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Neurotic Deathfest 2015 - 3ème Jour

Live report

Neurotic Deathfest 2015 - 3ème Jour Broken Hope + Cardiac Arrest + Hideous Divinity + Immolation + Incinerate + Internal Bleeding + Internal Suffering + Mass Infection + Near Death Condition + Nominon + Obituary + Pyrexia
Le 19 Avril 2015 à Tilburg, Pays-Bas (013)
Dernier jour du dernier Neurotic Deathfest. Il va falloir tout donner. Pour ça, l'orga avait préparé une journée hommage au brutal death américain, en particulier new-yorkais. En effet, pas moins de sept formations d'outre-Atlantique allaient se croiser sur les planches! (Keyser)


INTERNAL SUFFERING (Main Stage, 15h00-15h45).

Grand fan des Colombiens, du moins à partir de Choronzonic Force Domination (le reste plus bas du front me parlant moins), j'attendais beaucoup de cette première fois face à ce qui est sans doute un des combos les plus brutaux sur album. J'avais toutefois quelques appréhensions sur le rendu live d'un tel bordel. Déjà que ce n'est pas très carré sur galette, qu'est-ce que ça allait être sur scène! Une bouillie inaudible? Pas tout à fait finalement mais le set de INTERNAL SUFFERING fut une déception dans l'ensemble. Je n'ai pas retrouvé l'ouragan cosmique qui m'emporte comme sur Awakening Of The Rebel. C'était bourrin bien sûr mais rien d'impressionnant. Le batteur peine à retranscrire la furie habituelle (gravity blasts inexistants) et Fabio Marin n'a pas le coffre surpuissant qu'on lui connait. Niveau guitare, le son reste tout à fait acceptable mais l'on peine tout de même à discerner grand chose tellement la musique de INTERNAL SUFFERING est touffue. En parlant de guitare, celui qui la tient est un membre de session (Diego de Vermis Antecessor) car le guitariste habituel Michel Tarazona n'a pas pu faire la tournée. Il a dû se marrer à apprendre les morceaux! Pour le reste, le groupe dégage tout de même une certaine sympathie, même si le frontman semble être resté un peu trop longtemps à New-York avec ses "motherfuckers" dans toutes ses phrases. Pas très metal extrême non plus le petit coucou à sa femme et sa fille dans les gradins! Amusant aussi, ces hommages aux Colombiens présents dans la salle et aux autres rencontrés sur la route ainsi qu'à la Colombie elle-même alors que le groupe a émigré aux USA puis en Espagne (si tu l'aimes, tu la quittes, nouveau concept?). Au bout du compte, à défaut de voir un vrai bon concert de brutal death, on passe tout de même un moment agréable (ce n'est pas tous les jours que l'on voit INTERNAL SUFFERING alors profitons!). On aura même le droit à une ou deux nouvelles compositions, dont le morceau-titre du nouvel album Cyclonic Void Of Power déjà présenté sur le Net il y a quelques semaines. Comme le nom l'indique, il ne faut pas s'attendre à une baisse de régime! (Keyser)

Ces Colombiens-là, ce qu’ils aiment c’est jouer vite, très vite, un peu trop vite même sur certaines parties studio – n’est pas ORIGIN qui veut, désolé. Seulement en live, ça ne se sent absolument pas, et tout ce qu’on retient c’est qu’ils sont tout de même sacrément doués pour jouer à cette vitesse des morceaux qui dépassent quasiment l’entendement de la brutalité. Même le batteur arrive à suivre, ce qui n’est pas une mince affaire tellement le bassiste et le guitariste tracent la route pire que dans une F1. Le chanteur est au diapason avec un flow super rapide – bon vous avez compris que tout va vite avec INTERNAL SUFFERING à ce stade-là – et prend un énorme plaisir à être sur scène. D’ailleurs, trop mignon sa petite dédicace à sa fille et sa petite femme dans la salle, qui doivent être fières de lui en le voyant growler comme une bête. Je vous recommande fortement d’essayer les deux derniers albums du groupe, le reste valant beaucoup moins le détour. (KPM)


HIDEOUS DIVINITY (Middle Stage, 15h45-16h25)

