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Kill-Town Death Fest 2019 (The Decompomorphosis) - 2ème Jour

Live report

Kill-Town Death Fest 2019 (The Decompomorphosis) - 2ème Jour Black Curse + Chaotian + Drowned + Funebrarum + Ghastly + Malthusian + Mortuous + Necrovation + Ritual Necromancy + Tomb Mold + Transgressor
Le 06 Septembre 2019 à Copenhague, Danemark (Pumpehuset)
Après une première journée relativement courte ne nous ayant pourtant offert que peu de répit, celle du vendredi s’annonçait un poil plus chargée avec pas moins de onze groupes et surtout aucune pause à l’horizon... Malgré la menace de quelques averses, c’est sous un ciel encore clément que nous nous rendons à Pumpehuset pour les deux premiers concerts de la journée qui se dérouleront justement à l’extérieur, sur la Byhaven Stage, scène minimaliste à l’esprit boisé plutôt sympathique (rondins, écorce apparente, chandelier...).
(AxGxB)


CHAOTIAN - 14h30-15h30 (Byhaven Stage) :

Le premier groupe à s’y produire est une formation locale du nom de CHAOTIAN a qui l’ont doit deux excellentes démos dont on parlera prochainement lorsqu’elle aura enfin pressé celles-ci en CD. Formé en 2017, CHAOTIAN évolue sous la forme d’un trio dont les membres ne doivent pas avoir plus de vingt-cinq ans. Une preuve supplémentaire que la scène danoise s’est véritablement réveillée ces dernières années jusqu’à en devenir l’une des plus intéressantes. En attendant, l’heure est à la découverte avec ces jeunes garçons qui, en dépit d’une certaine retenue liée à n’en point douter à leur maigre expérience, vont réussir à capter l’attention d’un public plus facilement distrait par le fait que le concert se déroule en extérieur, près du bar, du food-truck 100% végétarien (vraiment très bon) et des nombreuses tables où poser son séant. Il faut dire que son Death Metal particulièrement sombre et exécuté avec talent et beaucoup de conviction ne donne pas envie de se la couler douce. Accoudé à la balustrade qui longe la rampe d’accès aux artistes, je dodeline tranquillement de la tête devant les trois jeunes garçons de CHAOTIAN dont les compositions rappellent dans l’esprit celles de leurs compatriotes d’Hyperdontia, Deiquisitor ou Undergang pour les séquences les plus groovy absolument redoutables. Pendant une petite demi-heure, les Danois vont réussir à convaincre absolument tout le monde, même les enfants de la crèche située juste à côté de la salle et qui, par une fenêtre décalée par rapport à l’axe du bâtiment, assistent eux-aussi à une partie de la scène, notamment ce public dont les têtes s’agitent doucement (nul doute que la musique de CHAOTIAN ait également réussi à passer les murs). En attendant, si les Danois poursuivent sur cette voie, on risque bien d’en entendre parler très prochainement. A suivre de très près.
(A)

Le début de cette deuxième journée marque l’ouverture des concerts en plein air, accessibles à tous dans l’enceinte du complexe. CHAOTIAN est le premier groupe danois du week-end, mais aussi le premier à fouler les planches de la minuscule scène ByHaven. La très jeune relève (avec deux démos assez prometteuses à leur actif) s’en sort franchement pas mal avec un set aussi compact que le rugbrød (pain noir local) et aussi nauséabond qu’un hareng resté au soleil. Avec un peu plus d’assurance et d’expérience engrangée, les successeurs d’UNDERGANG (dont le chétif bassiste porte un t-shirt) ou autre DEIQUISITOR, dont ils semblent s’inspirer, ont une confortable marge de progression devant eux. Un groupe à surveiller de près.
(ERZEWYN)


GHASTLY - 16h00-17h00 (Byhaven Stage) :

