Silhouette + Skaphos + Versatile
Live report
Silhouette + Skaphos + Versatile Le 18 Janvier 2024 à Paris, France (Le Klub)
Le nom de SERPILLERE revient plusieurs fois dans les discussions de la file d’attente. C’est vrai qu’il y a aussi un concert Grindcore aujourd’hui à Paris (aux Nautes) et il semble que le choix n’ait pas été évident à faire pour tout le monde. Ce sera Black Metal de notre côté, en sachant qu’il s’agit d’une première apparition de SILHOUETTE et de VERSATILE dans notre capitale.
VERSATILE
Les Genevois sont les premiers à jouer. Leur formation est relativement récente (2019) mais il y a déjà de l’expérience à bord puisqu’on retrouve le nom de Hatred Salander (le chanteur) au line up du combo Black/Death mélodique
WALDENSIS et que la guitariste Cinis était la batteuse du groupe de Metal Indus
GEISTERWALD. Connaissant ces origines stylistiques, vous ne serez pas surpris d’apprendre que
VERSATILE évolue dans du Black Indus. Cela étant, ça reste pour donner une étiquette car niveau ambiances, ce qu’on entend ce soir va de l’électro à l’atmosphérique. L’ambiance est également grandement renforcée par un effort remarquable apporté à toute la partie visuelle de leur concert.
Au sein d’un univers que je m’aventurerais à qualifier de dark post-apo, ils ont en effet tous un look marquant ainsi qu’une prestance scénique mise au service de la narration des aventures qu’ils sont venus nous conter (en langue française). Ainsi, Morphée (le batteur) a beau être au second plan, il porte masque et capuche, et se lève plusieurs fois pour s’associer à la chorégraphie. Famine (l’autre guitariste), se présente pieds nus, revêtu de vêtements déchirés et porte un masque dont le sourire sadique remonte jusqu’aux oreilles. Sa façon saccadée de bouger ses membres et la tête contribue au côté effrayant du personnage. Quant à Hatred Salander, une crête retombe sur son visage dont l’œil gauche blanc révulsé et le
corpse paint inquiètent. On aperçoit aussi des cornes qui remontent derrière ses épaules. Enfin, Cinis apparaît dans un ensemble noir très seyant et on ne distinguera ni sa bouche ni son nez, cachés derrière une sorte de loup. Elle danse parfois avec des mouvements d’épaules comme l’on voit dans les soirées gothiques et ses lentilles lui donnent un regard extrêmement fixe. On a l’occasion d’observer de plus près ses yeux figés lorsqu’elle se rapproche en tendant un encensoir. Puis, c’est au tour du chanteur de venir nous voir, avec une lanterne cette fois. Plus tard, il nous distribue des masques afin que l’on puisse se joindre à la cérémonie. Vers la fin du spectacle, c’est Morphée qui vient marteler un fut métallique enflammé, avant que Hatred Salander ne déambule à nouveau dans nos rangs. Toute cette scénographie qui complète une musique immersive a été très apprécié. Grosse impression !
SKAPHOS
En tournée de 10 dates de mi-novembre à mi-janvier pour fêter leur 100ème concert (quel rythme de tournées depuis 2021!), les Lyonnais de SKAPHOS ne ménagent pas non plus leurs efforts pour nous en mettre plein les yeux. A commencer par les micros posés sur de superbes installations en métal avec un cercle et un triangle pointant vers le bas, le tout entre deux formes rappelant des serpents qui seraient en train de se redresser. Les effets de lumière sont également à mentionner et il faut savoir qu’ils ont plus finalité à créer une ambiance qu’à mettre en exergue les musiciens car on les verra finalement peu. En effet, il y a beaucoup de fumée durant toute la prestation, ce qui laisse tout juste entr’apercevoir le guitariste-chanteur et son corpse paint. Et encore je suis bien placé ; ceux qui sont au fond ne doivent rien distinguer d’autre que des rayons illuminant des nuages de fumée. Quant au reste de la troupe, positionnée derrière le chanteur, elle reste donc peu visible. Tout cela vient renforcer le côté mystérieux de leur sombre et brutal « Abyssal Black Death Metal », un son bien saturé avec trémolos picking et atmosphères glauques pré-enregistrées. Le public apprécie la performance du quatuor et ça headbang tout devant. Cela fait évidemment plaisir au chanteur qui nous remercie, avant de lancer leur dernière pièce au début accrocheur : « Abyssal Tower ». Une belle démonstration de noirceur à voir et à revoir. Pour ceux qui le peuvent, sachez que SKAPHOS aura le plaisir d’ouvrir pour MARDUK à La Machine du Moulin Rouge (Paris) le 21 avril 2024 (seule date française).
SILHOUETTE
C’est dense et il faut jouer des coudes pour garder une bonne place, cela fait plaisir que les fans se soient déplacés. On continue donc à voyager avec l’arrivée sur scène des Montpelliérains, vêtus de vêtements noirs à la fois sobres et élégants. L’ensemble musical est formé de 6 membres dont 2 affectés au chant : Yharnam pour les puissants cris Black Metal et Ondine (ex-BOVARY) pour les vocaux clairs féminins. En les voyant je me dis que deux voix simultanées, ça risque de ne pas bien sonner au Klub mais pas de problème, le rendu est bon. Ce sont plutôt Ies deux guitares en même temps qui font un peu siffler les oreilles. Au niveau de la setlist, ils nous offrent en version live la quasi-totalité de leur production « Les Retranchements » sortie il y a exactement deux ans, ainsi qu’une paire d’inédits qui seront sur leur prochain album, les dénommées « Catalepsie » et « Une Lame Éprise ». Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un Black Metal fortement teinté d’Ethereal Wave, donc avis aux métalleux également amateurs des formations 4AD. Les quelques parties rapides laissent souvent le pas à la mélancolie et comme l’écrivait Sakrifiss dans sa chronique, à un côté plus lumineux. La troupe se retourne parfois pour préparer sa prochaine chanson (la mise en scène est sobre par rapport aux 2 premiers combos), ce qui est l’occasion d’applaudissements et de cris (qui ont l’air d’avoir gêné un monsieur pas content ; « on est à un concert Métal » lui répond une demoiselle).
45 minutes qui ravissent le public et vu le succès, je suis surpris de l’absence de rappel. Il faudra donc les revoir !
Du Black dans tous ses états ce soir, avec tendances Indus, Death et Ethereal. Un bon exemple de la richesse du style, accompagné d’une très bonne ambiance et d’un auditoire présent (malgré un autre programme à Paris qui peut potentiellement avoir des spectateurs en commun, et une autre affiche Metal la veille). Merci donc à Eclosion Booking, au public et aux groupes !. | Lestat 24 Janvier 2024 - 356 lectures |
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