Assez déçu de leur premier album Obeisance Rising en 2012 que j'avais espéré plus intéressant que leurs compatriotes moribonds de Hour of Penance, je n'ai même pas écouté le suivant, Cobra Verde, sorti l'année dernière. Malgré tout, je me disais qu'en live avec un bon son, ça pouvait le faire. Et ça l'a fait! Très bon son déjà et grosse présence scénique des Italiens, arborant la même chemisette sobre siglée du logo du groupe. Le chanteur Enrico Di Lorenzo, rasé barbu à la carrure impressionnante, éructe ses paroles avec force et conviction, tandis que les deux guitaristes et le bassiste font montre d'une maîtrise technique qui laisse rêveur. Le tout porté par un batteur mitraillette qui aligne les blasts fulgurants. Si leurs riffs manquent d'intérêt sur CD et m'ennuient vite, cela ne m'a pas gêné sur scène, attiré par le rendu très brutal de l'ensemble. Bonne surprise! (Keyser)


INTERNAL BLEEDING (Main Stage, 16h25-17h10)

Un des concerts que j'attendais le plus de ce Neurotic douzième du nom. Leur album comeback Imperium m'a mis une telle claque! Et même si tout n'est pas parfait dans leur discographie, les Américains ont quand même enfanté du monstrueux Voracious Contempt en 1995. Une formation culte à l'origine du slam death, bien avant DEVOURMENT pour qui il s'agit d'une énorme influence, et à la même époque que Suffocation mais en plus prononcé chez la bande du guitariste Chris Pervelis, considéré comme l'inventeur de ce style. NYDM! Bref, j'ai un immense respect pour INTERNAL BLEEDING que j'étais ultra impatient de voir après les avoir ratés sur Paris l'année dernière pour cause de Enforcer le même jour (on ne rigole pas!). Et à la différence de INTERNAL SUFFERING, je n'avais aucun doute sur le rendu live de la musique des New-Yorkais bien moins complexe que celle des Colombiens exilés et plus porté sur l'efficacité et le groove. Sans surprise mais avec une immense joie, INTERNAL BLEEDING a tout dévasté, se plaçant comme l'un des meilleurs groupe du festival. Mis à part le kick encombrant d'un Bill Tolley assez limité et ampoulé à la batterie dès que le rythme accélère un peu, le reste s'est passé exactement comme je l'imaginais. Bien aidés par un son énorme, les Américains ont enchaîné les bombes, faisant preuve d'une efficacité imparable, en particulier sur les slam parts ridiculeusement jouissives qui m'ont rendu dingues. Bizarrement toutefois, j'ai trouvé le public assez sage, toujours dans ce délire circle pit pépère en agitant les bras comme des demeurés. J'attendais des nez qui pissent le sang, des dents pétés, des doigts fracturés, des crânes broyés moi! Tant pis! La setlist a de toute façon suffi à mon bonheur. Beaucoup de titres de l'excellent Imperium qui sonnent encore plus dangereux sur scène. Nom d'un foutre ces slam parts apocalyptiques! Lourdeur, groove, rage, puissance! Sans oublier un énorme "Anointed In Servitude" (seul morceau de Voracious Contempt joué avec "Prophet Of The Blasphemies"), un des morceaux les plus connus de la formation avec son I COMMAND THEE to rip up the dead repris en chœur par quelques connaisseurs. Ça ne bouge pas beaucoup sur scène non plus mais INTERNAL BLEEDING fait partie de ces groupes qui n'ont pas besoin de ça. Quel plaisir de voir enfin le grand et costaud Chris Pervelis avec son short de basket. Et puis Keith DeVito fait un très bon frontman, à la fois dans la communication avec le public et le chant bien haineux plus hurlé que growlé, ce qui change des vocalistes habituels du death. Il faut dire que INTERNAL BLEEDING, ce n'est pas du death habituel. Très slammy, très core, ça ne plait pas forcément à tout le monde. Ça ne me plait généralement pas d'ailleurs. Mais le son old-school de INTERNAL BLEEDING, du pur NYDM, me transcende. Dommage que le set n'a duré que quarante-cinq minutes, j'aurais bien poussé jusqu'à l'heure complète. Mais du coup, le set des New-Yorkais aura été d'autant plus efficace et meurtrier. Pas le temps de s'ennuyer, juste de s'en prendre plein la tronche. Super final d'ailleurs sur "Castigo Corpus Meum" et sa fin atmosphérique mélodique qui montre que les mecs peuvent se montrer plus subtils. Me voilà rincé mais heureux! (Keyser)