Après un petit tour au stand de merch pris d’assaut par tous les amateurs de TOMB MOLD et RITUAL NECROMANCY, l’heure est venue de retourner devant la Byhaven Stage afin d’assister au set des Finlandais de GHASTLY, groupe que j’avais hâte de découvrir sur les planches après un deuxième album particulièrement sympathique, le très bon Death Velour. Handicapé par de petites bourrasques de vent plus prononcées que pour CHAOTIAN, le son ne sera malheureusement pas toujours aussi convaincant. Heureusement, le Death Metal de GHASTLY ne nécessite pas autant de précision dans la mesure où celui-ci est davantage porté sur les atmosphères que sur l’efficacité pure. Ainsi, durant près de quarante minutes, le groupe va piocher dans sa discographie en mettant notamment l’accent sur ce dernier album dont je vous ai déjà parlé ici même. Le groupe va alors entamer son set sur une doublette "Death By Meditation" / "Whispers Through The Aether" idéale pour plonger les spectateurs dans l’univers vaporeux des Finlandais grâce à ces leads hypnotiques, ces séquences mid-tempo éthérées mais également ces accélérations bien senties. La touche finlandaise est absolument évidente mais GHASTLY possède néanmoins sa patte qui lui permet de faire rapidement toute la différence. Le public semble en tout cas adhérer à ce qu’il entend même si le trio n’est pas n’est pas nécessairement très expressif. Une retenue qui permet de se concentrer sur l’essentiel et de se laisser happer par le Death Metal ambiancé de GHASTLY.
(A)

Avec le recul, je me rends à l’évidence : je n’ai pas retenu grand-chose de la performance de GHASTLY, l’attitude était belle, le son satisfaisant. Mais, ni bonne, ni mauvaise, rien ne m’a interpelée, ni rebutée. C’est ce qui s’appelle un commentaire utile...
(E)


DROWNED - 17h00-18h00 (Main Stage) :

Après quelques minutes de repos évidemment bien méritées, on reprend du service cette fois-ci en intérieur et plus précisément du côté de la Main Stage avec le set des Allemands de DROWNED que je n’avais pas revu depuis décembre 2015. A vrai dire, je pourrai reprendre mes trois précédents reports sur le groupe tant rien n’a foncièrement changé. Enfin à un détail près puisque le trio est depuis devenu quatuor avec l’arrivée d’un second guitariste qui ressemble presque trait pour trait à monsieur Tlmnn. Caractérisé par une rigueur tout germanique, le groupe apparaît sur scène comme à son habitude, toujours aussi impeccable, vêtu de chemises et de pantalons noirs. Une sobriété telle qu’on se demande toujours si les Allemands ne se sont pas trompés d’affiche. Un doute cependant bien vite balayé par une prestation toujours aussi redoutable, servie comme à l’accoutumée par un son massif et cristallin renforcé désormais par cette deuxième guitare définitivement bienvenue. Dans l’esprit d’un Necros Christos, DROWNED nous sert un Death Metal basé essentiellement sur du mid-tempo avec, pour varier les plaisirs, quelques accélérations et passages plus soutenus. Dans les deux cas, les Allemands sont toujours aussi irréprochables même si d’un set à l’autre et après presque quatre ans sans les voir, les choses restent sensiblement identiques à ce qu’elles étaient en 2015 jusqu’à cette fameuse reprise de Grotesque ("Ripped From The Cross") toujours aussi musclée servie en guise de conclusion.
(A)

J’ai toujours un petit sourire en coin quand je vois DROWNED sur scène. Entre ce batteur qui semble tout droit sorti d’un groupe de grindcore mexicain, bourrin mais bien plus subtil heureusement, TLMNN, guitariste historique, aux allures de cadre de banque, incarnation du calme olympien, d’un second gratteux dont je découvre l’existence, et G.ST, son charismatique bassiste/chanteur (membre live de THE RUINS OF BEVERAST), doté d’une voix profonde et d’un doigté sans pareil (il joue sans médiator, j’adore ça !), je me dis quelle étrange association ! Et pourtant, quelle osmose, quelle fluidité ! G.ST me donne presque autant de vapeurs que Mors Dalos Ra de NECROS CHRISTOS, formation cousine germaine, dont la parenté musicale est évidente. Voir DROWNED, c’est l’assurance d’assister à un brillant set de Death Metal : ils ne m’ont jamais déçue et ce n’est pas encore pour aujourd’hui. Les Allemands ont offert comme de coutume une prestation d’une rare qualité, racée, brutale et élégante à la fois. La grande classe ! Dommage que le son ait été - encore - un peu trop fort.
(E)


