Solstice - Casting The Die
Chronique
Solstice Casting The Die
Malgré trois décennies d’existence et la présence actuelle ou ancienne de musiciens prestigieux en son sein (Rob Barrett, Josh Gibbs, Mark Van Erp), on ne peut pas dire que la formation menée par l’inamovible Dennis Munoz ait bénéficié de la notoriété qu’elle était en droit d’avoir. Mais entre changements récurrents de personnel comme de labels et nombreuses périodes d’éclipse et d’arrêt, celle-ci a fini par se faire totalement oublier avant de revenir encore une fois aux affaires en 2006 (et pour de bon visiblement), même s’il lui a fallu douze ans pour donner un successeur au réussi « To Dust ». Désormais signé chez les Danois d’Emanzipation Records le quatuor réalise ici son quatrième opus en trente ans de carrière où l’on retrouve son Death/Thrash si caractéristique et proche de MALEVOLENT CREATION, dont les membres des deux groupes ont régulièrement fait l’aller-retour entre l’un et l’autre. Ce constat s’applique encore une fois ici vu qu’on y trouve un ancien de l’écurie de Phil Fasciana (le batteur Alex Marquez – ici de retour au bercail) et un actuel (le tout jeune mais déjà expérimenté Ryan Taylor au micro et deuxième guitare - fraîchement intégré dans les deux entités).
Rien de surprenant donc à ce que le son des deux combos soit si étrangement ressemblant, comme le prouve dès le départ « The Altruist » où l’on retrouve les riffs si reconnaissables, les patterns énervés du vétéran et une rythmique jouée majoritairement à fond la caisse. Si tout cela est bien fait et exécuté sans difficultés on a néanmoins l’impression qu’il n’y aucune prise de risques de la part des gars, et si cette première compo est totalement réussie l’accroche va cependant un peu retomber sur « Transparent », qui malgré sa courte durée va se répéter trop rapidement, à l’instar de « Who Bleeds Whom » plus sombre et éthéré mais qui tombe un peu à plat. Heureusement après ce démarrage un peu en demi-teinte la suite va vite retrouver des couleurs et ce avec l’arrivée de l’excellent et dynamique « Lifeline », qui a tout ce qu’il faut pour faire bouger l’auditeur de par son groove communicatif. Ce rendu impeccable va d’ailleurs se poursuivre dans la foulée avec les tout aussi réussis « Ignite » et « Outlast » qui continuent à donner envie de remuer la tête et qui jouent majoritairement sur l’alternance entre vitesse et lourdeur, afin de densifier un peu plus une écriture tout en sobriété et qui ne traîne pas sur la longueur. Vu en effet la sensation logique de répétition (la construction globale étant grosso-modo identique ou presque) il est de bon ton de n’avoir pas étiré inutilement chacun des morceaux, même si avec quasiment trois-quart d’heure au compteur cet album aurait pu facilement être raccourci et être amputé de quelques passages inutiles (principalement son début un peu en mode diesel).
Mais là-encore histoire de se répéter une fois passé cet écueil le reste du temps passe sans coup férir et avec une grande facilité, même quand ça montre une facette plus radicale et primitive. Cela est flagrant avec le redoutable « Seven » quasiment à fond en permanence, et surtout via le très Punk et Hardcore « Embellishment Exposed » (ce dernier genre étant très présent dans le chant du frontman), qui montre toute la palette technique des gars en y intégrant des parties rampantes du plus bel effet et du solo mélodique en veux-tu en voilà. Se terminant par trois plages homogènes et équilibrées (« Cast The Die », « Eyes Sewn Shut », et « Scratch ») qui nous sortent là-encore toute la diversité du jeu des Américains (en reprenant avec simplicité tous les éléments déjà entendus auparavant), ce long-format est le remède anti morosité par excellence tant il vide le cerveau facilement et fait passer un bon moment, malgré ses défauts inhérents et son côté passe-partout. Si l’on passera outre la pochette franchement dégueulasse et le son de batterie plastique (qui plus est mixé trop en avant) qui altèrent légèrement le bon rendu de cette galette, le reste de l’écoute sera une promenade de santé agréable et sans concessions, aux leads nombreux et appliqués. Si ça ne marquera nullement l’année de son empreinte et que ça maintiendra ses géniteurs dans un relatif anonymat ça permet néanmoins d’oublier les délires restrictifs actuels et de donner envie de foutre une bonne beigne à tous les donneurs de leçons quel qu’ils soient… et rien que ça c’est déjà jouissif en ce moment et particulièrement recommandé.
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | Comme les collègues, ça m'a vite lassé... c'est pas non plus une purge mais on en est pas loin. J'ai un peu de mal avec le chant aussi. |
citer | Moi qui était tenté de leur donner une chance sur cet album, pas sûr de le faire du coup.
En tout cas, pas sans à-priori malheureusement.
Pis cette pochette, c'est juste pas possible !!!! |
citer | Keyser a écrit : Pas dégueulasse mais assez générique et pas très fan du chant du nouveau gueulard qui me donne l'impression d'écouter du Hatebreed ...
Oui, même chose en ce qui me concerne... C'est vraiment pas folichon. |
citer | Keyser 18/06/2021 10:06 | note: 6/10 | Pas dégueulasse mais assez générique et pas très fan du chant du nouveau gueulard qui me donne l'impression d'écouter du Hatebreed ... |
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4 COMMENTAIRE(S)
18/06/2021 16:10
18/06/2021 12:54
En tout cas, pas sans à-priori malheureusement.
Pis cette pochette, c'est juste pas possible !!!!
18/06/2021 10:07
Oui, même chose en ce qui me concerne... C'est vraiment pas folichon.
18/06/2021 10:06