Keyser nous en a fait tout un plat durant l’aller, de ces légendes du slam US, qui sont même les inventeurs du terme et du style si l’on en croit le sosie officiel de Michael Chiklis – si vous savez, le mec petit et chauve qui joue dans The Shield. Etant donné que j’écoute beaucoup de hardcore, INTERNAL BLEEDING avait toutes les raisons de me plaire car il y a certaines similitudes avec le New York death metal que joue le groupe. Alors effectivement, j’étais chaud pour le concert après avoir écouté Imperium dans la caisse, le dernier album sorti en septembre dernier. Les New Yorkais castagnent, bastonnent et plient tout sur leur passage à coups de slam parts, de breakdowns ravageurs et d’un groove remarquable. Si vous aimez Suffocation, imaginez une version moins technique et plus axée sur la lourdeur, plus hardcore quoi. Et bien sur scène c’est exactement ça, même si les mecs ne bougent pas beaucoup la sauce prend et le public devient nuts. Pour un peu Keyser se mettait à taper tout le monde en moshant ! Le chanteur Keith DeVito se donne à fond et finira complètement carbo, mais sera bien sympathique quand nous le croiserons au merch un peu plus tard. Une grosse révélation lors de ce Neurotic 2015 donc, sautez sur leurs disques pour une grosse séance de sport. (KPM)


NEAR DEATH CONDITION (Stage01, 17h25-18h05)

Je n'avais pas encore mis les pieds dans la petite salle. Ce sera d'ailleurs l'unique fois, la plupart des groupes s'y produisant versant dans le slam ou le deathcore de bas étage. Pas besoin de ça quand les vétérans INTERNAL BLEEDING et DEVOURMENT font la leçon! Exception ici, c'est un vrai groupe de brutal death qui passe, les Suisses de NEAR DEATH CONDITION que j'avais déjà eu le plaisir de voir à l'Eviscer Assault 2 l'année précédente, pour une prestation fort sympathique. Cette deuxième fois le sera moins. Principale raison: le manque total d'ambiance. Je me rappelais d'une Stage01 où il était souvent impossible de rentrer en raison de l'affluence. Là, pas grand monde et le peu de personnes présentes se contentaient de regarder le groupe et d'applaudir timidement entre chaque morceau. Je pensais que NEAR DEATH CONDITION jouissait d'une meilleure réputation! Le point positif c'est que j'ai pu bien observer le jeu des musiciens, notamment du batteur aux impressionnants tatouages et mimiques rigolotes quand il envoie la purée. Et NEAR DEATH CONDITION, ça envoie souvent la purée! Pour ceux qui ne connaissent pas la formation, celle-ci joue un brutal death très influencé par Morbid Angel (si on n'avait pas compris, le guitariste Patrick porte un t-shirt orné du logo de la troupe d'Azagthoth). Un peu trop d'ailleurs, c'est le reproche que je lui ferais car beaucoup trop flagrant sur les titres mid-tempos tous inspirés de "Where The Slime Live". Les Helvètes, trop timides sur scène, ont eu en plus la mauvaise idée de les enchaîner, ce qui a eu pour effet de casser encore plus l'ambiance. Il aurait fallu les alterner avec les morceaux rapides ou en jouer le moins possible. Parce que sinon, musicalement, le groupe tient la route, pas grand chose à dire là-dessus si ce n'est un manque de riffs ou de mélodies vraiment mémorables. Mais en cette fin d'après-midi, le show n'a jamais décollé et malgré les qualités certaines du combo, on s'est plutôt ennuyé! (Keyser)


PYREXIA (Middle Stage, 17h50-18h35)