BLACK CURSE - 18h00-19h00 (Black Stage) :

Si le nom de BLACK CURSE ne vous dit pas grand-chose, sachez qu’il n‘y a rien d’étonnant à cela puisque le groupe vient tout juste de sortir sa première démo. Une cassette trois titres servant de mise en bouche à un album annoncé pour les prochaines semaines via Sepulchral Voice Records. D’ailleurs les Américains étaient absents de Metal Archives il y a encore quelques jours. C’est dire s’il fallait être bien informé pour savoir de quoi il s’agissait exactement. Formé en 2015 à Denver, Colorado, BLACK CURSE est en fait un projet dans lequel on retrouve notamment Eli Wendler de Spectral Voice et Morris Kolontyrsky de Blood Incantation accompagnés également par Jonathan Campos de Primitive Man et Zach Coleman de Khemmis. Un line-up de choix pour un premier set européen qui va malheureusement mal commencer. Ici au chant et à la guitare, Eli Wendler va vite se retrouver emmerdé par quelques soucis techniques (dont j’aurai d’ailleurs l’explication complète après coup). Après avoir cassé deux cordes de sa Gibson SG, le voilà qu’il se retrouve coincé avec son pied de micro. Agacé par la situation, il finit par quitter la scène en plein morceau, laissant alors ses camarades dans l’embarras (les petits coups d’œil fugaces de Kolontyrsky à ses compères restés présents) même si ces derniers tentent bien évidemment de faire bonne figure devant un parterre qui, n’ayant probablement pas tout suivi (comme moi), se demande finalement si monsieur Wendler ne se la joue pas un poil rock-star. Le rouquin fera son retour sur le morceau suivant, reprenant ainsi les rênes de BLACK CURSE et de cette prestation pour le moins chaotique. Heureusement, l’incident sera bien vite oublié déjà par que monsieur Wendler, loin d’être le personnage agaçant qu’il semblait être, va mettre énormément de cœur à l’ouvrage. Littéralement possédé, il insuffle au Death Metal de BLACK CURSE une espèce de folie soulignée très justement par l’urgence de cette musique particulièrement intense qui, dans l’esprit, n’est pas sans rappeler la formule d’un certain Vorum ou Concrete Winds. On y trouve ici cependant davantage de séquences mid-tempo poisseuses et angoissantes qui rendent la prestation très intéressante. Bref, les choses avaient bien mal commencé mais BLACK CURSE ne s’est pas laissé démonter et nous a finalement livré une prestation particulièrement sauvage, exécutée avec les tripes.
(A)

Rien ou presque n’avait filtré au sujet de BLACK CURSE, mystérieuse formation américaine, dont c’est la toute première performance sur scène, à l’exception d’un titre Charnel Rift, dévoilé quelques jours avant le festival, et dont Thrashocore avait partagé la diffusion. On y retrouve des membres de BLOOD INCANTATION et de SPECTRAL VOICE, infatigables acteurs de la scène, notamment Eli Wendler, le visage déformé par la hargne qui l’anime sur scène - quitte à provoquer une soudaine interruption en brutalisant le matériel - et tout sourire une fois les amplis éteints, cette fois dans un registre Blackened/Death un peu moins subtil, mais tout aussi redoutable. J’ai particulièrement accroché sur le dernier titre, au riff répété inlassablement. Un set barbare, crasseux, bestial, parfait, quoi ! Hâte de découvrir l’intégralité de l’album, dont la sortie est prévue d’ici la fin de l’année chez Sepulchral Voice Records.
(E)


TRANSGRESSOR - 19h00-20h00 (Main Stage) :

