Bewitcher - Cursed Be Thy Kingdom
Chronique
Bewitcher Cursed Be Thy Kingdom
Après un premier jet éponyme fort remarqué (bien qu’ayant bénéficié d’une promotion très limitée), le second volet des aventures des Américains (le très bon
« Under The Witching Cross ») a permis à ceux-ci d’assoir un peu plus une notoriété croissante depuis leurs débuts. Car avec leur musique particulièrement rétro où Black et Speed Metal se côtoient de façon expéditive et sans coup férir, ils se savaient attendus au tournant avec ce troisième chapitre en cinq ans qui continue sur les mêmes bases que celles déjà proposées précédemment, mais qui va bénéficier d’un vrai coup de pub en se retrouvant désormais sur le catalogue de Century Media. Ayant en effet signé chez le réputé label d’outre-Rhin le trio a désormais toutes les cartes en main pour devenir une des têtes de gondole du genre, et passer ainsi de l’espoir confirmé à tête d’affiche demandée, chose réussie avec ce nouveau long-format qui ne changera pas la donne, mais poursuit facilement l’œuvre entamée depuis 2016.
Néanmoins au départ on va comme être pris d’un doute, non pas à cause de l’introduction (« Ashe » - doux mélange acoustique et électrique qui peut faire penser à une balade Hard-Rock typiquement ricaine des années 80-90), mais plutôt à cause tout d’abord de « Death Returns… » où passages rapides et au ralenti sont présents en alternance, mais dont le rendu est relativement quelconque et redondant. Si on a l’impression que les gars ne se sont pas foulés cela ne va être guère mieux sur « Satanic Magick Attack » qui bien que misant plus sur le mid-tempo donne la sensation là-encore d’avoir été torché sur un coin de table entre le fromage et le dessert, et se montre surtout assez décevant. Mais à l’instar des diesels cet opus va ensuite gagner en force et en accroche, car dès la plage suivante (« Electric Phantoms ») on va oublier ce faux-départ mi-figue mi-raisin vu que les mecs vont prouver qu’ils sont enfin lancés et que rien ne va pouvoir désormais les arrêter. Car si l’on retrouve les classiques alternances entre vitesse et lourdeur on remarque également que l’ensemble y est plus accrocheur et soigné, porté par un excellent solo aux influences Heavy… d’ailleurs dans ce domaine on va rapidement s’apercevoir que la tête pensante du groupe s’est littéralement lâchée dans ce domaine, les allongeant et les étirant à foison sans jamais en faire des caisses. Ce point va se retrouver sur les radicaux et frontaux « Cursed Be Thy Kingdom », « Metal Burner » et « The Widow’s Blade », qui ne ralentissent pratiquement pas et dont la rythmique reste bien calée sur l’accélérateur sans jamais relâcher la pression, et surtout sans que la monotonie ne s’installe. Car ce qui ne change pas c’est cette facilité à créer des riffs simples et mémorisables sans donner la sensation de tourner en boucle, bien qu’il soit facile de tomber dans ce piège, mais à ce petit jeu on sait bien que le combo de Portland est suffisamment malin et affûté pour proposer suffisamment de variétés et cassures rythmiques, et ainsi offrir un rendu imparable de bout en bout.
En parlant justement de diversité comment ne pas tomber sous le charme de l’épique et guerrier « Mystifier (White Night City) » aux rythmiques médium poussées à leur maximum et à l’entrain communicatif, qui donne envie de partir guerroyer contre n’importe qui. Tout cela sans oublier l’étonnant « Valley Of The Ravens » qui outre être le morceau le plus long de cette réalisation est aussi le plus froid et obscur, tant ici tout y est d’obédience occulte sur un tempo ultra-lent et écrasant qui sent bon les premiers disques de DIO, et montre que même en sortant de son chemin balisé la bande reste particulièrement attractive. Totalement à part sur le disque cette plage prouve en tout cas que l’entité n’a pas peur de lever le pied et de proposer quelque chose de différent sans qu’elle y perde en qualité, et celle-ci le prouve facilement tant jamais jusqu’à présent elle n’avait osé faire une facette si noire et doomesque, qui trouve sa place facilement avec l’ensemble des compositions précédemment entendues.
Si la mise en route de ce cru 2021 a été un peu délicate la suite a prouvé que les mecs continuent de maîtriser leur sujet avec facilité et qu’ils se bonifient sur chacun de leurs enregistrements, celui-ci ne faisant pas exception à la règle (preuve en est l’excellente reprise de PENTAGRAM en guise de clôture). Sortant aujourd’hui leur meilleur album les trois acolytes prouvent qu’il n’y a pas besoin d’en faire des tonnes pour être efficace et sans concessions, offrant toujours une musique aussi jouissive et mémorisable qui a tout pour fait passer un excellent moment, et pour qu’on y revienne régulièrement avec le même plaisir. Expéditive, bourrée d’énergie et calibrée pour la scène celle-ci réjouira sans peine autant les amateurs de riffings propices au headbanging, que ceux qui aiment quelque chose de simple rempli de leads déchaînés et nombreux… ce qui représente au final énormément de monde. S’il récolte nombre d’échos positifs un peu partout ça n’est que mérité tant BEWITCHER se place désormais comme une entité incontournable du Metal international, ça n’est d’ailleurs pas pour rien qu’elle figure aujourd’hui au sein de sa nouvelle maison de disques qui y a cru et qui ne sera pas déçue de son nouveau poulain.
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