Le dimanche est tellement blindé de bons groupes que je ne peux pas tous les voir en entier. PYREXIA fait partie des sacrifiés, eux que j'avais déjà vus en 2013 avec Beheaded. J'ai quand même pu y passer dix minutes. Tout ça pour voir le petit frontman Eric Shute se balader dans la fosse pour participer aux circle pits. Remuant le bonhomme! À part ça, pas grand chose à dire vu le peu de temps que je suis resté. Je n'avoue être jamais vraiment rentré dans le set, sauf à la fin sur "Sermon Of Mockery", morceau-titre du premier album des New-Yorkais, sorte de Effigy Of The Forgotten pt. 2. J'ai encore la tête à INTERNAL BLEEDING et clairement, il n'y a pas photo entre les deux combos de NYC. Il n'y a que sur le plan de la batterie, plus agile, où PYREXIA s'impose. Mais encore une fois, difficile de vraiment juger sur dix minutes. Le groupe semble en plus avoir joué moins longtemps que prévu car il finit son set dix bonnes minutes avant l'heure prévue. Ont-ils commencé plus tôt pour commencer? Aucune idée. Cela m'a en tout cas permis de voir la fin du set avant d'aller me placer dans la Middle Stage pour un autre des concerts les plus attendus du week-end. (Keyser)

Setlist:

Abominat
Bludgeoned By Deformity
Day One
Confrontation
Inhumanity
Panzer Tank Lobotomy
Sermon Of Mockery


MASS INFECTION (Middle Stage, 18h35-19h15)

Un moment que j'attendais de revoir mes autres chouchous grecs. Depuis 2008 pour être précis et une prestation des plus séduisantes au Death Feast où j'avais découvert le groupe. Le début d'une histoire d'amour qui continue, plus passionnée que jamais, avec un dernier album en date, For I Am Genocide, fort recommandable. MASS INFECTION, déjà très prometteur en 2008, a bien grandi en ayant su peaufiner son art du death metal d'obédience 90's pour devenir l'un des meilleurs groupes de la scène à l'heure actuelle. Vous comprendrez donc mon excitation à l'idée de revoir les Hellènes que j'encense depuis tant d'années. Loin des yeux loin du cœur, mon cul! Merci le Neurotic en tout cas d'avoir comblé ce vide. D'autant que le concert s'est très bien passé, dans une Middle Stage bien remplie mais plus praticable qu'à une certaine époque. En commençant par l'instrumental bien sombre "Nihilism Reigns", le groupe m'avait déjà dans la poche! Rhaa ce petit tremolo mélodique entêtant à la noirceur prenante! De toute façon, MASS INFECTION, ce n'est que ça! Un festival orgasmique de riffs en tremolo aux mélodies mémorables sur fond de blast-beats. Le brutal death 90's dans toute sa splendeur! Grâce au son formidable en plus, on a bien pu s'en délecter de ses putains de riffs! Comme des nombreux blasts! Quel pied! Pas besoin de grand spectacle sur scène, balancer tous ces excellents morceaux ("Praise By All Entities", "Enslave The Earth", "Beholding The Throne", "Maelstrom Of Endless Suffering", "Genocide Revealed", "Beyond Perpetuation"...) avec la maîtrise technique nécessaire et un son nickel suffit à faire du set de MASS INFECTION l'un des meilleurs moments du week-end. Brutal! (Keyser)

Voilà une des belles « surprises » du festival. Ces Grecs ne bénéficient pas d’une très forte exposition médiatique mais jouissent d’une petite renommée chez les aficionados de brutal death semble-t-il, à juste titre. Fort d’un nouvel album à défendre, l’excellent For I Am Genocide qui a été plébiscité sur Thrashocore, le groupe prend ses quartiers dans la moyenne salle pour nous délivrer 40 minutes de brutal death classique mais alors pas inintéressant du tout ! En effet, MASS INFECTION ne cherche pas à jouer le plus vite possible – même si le tempo reste élevé – ou à être le plus balaise techniquement. Le groupe se contente de distiller des pépites de riffs qui restent collés au fond du crâne pendant quelques temps, avec un sens du développement progressif desdits riffs qui manque cruellement à plein de formations pour ne pas tomber dans l’assemblage vulgaire. J’aurais peut-être dû me positionner en bas plutôt qu’au balcon car il manquait légèrement de lead dans le son ce qui est un vrai problème vu la qualité des motifs de guitares mais le concert a tout de même été une grande réussite. Bien que le public ne réagisse pas beaucoup, ce qui me paraît normal vu le type de death metal proposé qui nécessite de se poser pour appréhender au mieux toutes les subtilités, MASS INFECTION fait tout comme il faut et balance ses titres accrocheurs avec une maîtrise impressionnante. Ecoutez, c’est un ordre. (KPM)