Premier des quatre groupes japonais présents à l’affiche de cette édition 2019, j’attendais avec impatience de voir sur scène les tokyoïtes de TRANSGRESSOR récemment de retour en activité. Formé notamment autour du batteur/chanteur d’Anatomia/Wormridden, monsieur Takashi Tanaka, on trouve également dans le groupe des membres et anciens membres de Sabbat, Barbatos, Abigail et Anatomia. De quoi apporter un brin d’exotisme à cette deuxième journée essentiellement tournée vers l’Europe et l’Amérique du nord. Cependant, force est de reconnaître que je ne vais pas être autant emballé que je pensais l’être. Rien à voir avec la qualité du son qui est ici au rendez-vous ni même avec l’interprétation puisqu’en plus d’être toujours aussi sympathiques, les Japonais savent clairement ce qu’ils font mais ce sont plutôt cet espèce de faux rythme, ni rapide ni lent, ainsi que toutes ces bizarreries auditives typiquement japonaises (que je n’ai pas la sensation d’entendre sur le seul et unique album du groupe) qui vont me faire petit à petit lâcher prise. Car même s’il est cool de pouvoir entendre des morceaux du très bon Ether For Scapegoat, je vais finalement me retrouver gêné par une cadence finalement un peu trop ronflante pour réussir à me captiver complètement et une série de plans étranges qui, à mon sens, ne vont faire que desservir la musique du groupe. Bref, un set pas foncièrement mauvais mais quelque peu déroutant qui ne réussira pas tout a fait à répondre à mes attentes.
(A)

Peu au fait de la scène japonaise, j’avoue avoir découvert l’existence de TRANSGRESSOR lors de la révélation de l’affiche du KTDF. Les écoutes préalables de Ether for Scapegoat ne m’avaient pas vraiment emballée. Curieuse malgré tout, d’autant qu’il s’agit d’une autre exclusivité, j’ai regardé de loin pendant une petite moitié de set la bande à Takashi Tanaka : c’était mieux que ce à quoi je m’attendais, mais ce n’est vraiment pas ma came ; de surcroît, l’appel du ventre a été plus impérieux que l’envie de poursuivre.
(E)


MALTHUSIAN - 20h00-21h00 (Black Stage) :

Comme DROWNED, je n’avais pas revu les Irlandais de MALTHUSIAN depuis 2015 et leur passage à Paris lors de la deuxième édition du Wolf Throne Festival. Le groupe a depuis parcouru pas mal de chemin puisqu’en plus d’un EP paru dans la foulée de sa prestation parisienne, le groupe a sorti l’année dernière son tout premier album via le label Invictus Productions. Je trouve une place dans les escaliers de la Black Stage afin d’assister assis à ce set le cul posé. Et oui, j’approche de la quarantaine et il commence à être compliqué d’enchaîner autant de prestations sans pouvoir se poser ne serait-ce que quelques minutes. Bref, le groupe ne va pas faillir à sa réputation, mettant rapidement tout le monde d’accord (et notamment le gars préposé aux lights qui se souviendra de l'injonction de Matt Bree) sur sa capacité à écraser son auditoire grâce à ce Death Metal rappelant autant celui de Mitochondrion que celui d’autres groupes tels qu’Antediluvian ou Abyssal. Aidé par un son particulièrement costaud manquant tout de même un peu de précision dans les guitares, le groupe va délivrer un set particulièrement massif laissant bien peu de répit à nous autres pauvres victimes pour tenter de reprendre notre souffle. MALTHUSIAN perdra néanmoins quelque peu en intensité à mesure que le set touchera à sa fin, notamment à cause de ce dernier titre un poil longuet (surtout en live) qui tend quelque peu à s’éterniser. Rien de bien dramatique puisque la conclusion de tout ça c’est qu’il serait quand même temps d’aborder dans ces pages la discographie de ce groupe irlandais qui n’a rien à envier à d’autres groupes évoluant dans un registre identique.
(A)

