Endseeker - Global Worming
Chronique
Endseeker Global Worming
Depuis le début de sa carrière il y a pratiquement une décennie le quintet hambourgeois a pris la bonne habitude de publier tous les deux ans un nouvel album toujours dans la droite ligne de son prédécesseur, mais avec à chaque fois une amélioration qualitative du côté des compositions qui arrivent à être régulièrement plus marquantes et mémorables. Ayant véritablement franchi un cap avec
« Mount Carcass » ce successeur (et quatrième opus depuis 2017) va continuer sur cette bonne impression entrevue récemment, toujours inspiré par un bon vieux Swedeath des familles à la simplicité relative et à l’envie de bouger permanente. Car si on a pu reprocher à l’entité de n’être qu’une pâle copie des maîtres suédois il faut lui reconnaître en revanche cette capacité à faire sonner parfaitement ce style décidément immortel et en perpétuel renouveau, et de ce côté-là ce « Global Worming » va rester sur cette lancée tout en voyant l’ajout d’un soupçon de modernité au niveau de la production. Si évidemment tout cela reste du HM-2 reconnaissable à des kilomètres la production énorme a bénéficié de la technologie actuelle sans pour autant se compromettre dans des excès sonores, tant ça reste reconnaissable et particulièrement addictif et ce dès les premières secondes de l’excellent et classique morceau-titre.
Donnant d’entrée tout le panel rythmique du combo cette ouverture sans surprises montre néanmoins qu’il est en grande forme tant l’énergie déployée y est impressionnante, et voit toujours cet entrain communicatif et ce groove imposant qui donne instantanément envie de secouer la tête entre vitesse débridée et passages mid-tempo imposants où quelques rasades de lourdeur suffocante apparaissent. Bref on sait de suite où l’on va et ce sentiment ne va jamais disparaître durant toute l’écoute, et ce malgré quelques changements subtils selon les plages que ce soit de façon plus groovesque et lente sur « Hell Is Here » tout en variations ou le plus direct « Violence Is Gold » qui joue encore sur ces modifications de tempos. Si durant ce premier tiers on ne va rien trouver à redire à la qualité proposée en revanche on va être beaucoup plus réservé et mitigé sur le décevant « Wheel Of Torture » qui ne va jamais décoller, la faute à un manque criant de variété sur cette ambiance Doom pâteuse qui s’embourbe à vouloir s’étirer sur une durée trop importante, mais heureusement cela va être la seule faute de goût de ce long-format qui va de suite repartir sur de bonnes bases sans jamais faiblir jusqu’à son ultime seconde. Car effectivement « C.B.V. » va remettre tout de suite les pendules à l’heure en ressortant toute la panoplie technique favorite de ses créateurs où ça se montre d’un dynamisme sans fin entre quelques rasades de passages enlevés et d’autres plus ralentis où ça va groover comme il se doit. D’ailleurs ce dernier point pourtant déjà bien présent au préalable va encore s’accentuer sur les monstrueux « Terror » et « Hanging Gardens » portés sur l’explosivité et la rapidité sans qu’ils soient répétitifs et linéaires, malgré leur simplicité de façade... sentiment encore renforcé sur le primitif et très brutal « Our Only Life » qui sent le Punk par tous les pores et qui outre le fait de ne pas s’éterniser sur la durée montre une facette primitive insolente d’efficacité, confirmant que la formation a définitivement pris son envol.
Terminant les hostilités avec le long et froid « Nemesis » celui-ci lorgne ici carrément vers certains aspects Doomesques tant ça se montre glacial et suffocant, et elle nous dévoile ici une certaine mélancolie et nostalgie loin de la violence entendue jusque-là et qui ne dépareille pas par rapport au reste en trouvant facilement sa place dans l’ensemble (tant ça reste bien grassouillet et sombre), malgré les tentatives de faire entrer la lumière. Si évidemment ça reste de la bonne deuxième division et que tout cela ne fera jamais partie des classiques du genre, on se rend compte que les Allemands commencent à avoir une discographie qui a de l’allure et sans ratage notable, ce qui est fort plaisant. Alors oui ça manque de façon récurrente d’hymnes imparables et on a toujours autant de mal à faire ressortir un passage plus qu’un autre mais au final on n’en a cure, vu que tout est attractif et parfaitement exécuté en prenant toute son ampleur sur scène là où ses créateurs sont les plus à l’aise. Et bien qu’ils n’aient pas encore réussi à franchir le cap supérieur (et on doute qu’ils y parviennent un jour), ils font parfaitement l’affaire en première partie d’un ténor aguerri, ce qui n’est pas si grave au final vu que cela a l’air de leur convenir parfaitement et n’influe en rien sur leur motivation et la qualité de leur travail.
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