BROKEN HOPE (Main Stage, 19h15-20h00)

BROKEN HOPE a beau faire partie des pionniers du brutal death US (RIP Joe Ptacek d'ailleurs, l'un des premiers growlers ultra gutturaux), je n'ai jamais accroché à sa musique. Et ce n'est pas ce que j'ai entendu de son album comeback Omen Of Disease qui m'avait fait changer d'avis. Partant de là, plus l'enchaînement de groupes que je venais de me farcir et celui qui allait venir, voir BROKEN HOPE n'était pas ma priorité. J'ai plutôt pensé à faire un petit break (au merch de MASS INFECTION entre autres). Malgré tout, une certaine curiosité de voir ce combo culte me poussa à y faire un tour. Ma foi, j'aurais dû y aller plus tôt! Contre toute attente, le set de BROKEN HOPE m'a en effet scotché pendant le petit quart d'heure que je suis resté! Quelle brutalité dégagée par les Américains! Quel son de porc! Et à défaut de voir un jour Gorgasm, j'aurais au moins vu le chanteur Damian "Tom" Leski. Une putain de brute au growl surpuissant, j'en ai mouillé mon caleçon! Devrais-je dès lors revoir mon jugement sur BROKEN HOPE et réécouter sa discographie? Je vais y penser. Mais à mon avis, les Américains font partie de ces groupes sans grand intérêt sur disque qui se transforment en bulldozer sur les planches. (Keyser)

Setlist:

The Dead Half
Womb Of Horrors
The Docking Dead
Dilation And Extraction
Grind Box
Into The Necrosphere
Gore Hog
Swamped In Gore
The Flesh Mechanic
Incinerated
Blood Gullet
Felching Vampires
He Was Raped


INCINERATE (Middle Stage, 20h00-20h40)

C'est très hésitant que je me place dans la Middle Stage pour choper un groupe américain, encore un (bon, il y a deux Canadiens maintenant...)! Hésitant parce que je ne savais pas dans quel état j'allais trouver INCINERATE. Le groupe avait fait très fort en 2008 avec le surprenant Anatomize qui l'avait fait entrer dans la cour des grands alors qu'il y était tout sauf destiné après l'insignifiant Dissecting The Angels six ans avant. Problème, après pas mal de changements de line-up (seul Jesse Watson au chant a survécu avec l'ancien batteur studio Darren Cesca), le combo vient de retourner dans l'anonymat à cause d'un nouvel album, Eradicating Terrestrial Species, très médiocre. Je vous en parlerai d'ailleurs dans les prochaines semaines. INCINERATE allait-il m'emmerder comme sur son dernier rejeton raté ou allait-il nous rappeler aux bons souvenirs de Anatomize? La première solution sera la bonne, tout en ayant joué plus d'extraits de Anatomize que ce à quoi je m'attendais. Belle performance! Clairement, quelque chose s'est cassé dans ce groupe qui n'a plus grand chose pour lui. Jesse Watson a le charisme d'une huître autiste malgré sa grande carrure. Le batteur Duane Timlin, qui remplace sur la tournée Darren Cesca, (de toute façon peu à son avantage non plus sur le nouvel opus), semble lutter pour tenir le rythme qui m'a paru pourtant fort ralenti par rapport à l'album (je parle toujours de Anatomize, les deux autres n'ayant aucun intérêt). Les morceaux s'enchaînent en plus sans grande passion, que ce soit sur scène où la formation n'a pas l'air de s'éclater (le frontman est d'un mou!), ou dans la fosse, pas très remuante. Le son n'est pas dégueulasse pourtant. Juste que INCINERATE a été incapable d'intéresser le public à sa musique. Une déception attendue mais réelle. RIP INCINERATE. (Keyser)


IMMOLATION (Main Stage, 20h40-21h30)