Pas content, non, pas content du tout d’avoir des lights rouges... Matt (guitare/chant) s’énerve un peu une fois Wraith///Plague Spore terminée, il veut du bleu, vous avez compris, du bleu ! Faut pas les contrarier les mecs de MALTHUSIAN, hein ! Hirsutes de cheveux et de barbes, les Irlandais ont dispensé une leçon de Black/Death obscur, malsain, chaotique et primitif, dont il est difficile de s’extirper tant il vous colle à la peau... si tant est que l’on rentre bien dedans, la durée des compositions, notamment celle de l’album Across Deaths, pouvant en rebuter ou lasser certains. Pour ma part, c’est toujours avec grand plaisir que je les voie. Ceci dit, quel dommage qu’ils n’aient pas joué The Mother's Blade...
(E)


RITUAL NECROMANCY - 21h00-22h00 (Main Stage) :

Pas le temps d’niaiser qu’il faut déjà prendre le chemin de la Main Stage pour assister au retour des Américains de RITUAL NECROMANCY au Kill-Town Death Fest. Fort d’un deuxième album particulièrement savoureux, j’étais naturellement impatient de les revoir sur scène. Surtout que s’il n’y a pas eu de grands bouleversements du côté de RITUAL NECROMANCY, le groupe a quand même fait de sérieux progrès en terme de composition avec un Disinterred Horror surpassant de loin son prédécesseur. Malheureusement, le son sur la Main Stage ne sera pas à la hauteur de mes attentes. Dommage surtout lorsque depuis le début du festival, je n’ai rien eu à reprocher à la qualité du son sur la Main Stage (tout juste quelques gênes sur la Black Stage avec bien souvent une batterie trop en avant où des guitares manquant un peu de précision)... Le souci c’est qu’avec ce type de Death Metal ultra caverneux peu avare en accélérations, l’ensemble peut vite devenir brouillon, pour ne pas dire incompréhensible. Alors on était bien loin de la catastrophe mais je plains néanmoins ceux qui escomptaient découvrir le groupe sur scène ici à Copenhague tant il fallait avoir les oreilles affûtées pour discerner un tant soit peu de ces riffs putrides et occultes. En tout cas, Justin Friday derrière sa basse et son micro en impose. Son growl d’une profondeur ridicule force au respect alors que les riffs sombres, largement inspirés par Incantation, de titres comme "To Raise The Writhing Shadows", "Fruiting Bodies" ou "Command The Sigil" me donnent personnellement envie de tout démolir. Bref, encore une fois, dommage que le son n’ait pas été cette fois-ci à la hauteur car le soufflet se serait sûrement transformé en grosse mandale.
(A)

Belle déception avec RITUAL NECROMANCY dont je n’ai absolument rien compris pendant une bonne demie heure. Le son est horriblement fort et dégueulassement brouillon. Dépitée, je m’éclipse pour assouvir une envie pressante puis reviens alors que le set se termine déjà (au bout de quarante petites minutes) mais avec un rendu bien plus écoutable... me voilà rassurée, mais frustrée. Ma chance légendaire.
(E)


MORTUOUS - 22h00-23h00 (Black Stage) :

Si sur album la musique des Américains de MORTUOUS peut ne pas convaincre par son aspect peut-être trop "facile" pour ne pas dire générique, difficile par contre de résister à leur formule sur scène. Aidé par un son particulièrement massif et l’arrivée d’un second guitariste épaulant les Californiens sur les planches depuis cette année, le groupe mené par Mike Beams (ex-Exhumed) va complètement faire péter les plombs au public du Kill-Town, ce dernier s’agitant alors dans tous les sens quitte à bien me taper sur le système. Ouais parce que prendre deux verres de bière sur la tronche en moins de 10min, ce n’est pas le genre de truc qui me fait vraiment marrer. Mention "gros golmon" à cette championne arrivée au cœur de l’action le gobelet à la main et qui, l’air de rien, imaginait que tout se passerait comme sur des roulettes… Sache que je te déteste de tout mon être ! Les premiers slammers feront également leur entrée en piste alors que sur scène Mike Beams, Chad Gailey (qui tape d’ailleurs comme un sourd) et leurs copains ne cachent pas leur plaisir. Sans surprise, MORTUOUS enchaîne les titres de son premier album ("Beyond Flesh", "Through Wilderness", "Subjugation Of Will"...) auxquels se mêlent également celui de leur split en compagnie de Scolex ainsi que d’autres plus anciens tirés notamment de leur démo de 2012. Bref, MORTUOUS sait tout à fait comment s’y prendre pour chauffer son public à blanc, faisant ainsi régner le chaos devant la scène en grande partie grâce à ces accélérations ultra efficaces, ces riffs à se briser les cervicales et ces ralentissements au groove redoutable. Une recette simple comme "bonjour" mais extrêmement persuasive qui va sans appel mettre d’accord absolument toutes les personnes présentes dans la salle à ce moment-là.
(A)

