Endseeker - Mount Carcass
Chronique
Endseeker Mount Carcass
A peine plus de dix-huit mois après le réussi
« The Harvest » revoilà déjà les Hambourgeois avec dans leurs bagages un troisième album en quatre ans, un line-up toujours inchangé depuis leurs débuts en 2014, et un résultat dans la lignée de leurs précédentes sorties, niveau influences comme qualité générale. Car on sait que le plus Suédois des groupes Allemand n’a pas pour habitude de changer sa formule, et une fois encore on va s’en apercevoir très rapidement même s’il faut saluer le fait qu’il ait enfin décidé de raccourcir son propos. C’était en effet un souci récurrent des deux livraisons précédentes qui bien qu’étant loin d’être ratées souffraient de baisses de régime du fait d’une durée globale trop longue et excessive. Du coup avec seulement trente-six minutes au compteur c’est tout simplement le long-format le plus court de toute la carrière du quintet, un choix qui va s’avérer payant tant ce cru 2021 est le plus homogène jamais sorti par ses soins, même s’il lui faudra en faire encore plus pour grimper dans la hiérarchie.
Il est désormais évident que celui-ci n’atteindra jamais le niveau et la notoriété de ses homologues de Stockholm et de Göteborg, mais cela il n’en a cure vu que son seul objectif est de sortir des disques accrocheurs et facilement mémorisables, portés par un groove implacable et une production écrasante en béton armé. Ayant toujours pratiqué ces points de manière fort réussie on se rend compte que l’envie de headbanging va être plus marquée encore sur ce nouveau volet, la preuve d’entrée avec le classique et efficace « Unholy Rites » basé majoritairement sur la vitesse et l’entrain communicatif. Si tout cela est ultra-basique et sans prétention on voit qu’il n’a pas baissé niveau agressivité tant on y retrouve quelques émoluments Thrash du plus bel effet, même si ça reste très standard et que ça donne la sensation d’avoir été entendu des milliers de fois auparavant. Heureusement quand les gars se décident à varier rythmiquement leur jeu l’accroche y est tout de suite supérieure, preuve en est avec l’excellent « Merciless Tide » où tous les tempos sont de sortie et proposent ainsi un mélange goûtu entre plans écrasants propices au brise-nuques avec ceux plus enlevés et radicaux, histoire d’obtenir un rendu dense et implacable où le riffing tout en simplicité fait son boulot sans coup férir. Si auparavant les compos basées sur la lenteurs avaient tendance à perdre en attractivité ça n’est plus le cas ici, car sans jamais dépasser la barre des cinq minutes celles-ci évitent ainsi l’écueil de la redondance, comme avec l’étouffant et grassouillet « Bloodline » qui porté par son train de sénateur ajoute un supplément de noirceur bienvenu, et qui ne perd pas l’auditeur en route à l’instar du désespéré « Count The Dead » aux notes bien plus froides et à l’ambiance plaintive et triste au possible, sans pour autant que la puissance en soit exclue.
Si cette relative pause au milieu de la galette s’avère être la bienvenue elle sera aussi un des rares moments où le tempo va considérablement baisser, car il suffit d’écouter la doublette radicale (et excellente) « Mount Carcass » / « Frantic Redemption » pour voir que la facette expéditive et furieuse est toujours là. Lorgnant autant du côté du Punk que vers le D-Beat ces deux plages ne se posent pas de questions et sont jouées pied au plancher de façon quasiment permanente, histoire de mettre tout le monde d’accord quant aux intentions du combo qui n’est pas là pour faire dans la dentelle, même s’il aime densifier et varier son propos au maximum. On entend cela de nouveau sur les agréables « Cult » et « Moribund » de facture basique et qui malgré leur dynamisme se montrent assez vite redondants sans pour autant être à jeter, même s’ils souffrent de la comparaison avec le reste de l’écriture entendue en amont. En revanche il faut saluer l’originalité de la conclusion qui va étonner et surprendre, vu qu’elle porte le nom de « Escape From New-York » et qu’il s’agit d’une reprise du thème du film du même nom signé John Carpenter (« New-York 1997 » pour les moins cinéphiles). On a pris l’habitude que sur chacune de ses réalisations l’entité nous gratifie d’une cover mais c’est la première fois en revanche qu’elle sort du registre Metal, et elle réussit relativement bien son examen de passage. Même s’il est difficile de retranscrire l’électronique typiquement 80’s du réalisateur on y retrouve néanmoins assez bien la thématique et l’ambiance de ce classique de l’anticipation, même si cette version venue d’outre-Rhin bien qu’étant osée manque néanmoins un peu d’accroche et se montre trop froide et distante pour vraiment captiver, même si le choix prouve que les mecs n’ont pas peur d’essayer de nouvelles choses.
Du coup même s’il leur manque toujours un grain de folie il faut cependant reconnaître une petite amélioration du côté de l’inspiration, tant cette œuvre est la plus homogène et variée de tout ce qu’ils ont pu proposer jusqu’à présent. Toujours appliquée et sérieuse dans sa direction musicale comme dans sa façon de la créer la bande reste un très bon outsider qui bien que restant confinée à la deuxième division du genre a encore des choses des dires, et prouve qu’elle s’améliore petit à petit. Si c’est trop limité pour marquer l’année de son empreinte et que ça n’est pas parfait il est cependant garanti qu’on passera un bon moment à écouter cette livraison dans la platine, et à se la remettre régulièrement… même si c’est sûr que n’égalera jamais les ténors scandinaves (GRAVE et ENTOMBED en tête), qui peuvent continuer à se reposer sur leurs lauriers et dormir sur leurs deux oreilles.
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