Heureusement, certains ne déçoivent jamais, même après près de trente ans de carrière. Et même amputés d'un membre. Grosse surprise à l'entrée des musiciens, ils ne sont que trois! Le guitariste Bill Taylor aurait-il quitté le groupe? Rien de tel nous expliquera par la suite Ross Dolan, il n'a simplement pas pu venir pour raisons personnelles. Il n'y a pas le feu dans la maison IMMOLATION, nous voilà rassurés! En ce qui concerne le concert en lui-même, on l'était déjà dès le premier morceau. Le son est bon, la salle est bien remplie et le groupe, que je n'avais pas vu depuis un petit moment, dégage toujours autant de prestance. Et si les Américains font dans le death metal evil, ils ont plutôt une attitude à la cool sur scène, entre un Robert Vigna et sa gestuelle loufoque tout sourire et un Ross Dolan qui, une fois son growl puissant et blasphématoire ravalé, s'adresse à la foule avec une grande sympathie. Je ne suis pas le plus grand fan de IMMOLATION que j'apprécie mais pas autant que le death metal plus crade et sombre de Incantation, mais en live, il n'y a jamais de surprise, c'est à chaque fois une belle démonstration d'un groupe expérimenté qui n'a besoin d'aucun artifice, aucun faux-semblant, pour convaincre, laissant la musique seule s'exprimer. (Keyser)

Au rayon des légendes, les New Yorkais d’IMMOLATION se posent là. Je les avais vus une seule fois il y a quelques années alors que je ne connaissais pas bien leur discographie, chose faite maintenant. A cause d’empêchements personnels, le second guitariste Bill Taylor était absent ce qui laissait toute la place à Robert Vigna et son jeu de scène incroyable. Je trouve que cette absence n’a en aucun cas desservi le concert car Immolation nous a mis une vraie raclée. Ross Dolan est toujours aussi monstrueux en tant que frontman et Steve Shalaty précis comme jamais dans ses frappes lourdes et ses patterns impériaux. La setlist est bien répartie entre les albums, parmi les titres qui m’ont fait le plus d’effet on compte : le martial et écrasant « Majesty And Decay », « What They Bring » et « Providence » de l’EP du même nom que j’affectionne particulièrement, ainsi que « Higher Coward » et « Close To A World Below » taillé pour clore un live qui avait déjà tout d’un récital. Mention particulière pour le morceau « Immolation » tiré du premier album qui n’est apparemment pas souvent joué. Les riffs dissonants et alambiqués de ce groupe mythique font toujours mouche ! (KPM)

Setlist:

A Spectacle Of Lies
Passion Kill
Majesty And Decay
Kingdom Of Conspiracy
Burn With Jesus
What They Bring
Providence
Higher Coward
A Glorious Epoch
Immolation
Close To A World Below


CARDIAC ARREST (Middle Stage, 21h30-22h15)

Une autre de mes nombreux grosses attentes. Apparemment, j'étais un des rares dans ce cas puisque CARDIAC ARREST jouera dans une Middle Stage bien vide, même si elle se remplira au fur et à mesure, sans toutefois atteindre un niveau d'affluence conséquent. Bien loin du talent des Américains en tout cas. Il est vrai que CARDIAC ARREST ne jouit pas d'une grande popularité. Étrange pour un combo qui enchaîne les bonnes sorties depuis plus de 10 ans, notamment un dernier album, And Death Shall Set You Free, des plus fameux. Comme d'habitude, les absents ont eu tort car le quatuor de Chicago nous a offert un set excellent de pur death metal old-school plein de rythmiques entraînantes entre tchouka-tchouka, two-beat et d-beat, de riffs noirs agressifs et de groove efficace, le tout bien mis en valeur par un son encore une fois nickel pour le genre. Pas d'ambiance dans le pit mais ce n'est pas grave, je prends mon pied à regarder jouer ces vétérans au feeling remarquable que je suis bien content d'avoir vus pour la première fois. Et même quand la formation ralentit le tempo pour une des seules fois sur le terrible "Bridge Burner", ça le fait grave. Vraiment un groupe talentueux qui mériterait davantage de reconnaissance. (Keyser)


OBITUARY (Main Stage, 22h15-23h15)