Ralalala... Je sais pourquoi j’adore venir ici ! Avoir ce genre de surprises et de plaisir avec les seconds couteaux de la scène, comme l’an dernier avec TORTURE RACK. Cette année, le set inattendu mais qui déboîte, c’est MORTUOUS qui me l’offre sur un plateau avec son Death Metal des familles, sans prétention, qui ne révolutionne rien avec du gros riff qui tâche, mais tellement bien ficelé et interprété avec une telle pugnacité, que c’est terriblement efficace ! Les Américains, Chad Gailey (VASTUM, NECROT, SCOLEX) en tête, ne ménagent pas leurs efforts, finissent trempés de sueur mais le sourire aux lèvres tant ils ont pris leur pied et nous avec ! Aucune pitié, les bonshommes ! Les Américains signent un premier passage en Europe très réussi, la salle ne désemplit pas. Mon coup de cœur du jour ! M’est avis que Through Wilderness va souvent revenir dans mes oreilles.
(E)


TOMB MOLD - 23h00-00h00 (Main Stage) :

S’il y a un groupe que j’attendais enfin de pouvoir découvrir sur les planches, c’est bien TOMB MOLD qui en l’espace de quatre ans et trois albums s’est rapidement imposé comme l’une des formations les plus intéressantes de la scène Death Metal actuelle. Forcément, il y a foule sur la Main Stage pour assister à cet événement puisque pour rappel, il s’agit de la première date en Europe pour les Canadiens qui évoluent désormais sous la forme d’un quatuor. Ces derniers investissent les lieux en occupant naturellement la scène sur toute sa largueur afin de pallier au fait que le chanteur de TOMB MOLD soit coincé derrière son kit de batterie. Payson Power et Steve Musgrave étant relativement discrets, les regards vont naturellement se porter sur Derrick Vella bien plus enclin à s’agiter que ses deux autres compères. Aidé par un son particulièrement bon pour ne pas dire bluffant, le groupe va très vite mettre le public dans sa poche grâce à une setlist particulièrement judicieuse faisant la part belle aux deux derniers albums du groupe. TOMB MOLD attaque ainsi sa prestation tant attendue sur l’excellent "Infinite Ressurection" avec notamment ses attaques frontales, ses riffs nerveux et ce solo mélodique à vous filer des frissons puis enchaîne dans la foulée avec un "Planetary Clairvoyance (They Grow Inside Pt 2)" sauvage auxquels se succéderont ensuite les redoutables "Abysswalker" et "Accelerative Phenomenae" avec leur groove et leurs leads absolument démoniaques. D'autres morceaux seront également exécutés comme "Blood Mirror", "Cerulean Salvation" ou bien encore "Vehement Indulgences" tiré de la deuxième démo du groupe sortie à l’automne 2016. Personnellement, je prends un pied pas possible et évidemment je ne suis pas le seul à en juger par toutes les têtes et les corps qui s’agitent avec vigueur autour de moi. Si le groupe n’est pas très bavard, limitant ses speechs à l’introduction des morceaux à venir, il occupe généralement l’espace entre chaque titre grâce à ces samples grouillants empruntés à Manor Of Infinite Forms et Planetary Clairvoyance, recréant ainsi sur scène les mêmes atmosphères que sur album. Après quarante-cinq minutes d’un set qui restera parmi les meilleurs du week-end, le groupe tire sa révérence en prenant soin de remercier le public. Un public qui n’en attendait pas davantage et qui quittera la Main Stage assurément ravi de cette première rencontre. TOMB MOLD n’a en tout cas pas volé son statut. Quelle classe !
(A)

