Gärgäntuäh - Dödenlicht
Chronique
Gärgäntuäh Dödenlicht (Démo)
Parue en décembre dernier sur New Era Productions, Tour De Garde et GoatowaRex, Dödenlicht est la toute première démo de Gärgäntuäh, jeune formation originaire des Pays-Bas et a propos de laquelle on ne connait pas grand chose si ce n’est les pseudonymes (Unknown et Forgotten) utilisés par les deux musiciens impliqués dans ce projet a priori relativement récent. Proposée à l’époque au seul format cassette, cette démo s’est vue offrir en mars dernier un pressage vinyle naturellement bienvenue avec pour l’occasion un artwork quelque peu revisité.
Bouclée en un petit peu moins de dix-sept minutes, Dödenlicht est une démo tout ce qu’il y a de plus classique avec au menu trois titres dont une conclusion des plus généreuses qui frise les quatre minutes. Certes c’est peut-être un peu court et pas forcément très engageant à une époque où on ne sait plus où donner de la tête permis toutes ces sorties et où les gens ont tendance à ne pas courir après ce genre de formats. Pour autant, c’est bien là le propre d’une démo, permettre à n’importe quel auditeur de se faire une petite idée d’un groupe en l’espace de seulement quelques minutes.
Usant visuellement d’un certain nombre de codes laissant planer peu de doute quant aux intentions malfaisantes de Gärgäntuäh, Dödenlicht réserve également assez peu de surprise pour qui est habitué à barouder dans ces univers et notamment chez ces groupes de la scène néerlandaises que l’on a déjà pu évoquer par ici (je pense notamment à Bezwering, Gevlerkt, Turia, Vaal et Wederganger). Mais s’il n’y a rien de bien surprenant dans ce que propose aujourd’hui le jeune duo, Dödenlicht n’en reste pas moins une excellente mise en bouche qui laisse espérer de belles choses pour la suite.
Ce lien de parenté avec la scène néerlandaise dont il fait évidemment parti, Gärgäntuäh l’entretien en premier lieu grâce à cet excellent travail mélodique réalisé tout au long de ces trois titres. Que ce soit à l’aide de ce synthétiseur relativement discret et dont les nappes vaporeuses et lointaines (parfois sous forme de voix fantomatiques) habillent chaque composition ou bien à travers ces trémolos et autres riffs glacés et décharnés qui vont rapidement embarquer l’auditeur dans un voyage aussi captivant que tourmenté. L’utilisation sporadique d’un chant beaucoup plus solennel et presque religieux ("Ossaert" à 0:26 et 4:26 et "Dwylljocht" à 3:18) participe également pour beaucoup à cette filiation évidente.
En dehors de ces quelques spécificités, le Black Metal de Gärgäntuäh se caractérise également par une approche particulièrement dynamique même si peut-être un poil répétitive. En effet, les assauts menés couteau entre les dents par le duo néerlandais possèdent ce côté entêtant et aliénant qui participent paradoxalement à la construction de ces atmosphères si particulières dans lesquelles on prend plaisir à se perdre et à se noyer. Loin d’être un problème à l’appréciation de ces quelques titres, il faudra néanmoins être en mesure de s’accommoder de ce léger manque de relief apparent que l’on peut éprouver à l’écoute de ces dix-sept minutes particulièrement soutenues. Pourtant, que ce soit "Ossaert" ou "Dwylljocht", ces deux compositions s’avèrent marquées l’une et l’autre par de nombreuses variations, certes discrètes (vitesse des riffs, arrivées de certaines mélodies, jeu de batterie légèrement nuancé), mais qui permettent toutefois d’entretenir un léger soupçon de fraîcheur. De la même manière, quelques brefs changements de rythmes viennent varier les plaisirs et rompre justement avec ce caractère général un brin répétitif à l’image de ces séquences sur "Ossaert" entre 0:26 et 1:06 et entre 4:39 et 4:51 et sur "Dwylljocht" entre 3:06 et 3:18.
Si on aurait évidemment aimé en avoir davantage à se mettre sous la dent, difficile de ne pas tomber sous le charme de Dödenlicht et de ses trois compositions savamment orchestrées (et oui, même cette conclusion instrumentale menée au son d’un accordéon bien triste et de samples rappelant la rudesse d’une certaine campagne). Certes, l’originalité n’est pas spécialement au rendez-vous (bien qu’il faille quand même reconnaître à Gärgäntuäh un caractère bien trempé), certes il y a là une forme de répétition dans le propos mais pour autant on ne nier qu’il est agréable de se laisser transporter par ces compositions féroces aux mélodies et aux atmosphères particulièrement entêtantes. Il n’y a maintenant plus qu’à souhaiter qu’une suite digne de ce nom lui soit donnée pour avoir un poil plus de matière sur laquelle s’enthousiasmer.
| AxGxB 31 Mai 2021 - 843 lectures |
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