant, plus saisissant. Et force est de reconnaître que ça marche particulièrement bien, créant au sein du Magasin 4 une véritable atmosphère occulte et incantatoire. De la setlist, je ne vais reconnaître que quelques titres, ceux issus de la compilation Spheres Like Death que j’avais déjà et dont je ne manquerais pas de vous parler très bientôt. Le public va d’ailleurs s’embrasser sur l’hymne de Mare qu’est l’excellent "Nidrosian Moon Sabbat" et son riff d’introduction froid, implacable et hypnotique (seul regret, ne pas avoir réussi à mettre un nom sur l’un des meilleurs morceaux du set qui, je l’espère, figurera sur un prochain enregistrement). Alors que les postures de HBM Azazil (aka Kvitrim) sont celles d’un prêtre noir évoquant je ne sais quelle force et/ou esprit, Nosophoros et notamment Luctus prennent celles de monstres agressifs mais soumis à leur maître. Les titres s’enchaînent dans une ambiance ecclésiastique à travers ces paroles en latin mais surtout grâce à cette voix religieuse de HBM Azazil (aka Kvitrim). Fantastique d’un bout à l’autre! Ah pardon, on me dit que j’ai oublié de vous parler de la présence de LAMIA VOX, une jeune musicienne russe qui pratique une musique ambient et ritualiste. Très honnêtement, sa collaboration avec MARE ce soir a été quasi inexistante. Tout juste quelques lignes de chant afin d’habiller cette atmosphère déjà occulte d’une voix féminine lointaine et mélodique et de nappes synthétiques particulièrement discrètes. Bref, ce n’était pas ce qu’il fallait retenir de la prestation des Norvégiens, bien au contraire.
Malgré une déception encore plus franche que celles de la première journée, cette troisième soirée fût une fois de plus couronnée de succès, notamment grâce aux prestations de groupes qui n’ont pas déçu (BÖLZER et ARCHGOAT) et d’un autre qui m’a très agréablement surpris alors que je n’en attendais pas autant (MARE). Le reste n’a pas beaucoup d’importance même si jamais je n’aurai imaginé que BLASPHEMY puisse se fendre d’un concert aussi incroyablement mauvais... Maintenant, j’espère sincèrement revoir MARE quelque part en concert car très honnêtement ce fût l’un de mes meilleurs concerts de cette année 2015.
| AxGxB 13 Décembre 2015 - 866 lectures |
|
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo