Il y avait jusqu’à maintenant seulement 4 chroniques d’
ABIGOR dans les pages de Thrashocore, dont deux réalisées par mes soins. J’avais parlé de l’EP
Supreme And Immortal Is The Art Of The Devil en 2013 et de l’album
Leytmotif Luzifer en 2014. J’avais été vilain avec le premier (2/5), gentil avec le second (8/10). Les deux autres chros avaient été faites par Dysthymie et Raziel pour parler du split de 2017 (8.5/10) et de l’album qui avait suivi un an plus tard (5.5/10). Deux remarques :
- Tout d’abord c’est surprenant que les anciens albums n’aient jamais intéressé un chroniqueur ! Le groupe existe tout de même depuis 1993 et il marque la scène du black depuis ses débuts. Ses œuvres continuent d’ailleurs d’être prises en modèle par les nostalgiques des années 90.
Verwüstung / Invoke the Dark Age (1994),
Orkblut – The Retaliation (1995),
Nachthymnen (From the Twilight Kingdom) (1995), sont restés dans les memoires. Et les albums qui ont suivi ont été novateurs, même s’ils n’ont pas fait l’unanimité. Personnellement je fredonne toujours fréquemment certains titres de
Satanized (A Journey Through Cosmic Infinity) malgré le bide qu’il avait provoqué à sa sortie en 2001… « Demonized, in fire baptized / Chaotic birth of a new domain / Static, emotionless”…Il sonnait comme un
ARCTURUS dégueulasse, avec des effets chaotiques qui faisaient fuir. Cette laideur m’avait fasciné. Mais les Autrichiens s’arrêtaient là, mettant le groupe en stand-by temporairement, ne revenant qu’en 2007 avec un Fractal Possession qui montrait un visage encore différent, mature mais toujours anti-harmonieux. Là encore les avis divergeaient.
- Et justement c’est ma deuxième remarque, ABIGOR est le groupe des divergences. Les avis sont toujours tendus en ce qui le concerne depuis les années 2000. Et pas uniquement d’une personne à l’autre, mais bel et bien d’une sortie à l’autre, et d’un état d’esprit à l’autre. ABIGOR est un groupe d’alchimie. Celle qui prend ou qui ne prend pas. Sa musique a une certaine complexité, qui vient directement parler à des zones précises du cerveau. Ton cerveau peut être disposé à l’écouter, parfois ce n’est pas le bon moment pour cela, parfois tu as carrément envie de le faire taire…
Totschläger (A Saintslayer's Songbook) ne déroge pas à la règle. Les 51 minutes qui le composent ne sont pas pour toutes les oreilles, et même ceux qui peuvent y être sensibles ne le seront pas nécessairement à chaque écoute. Mes camarades Sagamore, Dysthymie et Anken par exemple ont été très réceptif, et apparemment d’un bout à l’autre, à chaque écoute. Sakrifiss, lui, n’a pas eu cette chance. D’abord au début parce qu’il a été trop attentif. En se concentrant trop sur les compositions, il n’a pas été séduit par les ambiances. Il faut un peu moins réfléchir et se laisser porter pour que le chaos apparent, pour que les dissonances agressives fassent leur effet et nous pénètrent. C’est à partir de là que l’évidence dissimulée des 9 compositions se manifestent. 9 compositions qui font entre 5 et 6 minutes en moyenne et qui constituent une grande fresque infernale.
ABIGOR se révèle à nouveau comme un excellent groupe pénible, fatigant, presque éprouvant. Sa musique a cette particularité de mettre son auditeur en sueurs, avec ce que cela a de positif et de négatif.
Après plusieurs écoutes, mon opinion a été réévaluée, mais il reste encore beaucoup de non plaisir avec cet album. Je dois me motiver pour le lancer, et puis je n’en garde pas nécessairement de souvenir. Et alors, aimant faire la comparaison avec la discographie complète, je ne peux pas du tout le mettre plus haut. Cet
ABIGOR est complexe, déplaisant et jouissif à la fois, bien plus près du meilleur que du pire de ce qu’ils ont sorti jusqu’à maintenant.
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