Le manque de spectateurs devant CARDIAC ARREST s'expliquait-il par l'enchaînement avec OBITUARY? Peut-être. En ce qui me concerne, je n'ai pas raté une miette du set de la bande d'Adam Scott et arrive donc dans une Main Stage bien remplie où les Floridiens ont déjà commencé, la pochette de leur nouvel album Inked In Blood projetée sur le écran-background géant (un autre des trucs cools de cette fameuse Main Stage). Je n'ai jamais trop accroché à OBITUARY et les extraits du dernier opus m'avaient paru très médiocres. Toutefois, je me rappelle de la dernière fois que je les avais croisés, c'était au Hellfest 2006. Une performance très hardcore qui m'avait agréablement surpris. Là ce n'était pas du tout hardcore, plutôt super gras. Quel son incroyable, j'ai bien dû prendre 5 kilos en une heure! Et si on pouvait penser que le grand et chevelu John Tardy avait perdu sa voix si caractéristique en écoutant Inked In Blood, le bonhomme a vite mis tout le monde d'accord. LA voix est toujours là, arrachée et puissante comme au premier jour. Impressionnant! Niveau setlist, le groupe a mis l'accent sur sa dernière offrande avec pas moins de cinq extraits qui passent pas trop mal. Pour le reste, que du classique old-school (on voit bien la différence avec les nouveaux titres!), surtout du premier opus Slowly We Rot avec quatre morceaux dont le title-track qui a clôturé le gig de la meilleure des façons avec Keith DeVito d'INTERNAL BLEEDING en incruste. Et le peu de fois où les Américains accélèrent, on assiste à un gros carnage bien jouissif. Moi qui étais venu voir OBITUARY en touriste, j'ai pris une bonne mandale dans les gencives! (Keyser)

Puisque les bonnes choses ont une fin, autant finir en beauté avec le groupe que j’attendais le plus de la journée ! Les Floridiens sont connus pour jouer le death metal le plus basique qui soit, mais leur patte mid tempo et le groove associé sont inimitables, d’autant plus qu’en live cela prend encore mieux. Pour moi, OBITUARY repose essentiellement sur les frères Tardy : John pour son chant qui sent la raclure de caniveau et Donald pour son jeu simple mais ô combien juste et puissant. Et bien les deux ont fait honneur à leur réputation et ont chauffé le pit composé plus que de gros bourrins complètement alcoolisés. Bon, passé les 5 morceaux du dernier album qui restent quand même inférieurs aux anciens – bien que le live les rende un poil plus sympathiques et rentre-dedans – l’enchaînement « Infected » puis « Intoxicated » qui est probablement mon préféré du groupe a su mettre tout le monde d’accord en début de set. Deux autres morceaux de l’album éponyme ont amené « Don’t Care » durant lequel les choses ont commencées à devenir ultra violentes. OBITUARY a la faculté de ralentir ses morceaux sur scène pour tabasser encore plus et ce grâce au bon vieux Donald qui sait se caler au fond du temps. Je vous le dis : « slower is better » ! Pour finir, c’est le classique « Slowly We Rot » qui enterre tout le monde lorsque se fait le passage entre l’intro rampante à souhait et l’accélération violente qui provoque un bordel monstre dans le pit. Ah putain, comme quoi se comporter en gros redneck pendant une heure et beugler des « eeeuaaargh » à chaque fin de ligne de chant pour accompagner ce goddamn Tardy, ça fait du bien... (KPM)

Setlist:

Centuries Of Lies
Visions In My Head
Infected
Intoxicated
Bloodsoaked
'Til Death
Don't Care
Violence
Back To One
Dead Silence

Rappel:
Back On Top
Inked In Blood
Slowly We Rot


NOMINON (Middle Stage, 23h15-00h00)