La nouvelle coqueluche du Death Metal ne vole pas son statut. La productivité des Canadiens de TOMB MOLD avec trois albums en trois ans entre 2017 et 2019 égalerait presque celle d'un certain chroniqueur de Thrashocore présent dans la salle (j’ai bien dit presque). Le plus indécent reste quand même la qualité de chacune de leur galette, bien que j'avoue un petit faible pour Manor of Infinite Forms. Pour leur première venue en Europe, le public s'est donc réuni en masse devant la Mainstage pour découvrir Derrick Vella, guitariste à la frêle silhouette s'agitant frénétiquement dans tous les sens, partageant le devant de la scène avec deux colosses bien plus statiques, et Max Klebanoff, ce batteur/growleur (l'exercice n'est quand même pas le plus aisé qui soit, surtout dans le domaine qui nous occupe) qui ont déroulé avec brio un florilège de leur impressionnante discographie malgré leur courte carrière, avec une succession de riffs plus accrocheurs les uns que les autres, des idées qui fusent de partout, une fraîcheur ravigotante, un groove irrésistible. Tudieu que ça fait du bien !
(E)


NECROVATION - 00h00-01h00 (Black Stage) :

Si j’attendais beaucoup de voir TOMB MOLD, NECROVATION figurait néanmoins lui aussi tout en haut de ma liste. Si vous étiez là en 2008 à la sortie de Breed Deadness Blood, vous comprendrez aisément mon enthousiasme tant cet album figure parmi les meilleures sorties du genre en compagnie des premiers jets balancés par Repugnant et Verminous. C’est donc sur la Black Stage qu’avaient lieu les retrouvailles avec les Suédois qui n’avaient plus mis les pieds sur scène depuis presque cinq ans... Une éternité pour un groupe effectivement très discret depuis la sortie de son deuxième album en 2012. Pour épauler le trio dans cette reconquête scénique, NECROVATION a fait appel à Gabriel Forslund, guitariste des excellents Antichrist qui ne va pas manquer de s’agacer dès le premier morceau suite à des problèmes de retours dans son moniteur. Si le bonhomme est effectivement dans son droit (malgré une manière de le signifier un peu rude), signalons tout de même que c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité dans la mesure où ce dernier nous offre un son de guitare particulièrement rachitique digne des sorties Black Metal les plus obscures. Dommage car je suis certain que la prestation des Suédois aurait eu davantage d’impact. En attendant, je ne boude pas mon plaisir alors que Sebastian Gadd en maître de cérémonie à l’humour pince sans rire, prend son temps pour introduire chaque composition. La setlist, variée, alternera les morceaux plus agressifs des débuts (notamment les redoutables "Breed Deadness Blood", "Dark Reverie" et "Recessed In Frailty" avec leurs accélérations et autres breaks à se dévisser la tête) à ceux légèrement plus progressifs du deuxième album. Aussi, même si l’intensité tend à diminuer quelque peu lors de ces morceaux les plus récents, l’énergie déployée par les quatre musiciens reste la même. NECROVATION va également se fendre d’un nouveau morceau vraisemblablement composé il y a déjà quelques années. Ce qui ne serait pas déconnant dans la mesure où celui-ci renoue avec cette sauvagerie propre à leur premier album. Proche du sans faute, la prestation de NECROVATION aura néanmoins été légèrement handicapée par un son de guitare manquant cruellement de puissance. Heureusement, cette absence aura été compensée par un setlist relativement impeccable et une application sans faille laissant émaner cette intensité et cette urgence qui caractérise le Death Metal des Suédois. En espérant maintenant que cela soit le signe d’un retour aux affaires plus concret.
(A)

La foule compacte peine à redescendre après la fessée TOMB MOLD pour rejoindre la Black Stage et NECROVATION. Je reste coincée en haut des marches et assiste au début du concert émaillé de problèmes de son, heureusement rapidement réglés. N’y tenant plus, je m’assois (erreur fatale !) et apprécie les quinze premières minutes bien badass du set des Suédois. Mais c’était sans compter sur la bonne copine un peu collante que chacun se trimballe en festival, la fatigue : elle me tombe dessus violemment et je m’endors la tête sur les genoux. Putain, c’est la première fois que ça m’arrive, c’te honte, ce fail…
(E)


FUNEBRARUM - 01h00-02h00 (Main Stage) :

Dernier groupe à l’affiche et pas des moindres puisque ce sont les Américains de FUNEBRARUM qui ont la responsabilité de clôturer cette deuxième journée marathon. Le groupe dont le line-up a été quelque peu renouvelé avec l’arrivée de Phil Tougas (Chthe'ilist, Cosmic Atrophy, Equipoise, Eternity's End...) dans les rangs il y a déjà deux ans, ne va pas faire les choses à moitié en offrant au public du Kill-Town Death Fest un set d’une heure. De quoi littéralement m’achever après avoir dansé sur mes deux pieds toute la journée afin de tenter de soulager un mal de dos persistant (l’inconvénient d’une affiche ne me permettant pas de se poser une seule seconde). Bref, je suis vieux mais je sais encore apprécier un bon concert lorsque j’en vois un. Seul rescapé de la première heure, le père Kahan mène la danse tel un vieux loup de mer, profitant de chaque occasion pour aller serrer la pince aux agités des premiers rangs qui se bousculent pour saisir l’occasion d’une poignée de main évidemment bien virile. Les petits jeunes qui l’accompagnent (bah ouais, tous les quatre sont nés dans les années 90, je ne vous dis pas le coup de vieux) connaissent leur taf sur le bout des doigts puisqu’entre Phil Tougas et Charlie Koryn (Ascended Dead, Extraneous, Necrosic, Thanamagus...) ont tient là deux excellents musiciens dont le talent n’est plus à prouver. Du coup, ça joue et ça joue même très bien alors que Daryl Kahan growle à en faire trembler les murs. Passant en revue la quasi-totalité de sa discographie, le groupe va enchaîner des titres comme "Dormant Hallucination", "Draped In Silence", "Incineration Of Mortal Flesh", "Into Dark Domains" ou "Depths Of Misery" et malgré l’heure tardive, le public ne s’y trompe pas, laissant ainsi place devant la scène à une fosse particulièrement agitée. C’est d’ailleurs dans ce chaos de chair, de sueur et de bière que va émerger le running gag du week-end, une finlandaise aux épaules de camionneur qui fera tomber le haut pour, dans un premier temps, aller s’exhiber fièrement sur scène aux côté d’un Daryl Kahan qui visiblement n’en demandait pas tant puis, dans un second temps, aller jouer coude à coude avec les mâles de l’assistance présents dans la fosse. Un spectacle qui aurait très certainement rendu fiers ses parents s’ils avaient été présents... Allez rideau, je suis claqué et demain s’annonce tout aussi chargé qu'aujourd'hui...
(A)

J’émerge péniblement pour rejoindre FUNEBRARUM à l’étage, je traîne des pieds car deux tentatives live se sont soldées, pour ma part, par deux déceptions. Déception, car j’aime beaucoup The Sleep of Morbid Dreams, mais sur scène, je m’ennuie rapidement et ai toujours fait un gros blocage sur Daryl Kahan, dont l’attitude me rebute inexplicablement. Cette fois, il nous épargne quand même ses relances incessantes pour acheter son merch, c’est déjà pas mal ! Je braque mon regard sur l’imperturbable machine Charlie Koryn derrière ses fûts et le virevoltant Phil Tougas à la guitare et apprécie davantage que par le passé. Force est de reconnaître que leur set fut une démonstration de brutalité et d’efficacité. Cette fin de journée marque un rabibochage entre FUNEBRARUM et moi... et le début des performances de la stricker du week-end, parvenant à s’exhiber seins nus sur scène avant de sauter dans la fosse, pour le plus grand plaisir des gars qui se chargent volontiers (comme c’est bizarre) de la réceptionner.
(E)

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