C'est NOMINON qui avait la dure tâche de clore la toute dernière édition du Neurotic. À nouveau je m'étonne du peu de monde présent, la Middle Stage restant facilement accessible. Les gens seraient-ils fatigués? Ou préfèrent-ils rester boire à l'extérieur plutôt que d'assister à cet événement? Peu importe. Moi aussi je suis claqué et ai mal aux pieds mais je ne refuse pas un bon petit NOMINON. D'autant que j'aime beaucoup les Suédois que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir sur les planches. C'est désormais chose faite et si ce ne fut pas le meilleur concert du fest, j'ai pris pas mal de plaisir. Le son était correct mais un peu bordélique, rendant la prestation à la fois brouillonne et jubilatoire. Le chanteur semblait en plus bien imbibé, limite titubant, bien qu'il ait interprété les morceaux avec vigueur et conviction. J'apprécie vraiment la musique des Scandinaves dont on reconnait bien l'origine suédoise dans leur death metal mais qui s'en démarque par un son moins gras, plus thrashy, auréolé d'une atmosphère plus sombre et blasphématoire, limite blackened. Et ça blaste pas mal aussi! Bref, que du bon, même si l'ambiance dans la fosse n'y était pas et que la fatigue commençait sérieusement à attaquer. Mais je reste jusqu'au bout, perché tranquillement à l'étage, pour ne rien rater du dernier concert du Neurotic Deathfest. (Keyser)


Quelle journée! Je crois que je n'avais jamais vu autant de groupes d'un coup au festival néerlandais! Il faut dire que l'affiche était particulièrement réjouissante en ce dimanche incroyable qui a vu une gigantesque vague américaine déferler sur le 013. De quoi terminer cette édition 2015 sur une note quasi parfaite. Une édition 2015 qui nous est donc annoncée comme la dernière. Ruud Lemmen reviendra-t-il sur sa surprenante décision? On l'espère tous car ce festival a encore démontré qu'il était LA référence européenne en matière de death metal, qu'on aime le technique, le brutal, le slam ou le old-school. L'affiche de cette année faisait ainsi partie des meilleures jamais proposées à Tilburg, ville qui plus est fort sympathique avec tous ses bars et ses gens cools. Quant à la salle, il s'agit aussi d'une des meilleures qu'il m'ait été donné de visiter. Ultra fonctionnelle (bien que l'on puisse si perdre au début quand on ne connait pas), avec une grande salle étagée géniale qui permet à tout le monde de bien voir les concerts au son en général d'une rare qualité. Il y avait en plus moins de monde cette année (du moins par rapport à la dernière édition à laquelle j'avais participé, 2011), ce qui a permis une meilleure circulation dans le hall d'entrée et entre les salles. On a même pu entrer facilement dans la Middle Stage en cours de set. Et la seule fois où j'ai mis les pieds dans la Stage01, on aurait dit un show privé! Sans doute une mauvaise nouvelle pour l'organisation mais un soulagement pour les spectateurs dont les conditions étaient bien plus agréables, ce qui a fait de cette dernière édition une réussite encore plus grande. Car s'il s'agissait vraiment de la der des ders, le Neurotic est parti sur la plus belle des notes avec juste un vendredi en dessous des deux autres jours. On remercie alors chaleureusement l'organisation pour toutes ces années de concerts magiques dont les souvenirs resteront gravés dans nos mémoires. Neurotic Deathfest, nous te saluons! (Keyser)

Dommage que cette 12ème édition soit la dernière car tout était parfait durant ces 3 jours : la sonorisation, l’ambiance, la qualité des groupes à l’affiche, le cadre, la bouffe aux alentours... Les Pays-Bas sont un pays bien accueillant et j’espère pouvoir y remettre les pieds rapidement que ce soit pour un festival ou non. Même la fermeture rapide du bar le dimanche soir n’a pas suffi à entamer mon enthousiasme, car il faut bien avouer que les deux soirées précédentes avaient été bien chargées grâce à la playlist 100% tubes de la salle pour continuer à ambiancer les festivaliers après les derniers concerts. Je vous dirais bien de ne pas hésiter à vivre cette expérience par vous-même, mais bon vu les circonstances... Vous pouvez cependant jeter une oreille sur les groupes dont nous vous avons parlés dans ce report, ils le méritent tous – ou presque. Il faut bien que ce report serve à quelque chose, n’est-ce pas ? (KPM)

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Brutal Death - 1996 - Colombie
  
Mass Infection
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Death Metal - 2003 - Grèce
  
Near Death Condition
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Death Metal - 2001 - Suisse
  
Nominon
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Death Metal - 1993 - Suède
  
Obituary
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Death Monolithique - 1988 - Etats-Unis
  
Pyrexia
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Death Metal - 1990 - Etats-Unis
  

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